Le passage

J'ai 20 ans !

Je sentis les rayons de soleil sur ma peau et ouvris les yeux. J'étais dans ma chambre, comme chaque matin. Les rideaux de soie rouge étaient tirés, ce qui laissait entrer la lumière du matin. En face de mon lit, le tableau de Mère et de Père trônait toujours. Je tournai le regard en pensant voir Mary, ma domestique, mais à la place de celle-ci, se tenaient Mère et Père: aujourd'hui est une journée pas comme les autres. Effectivement, c'est mon anniversaire, j'ai 20 ans. Donc aujourd'hui, comme toute personne de mon peuple ayant cet âge, je dois passer le test.

- Oana, tu es réveillée, commença à dire mère, comme tu le sais, aujourd'hui est un grand jour. Va rejoindre Mary pour te préparer, je m'occupe de ta chambre.

- Avant que tu nous le demandes, nous ne pouvons rien te dire quant au test, il est différent pour chaque personne, dit Père jusqu'alors muet.

Une chaude larme se mit à couler le long de ma joue, j'avais peur. Peur de ne pas être à la hauteur, peur d'échouer.

- Père, mère je ...

-... quoi qui se passe, nous t'aimerons toujours Oana, me coupa Mère.

Ils finirent par me prendre dans leurs bras, je me mis à leur murmure «je vous aime». Puis je partis dans la salle de bain, là où ma domestique m'attendait. J'entrai, regardai ma coiffeuse, puis tout le décor de la salle de bain, comme si c'était la dernière fois.

- Comment vous sentez-vous Princesse, me demande mon adorable domestique.

- J'aimerais te dire que je vais bien, que j'ai confiance, mais malheureusement ce n'est pas le cas, j'ai peur. Peur de ce qui se passera, peur de mes décisions, dis-je doucement avec la voix rauque.

Étant la fille de Père et Mère, roi et reine, il y aurait tout mon peuple pour moi regarder passer la porte du test. Je ne voulais pas les décevoir, ne POUVAIS pas les décevoir.

- Ne vous laissez pas abattre par toutes ces personnes. Faites comme bon vous semble, c'est votre vie, pas la leur, me rassura Mary.

- Merci Mary, dis-je avec sincérité.

En disant cela, je me blottis contre elle.

- C'est votre test, non le leur, continua-t-elle.

Prenant conscience de ces mots, je lui adresse un sourire et m'assis sur la chaise de ma coiffeuse.

- Que voulez-vous aujourd'hui? me demanda Mary avec sa voix douce habituelle.

- J'aimerais voir mes cheveux attachés, je ne souhaite pas qu'ils me dérangent le moment venu, répondis-je.

- Vous êtes bien prévoyante Madame, répliqua Mary avec un petit rire qui me mit à l'aise.

Je souris à cette réplique. Puis, pendant que Mary s'occupait de mes cheveux, de nombreuses questions me hantaient. Qu'arriverait-il si j'échouais? Allaient-ils me renier? Allais-je ... mourir? Que se passerait-il? Ces questions me tourmentaient, mais j'ignorais absolument toutes les réponses à celles-ci. Et cela me faisait atrocement peur. Mary finit par moi sortir de mes songes.

- Vous plaisent-ils comme ça, m'interrogea-t-elle à travers le miroir.

Je me regarde et lui répondis que c'était parfait. Elle me donna donc mes habitudes et m'aida à moi vêtir.

- Je vous souhaite du courage princesse, si je puis me permettre, je crois énormément en vous et vos capacités, me confia-t-elle en souriant.

Je la remerciai et sortis de la pièce. Je descends les immenses marches en marbre blanc et finis par entrer dans le salon, où Mère m'attendait. La pièce était immense, avec des fauteuils en velours, au milieu trônait une petite table où on s'y retrouvait pour y jouer quelquefois. Voyant sa fille, la reine se leva.

- Oana, comment vous sentez-vous? moi demanda-t-elle.

- Je me sens bien, je vous remercie, mentis-je.

- Dans ce cas, nous pouvons y aller, dit-elle au valet.

A suivre...