Abbachio lassé de voir Fugo et Narancia roucouler, rejoignit Bucciarati. Bruno était sorti de la pièce mais se tenait néanmoins à la porte. Il avait laissé les deux jeunes gens s'expliquer seuls.
- Qu'est-ce qu'ils font là-dedans ? Pourquoi tu les as laissés seuls ?
-J'espère qu'ils vont discuter en personnes civilisées et pratiquement adultes qu'ils sont supposés être. Mais je reste là au cas où ils recommenceraient à s'étriper...
-T'es vraiment un Saint, toi... Fit Abbachio en secouant la tête.
Les deux jeunes gens, étaient dans une chambre à coucher. Ils étaient assis, face à face de part et d'autre de la pièce, par terre, dos au mur, silencieux. Trish roulée en boule, fixait le parquet. Le ménage n'avait pas été fait depuis longtemps à en croire la poussière qui recouvrait le sol. D'autant plus visible qu'un rayon de fin d'après-midi baignait la pièce de sa lumière orangée. Mista affalé, bougeait nerveusement une jambe et laissait son regard vagabonder partout en évitant à tout prix Trish. Il avait peur qu'elle se jette sur lui à nouveau, pas comme il l'aimerait du moins... Il fit pourtant un premier pas pour briser la glace.
-Je suis sincèrement désolé... Ce Narancia, ce cafteur... Je ne pensais pas qu'il le répèterait. Je ne voulais pas te manquer de respect... Elle l'évitait du regard et soupira bruyamment, toujours horripilée. Elle croisa ses bras sur sa poitrine.
- ...
-Ecoute, tu me plais vraiment beaucoup... Avoua-t-il. Alors mon imagination s'est emportée...
-Tu es toujours aussi direct avec les femmes ... ? Au moins tu es franc, c'est déjà ça.... Concéda-t-elle.
-Je suis pas doué pour tourner de belles phrases alors, je vais droit au but. Ça passe ou ça casse... Et je ne t'ai encore rien dit... Je me suis retenu parce que tu es la fille du Boss.
Tu parles d'une défense. Non, Guido n'était pas du genre à réciter des alexandrins en jouant de la mandoline avec des yeux de merlan frit. Sa conception du romantisme était très personnelle...
- Je suppose que je dois me considérer chanceuse d'avoir échappé à tes compliments graveleux... En tous cas, j'ai bien vu la manière dont tu me regardes... Et ta réputation te précède tu sais... Je ne sais pas ce que tu penses de moi exactement... Mais sache que je ne m'habille pas comme ça pour aguicher, mais simplement parce que ça me plaît ! Comment tu le prendrais si je matais sans arrêt tes abdos... ? Ok, Mauvais exemple. Se rattrapa-t-elle immédiatement. Mista sourit. Elle ne put s'empêcher de lui rendre son sourire. Je ne vais pas te crever les yeux, même si j'ai dit que j'allais le faire tout à l'heure. Je ne peux pas t'empêcher de me regarder... Mais pourrais-tu au moins te montrer plus discret, s'il te plait ? Demanda-t-elle avec un sourire crispé, le regard toujours fuyant.
-Je te promets... Mais qu'est-ce qu'une fille comme toi ferait d'un type comme moi de toutes façons... ?
Elle s'approcha de lui lentement en se déplaçant à quatre pattes, avec l'élégance d'un chat. Ce qui n'arrangeait guère ses pensées lubriques, bien au contraire. Elle était belle à se damner. Ses courbes, Ses grands yeux verts, sa bouche charnue, sa peau de porcelaine. Elle s'assit face à lui en tailleur. Elle posa sa main sur sa joue, juste là où elle l'avait copieusement griffé.
-Arrête, tu dois bien avoir des qualités... Pardon de t'avoir frappé et de t'avoir écorché le visage... Je vais chercher de quoi te désinfecter. Merci de ne pas m'avoir rendu mes coups. Tu es tellement bien bâti, tu aurais pu te défendre...
Mista lui prit doucement le poignet et lui rendit sa main. Il adopta une attitude faussement décontractée et la fixa de ses yeux noirs, intenses et perçants.

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Les Rois du shopping
FanfictionBruno Bucciarati demande à ses subordonnés de faire quelques courses pour Mademoiselle Trish Una. Mais tout le monde ne se montre pas très coopératif...