Sensual Neightbor

Prologue

- Ahhhh!!!! Tu ne vas pas y croire !!!!

La folle qui déboule dans ma chambre comme si elle avait Voldemort à ses trousses vient littéralement de m'exploser les tympans. Je pousse un juron, frôlant la deuxième crise cardiaque de la journée, et me retourne en la foudroyant du regard.

- Bordel, tu veux ma mort ou quoi ?
- Nope, tu m'es plus utile vivante que morte, ma poule. Qui supporterait mes crises de larmes, mon côté bordélique ? Sans parler de mon caractère, ma passion pour les chaussures, mon obsession pour Tom Brady. Là, il y a un vrai sujet à creuser, dit-elle d'un ton très sérieux.

Je lève les yeux au ciel en mordant l'intérieur de mes joues, me retenant de sourire. Cette fille est complètement barge, genre folle à lier. Un rien la met dans tous ses états.
Un jour, elle a pleuré dans une boutique de chaussures car la vendeuse n'avait pas sa taille pour la paire qu'elle voulait. Capricieuse, elle ? Naaaan, à peine.
Contrairement à moi qui suis calme, ordonnée, introvertie, Kit a tendance à être exubérante, désordonnée, et extravertie ( surtout pour les hommes). En somme, deux opposées, mais on se complète et se comprend comme personne.

Elle sautille comme une gazelle sous Red Bull, fesant danser sa longue chevelure brune dans les airs, puis finit par s'asseoir sur le bord de mon lit. Je tourne la chaise de mon bureau afin d'être face à elle et pose mes lunettes sur ledit bureau ( un peu trop fort d'ailleurs), car elles finissent par tomber dans ma poubelle d'emballages de chocolats. Gé-nial ! Journée au top !
Je masse délicatement mes tempes, agacée, annoncant les prémices d'une méchante migraine. Kit me regarde les yeux pétillants, comme si elle avait reçu sa lettre d'admission à Poudlard, ( oui, elle en a écrit une), ce qui n'est pas prêt d'arriver, pour nous en tout cas, simple moldus.

- Bon, tu m'expliques ? Je suis pas franchement d'humeur là.
- Je vois ça, tu m'as l'air tendue.
- Je suis tendue depuis ma naissance, Kit, c'est un fait. En résumé, problème ordi / bug / oubli de sauvegarde / perte de quatres heures de taf. Donc oui, je suis aussi tendue qu'un string taille XS sur le cul de la voisine du cinquième.

Elle fait une grimace, puis explose de rire, s'imaginant sans doute cette vision surréaliste. Madame Cain est une trentenaire bien en forme, avoisinant les quatre-vingt kilos pour son mètre cinquante. Imaginez la scène.

- Et comme si ce n'était pas suffisant, je reprends, j'ai fini toutes mes provisions de chocolat. Je n'ai plus rien. Nada. Même pas un M&M'S qui traîne. Arrrgg..... ma vie est foutue, je ne vais pas pouvoir survivre à cette soirée sans chocolats.

Kit m'offre une moue exaspérée, pas la moins vexée du monde. Elle connaît la relation que j'entretiens avec le chocolat ( la seule soit-dit en passant). J'en mange quand j'ai faim, quand je pleure, quand je stresse, m'énerve ou que je suis triste. Souvent, du coup.

- Kat, les êtres humains sont des amis, pas la nourriture. Le chocolat, c'est l'ennemi. Surtout avec la quantité que tu ingurgites.
- Et ma maman m'a appris à ne pas fuir devant l'ennemi. Je suis gourmande, certes, mais je ne suis pas lâche.

Elle secoue la tête, et je souris devant sa moue désespérée.

- Ne viens pas te plaindre quand tu ne rentrera plus dans tes pantalons.
- T'inquiète, je gère.

Ou pas. Mon passage a la taille 42 m'indique clairele contrairement, mais je m'en tamponné le coquillage. Je lui souris de toutes mes dents, ramène mes jambes contre mon buste, et pose mon menton sur mes genoux.

-Et sinon, c'est quoi la raison pour laquelle j'ai dû frôler la tachycardie ?
-Devine ! s'extasie-t-elle.

J'ai bien une idée en tête, mais je compte bien la faire tourner un peu en bourrique. Je sais, c'est puéril, mais c'est ma petite vengeance.