Chapitre 8

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- Bon, tu accouches oui ?

- Etant une personne de sexe masculin n'ayant aucune envie de changer ce fait, je suis dans l'obligation de te répondre que non, je ne compte pas accoucher. En revanche toi si tu pousses encore un peu je serai pas surpris de voir sortir un bébé appelé "connerie".

- Je te déteste.

Yuta avait abandonné l'idée de faire respecter son avis dans son propre appartement et s'était installé dans son lit, sur le ventre, et se baladait sur les réseaux sociaux en attendant que les deux autres trouvent un terrain d'entente. Cependant, entre DoYoung qui s'était jeté sur les consoles du Japonais comme un drogué sans sa dose et Chittaphon qui voulait avoir des réponses, aucune trêve n'avait encore été trouvée. Un coussin vola quand l'argenté tenta de subtiliser son précieux au plus jeune, et Yuta eut juste le temps de se pencher pour tirer son ami en arrière avant que celui-ci n'écope d'une morsure sur l'avant-bras.

- Ah ! brailla le jeune homme. Comment oses-tu ! Yuta t'as vu ? Il a essayé de me gober un morceau de bras !

- Je sais, soupira le rouge désespéré, non seulement j'étais là mais en plus c'est moi qui ai sauvé tes miches. Et je suis pas sourd.

Il se frotta l'oreille pour faire passer le sifflement qui l'embêtait depuis que Chittaphon avait manqué de lui détruire le tympan avec ses vocalises de drama queen. DoYoung n'était pas plus perturbé après sa tentative de cannibalisme et s'était replongé dans son jeu sans plus attendre. Une scène on ne peut plus normale de leur quotidien. 

- Yuta ! Mais fais quelque chose, c'est ton pote !

- C'est le tien aussi, débrouille toi.

- T'es un lâcheur, marmonna Chittaphon. Allez, Dodo quoi... Je suis sûr que tu as un truc croustillant à nous raconter.

Le plus jeune finit par lever les yeux de sa console, exaspéré par l'argenté qui le secouait comme un prunier, et il mit son jeu en pause. Le Thaïlandais le regarda, les yeux brillants d'espoir, et Yuta se sentit désolé pour lui. Il sentait venir l'arnaque.

- Ok, je te dis tout à une condition.

- Vas-y, je suis prêt à tout là ! J'ai besoin d'un potin, c'est trop plat en ce moment, gémit Chittaphon.

- Trop plat trop plat, tout dépend du point de vue de qui tu te places, marmonna le Japonais.

Pour sa part il trouvait que sa vie était loin d'être tranquille dernièrement. Son ami l'ignora volontairement et concentra toute son attention sur leur cadet.

- Va m'acheter le dernier Assassin's Creed et on en reparle.

Un hoquet offusqué se fit entendre et le Thaïlandais porta dramatiquement une main à son cœur. Yuta enfouit la tête dans son coussin, il sentait pointer le mal de crâne.

- Tu me fais payer les scoops maintenant ? s'étrangla le jeune homme.

- C'est ça ou rien, mais ça serait quand même dommage de ne pas savoir pourquoi je ne vous répondais pas non ? le provoqua DoYoung d'un faux air innocent.

Yuta glissa la main sous son menton tout en observant la scène. C'était un aspect qui l'avait toujours à la fois fasciné et effrayé chez leur cadet. Autant DoYoung était habituellement aussi naïf qu'un enfant, avait à peu près les mêmes centres d'intérêt, autant dès qu'il était question de jeux vidéos il pouvait devenir un vrai petit tyran. Et il connaissait Chittaphon par cœur, il savait qu'il allait craquer. Cela ne tarda d'ailleurs pas, et l'argenté se leva en bougonnant, son portefeuille à la main.

HeartBreaker [NCT-ATEEZ-BAP]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant