Insane Royalty [Hwang Hyunjin]

chapitre 16 : N&B / hj

Blanc ne s'est assoupi qu'une minute ou deux pour prendre le contrôle et est revenu à lui, toujours allongé sur le sol de l'arène. Noir est assit un peu plus loin, surveillant nerveusement chacun de ses mouvements, après lui avoir confectionné un bandage de fortune.

L'hémorragie qui s'écoulait abondamment de sa plaie béante au torse, s'est un peu calmée mais le jeune homme ne peut en rien bouger, premièrement faible à cause des litres de sang qu'il avait perdu, deuxièmement car la douleur étant insoutenable.

De plus, la neige a commencé à tomber durant son absence et ce dont il ne se doute pas, c'est que pour la première fois de sa vie, il va ressentir le froid dans l'inner-world.

Son échine se cambre légèrement sous un premier frisson et ses yeux s'écarquillent au deuxième. Il claque des dents au fur et à mesure que le temps passe et que l'atmosphère se rafraîchit, si bien qu'il appelle Noir d'une petite voix.

« - M-met toi c-contre moi p-pour me donner chaud.. »

L'alter persécuteur ne lui fait pas répéter une seconde fois et s'exécute, un air inquiet sur le visage, gravé sur ses traits d'ordinaire durs depuis « l'incident ». Il essaye tant bien que mal d'apporter de la chaleur au corps de son amant. Sans mauvais jeu de mot, son alter ego.

Blanc dépérit au fil des jours, son pouls baisse considérablement et il perd régulièrement conscience sans pour autant prendre le contrôle. Presque muet comme une carpe depuis sa blessure, il crache du sang et tousse violemment, frigorifié malgré les efforts de Noir.

Sa santé vacille, est fragile comme du cristal et pourtant il résiste de toutes ses forces au lieu de laisser tomber. Il ne répond pas, à aucun des questionnements de son amant et ce dernier devient fou d'inquiétude.

L'hiver dure déjà depuis une grosse semaine et le froid assidu gèle tout sur son passage. La vie n'est plus, exceptée dans la cavité dans laquelle se sont reclus Noir et Blanc.

C'est comme si Blanc endurait une sorte d'hibernation, replié sur lui-même, dans les bras de son amant ou enveloppé dans les ténèbres. Noir passe régulièrement sa main sous son nez et son cœur sur son torse pour vérifier le bon cours de sa respiration et de son rythme cardiaque.

Une semaine encore plus tard, au matin, la petite auscultation quotidienne se conclue sur un triste bilan. Blanc n'est plus, rien de spectaculaire ne se produit, il cesse de vivre, son corps glacial et inerte gît éteint comme un animal en bord de route.

***

C'est ainsi que le décrivit Noir au psychiatre, ce charlatan usant de sa fausse compassion remplie d'exagération, réalisant finalement une séance de psychologie pour l'alter en souffrance, dont le visage était ravagé par le chagrin.

Hyunjin dormait paisiblement pendant que Noir utilisait le contrôle à bon escient. Malheureusement pour le médecin, l'alter n'était pas dupe, ni abruti et voyait clair dans son jeu fourbe, cependant il y entrait pour s'amuser.

Bien que détruit de l'intérieur, Noir conservait ses principes et son attitude. A vrai dire il se sentait en pleine consumation intérieure, se laissant mourir à petit feu. Très noblement, Noir allait sur sa fin avec discernement.

Il se leva, salua l'homme face à lui en s'inclinant vers l'avant.

« - Le roi des fous à gagné, vous balayez l'échiquier de votre royale connerie. Sur-ce je m'en vais, je me dois de rejoindre l'être-aimé de mon cœur. Veillez sur Hyunjin et prenez soin de lui. »

Noir dissocia une dernière fois dans un regard vide de quelques minutes et Hyunjin revint à lui, en proie à une déprime irrépressible. Le noiraud s'affaissa, enfila sa capuche sur ses cheveux sales et retourna à sa chambre.

Sans l'aide de Noir, il saccagea la pièce comme quelques temps auparavant. Son alter persécuteur, lui, ravageait la forêt, brûlait tout sur son passage. Les deux identités étaient dans une colère monstre, une tristesse infinie et un début de dépression à laquelle ils répondaient sauvagement.

Cet ouragan s'apaisa partiellement, le corps une fois dénué de toute énergie mais l'esprit toujours à feu et à sang.

***

Noir s'arrête par lassitude et sort sa dague dont l'acier s'est terni. Il ne peut presque plus voir son reflet dedans et l'approche de sa tête. Il découpe quelques-unes de ses mèches sombres et regarde ses cheveux filer dans le vent glacial de fin d'après-midi, tout en tombant à genoux.

La lame glisse sur sa tempe puis le long de son visage aux yeux fermés. La pointe parcours sur son torse en crissant sur le métal des boucles de son harnais puis se positionne sur son organe vital.

Deux larmes roulent le long de ses joues, s'échappant de ses yeux clos puis il enfonce sèchement le poignard jusqu'au manche dans son torse.

La délivrance d'une vie au cœur des enfers, bercée des pires sentiments ; douloureux ou perfides qui le représentent et l'habitent. Une vie de souffrances et d'incompréhension. Malgré les remords d'abandonner Hyunjin.

Son sang couleur encre coule dans la neige et son corps s'effondre en arrière, son crâne frappant violemment le sol gelé. Plus d'alters, plus de différentes identités, le calme et le néant dans le royaume de Hyunjin.

Hyunjin qui sort dans la nuit accompagné par Jeongin. Même dans le manque de voisinages et de loisirs environnants, ils se mettent à courir comme deux animaux en liberté après des mois d'enfermement. Hyunjin a tout conté à son ami et ce dernier a émit l'hypothèse qu'à présent le noiraud est lui-même.

Emprisonné ou libre selon les avis, mais juste Hyunjin dans son enveloppe corporelle. Plus sous pression constante de changer de personnalité, son corps lui appartenant entièrement, sous ses choix et ses actions.

Un petit sourire aux lèvres dans sa peur de l'abandon, il fait abstraction du royaume ravagé dans sa tête, des visions horrifiques des cadavres de son existence dont les scènes tournent encore et encore dans ses pensées.

Son ami aux cheveux blancs, lui, ne se soucie de rien et ils courent à travers champs, tels Noir et Blanc dans les herbes hautes. L'élan de joie et la dépression, deux amis qui se complètent. Dents brillantes au clair de lune, éclats de rires qui s'entrelacent dans la nuit.

Les deux acolytes tombent l'un sur l'autre et s'endorment ainsi au milieu d'un champs jusqu'au petit matin, main dans la main, nez dans le cou et doigts dans le creux du dos.

***

Noir ouvre les yeux et un hurlement de rage sort de sa gorge. Sa plaie s'est refermée autour de la dague qui est maintenant maintenue dans son corps, le somptueux manche sortant de sa peau. Il était sensé mourir, il devait mourir, Blanc ne peux plus être loin de lui.

Au péril de Hyunjin, il mourra.

« - Je vais nous crever, je suis désolé. »

nda : on part sur une fin imminente, vos pronostics ? Je n'y répondrai pas mais faîtes moi rêver !