ℭ𝔥𝔞𝔭𝔦𝔱𝔯𝔢 𝟏

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— Kss, pesta Zora.

L'allure renfrognée, le rouquin laissait ses pieds frapper lourdement chaque marche de l'escalier qu'il descendait.

Alors qu'il s'était arrangé pour échapper à l'entraînement suicidaire de l'autre demeurée de Mereoleona, voilà qu'on l'avait obligé à poser ses bagages au pays des fougères.

Pourtant, Yami savait à quel point Idéal préférait faire cavalier seul ; mais c'était apparemment pour cette raison que le capitaine des Taureaux Noirs l'avait expédié ici, en même temps que la bande de bras cassés qui constituait le reste de sa compagnie.

En arrivant enfin en bas du long escalier principal de l'aile du château où résidaient les dortoirs, Zora fut attiré par un brouhaha qui lui fit instantanément froncer les sourcils. 

Évidement, l'autre imbécile heureux à l'anti-magie était également du voyage. D'ordinaire, il appréciait le grisâtre, et Idéal devait bien avouer que ce gamin se débrouillait plutôt bien malgré son manque de mana ; mais aujourd'hui, alors qu'on l'obligeait à participer à un entraînement dont il n'avait que faire, le rouquin n'avait absolument aucune patience à supporter les cris du garçon. Asta ne savait décidément par parler tranquillement.

Zora s'apprêtait alors à lui en faire la réflexion quand il remarqua les personnes rassemblait autour du lui.

— Ah, aïe aïe aïe ! beugla le grisâtre en arrivant dans l’entrée.

— Asta ?! Qu'est-ce qu'il t'arrive ?! s'écria Mimosa d'une voix effarée.

En criant de plus belle, le garçon se retourna pour montrer un castor croquant sans vergogne la moitié de sa fesse droite.

— Aïe ! Aïe aïe aïe aïe aïe... Aïe ! Aïe aïe aïe…

— Ba... Bakasta ! s'exclama soudain Noelle en aspergeant son camarade d'un puissant jet d’eau.

Cela eut pour effet de faire fuir l’animal.

— Aaaaah ! geint une fois de plus le garçon en tombant à terre devant la force du sort de la princesse Silva.

 Arrête de crier ! continua-t-elle.

— Mais Noëlle ! protesta Asta devant la rudesse de la jeune femme.

— On ne montre pas ses fesses comme ça à des princesses, Astariéré ! le sermonna-t-elle, ses joues rougissant légèrement.

De son côté, la jeune Vermillon écoutait, sans oser intervenir, la discussion animée des deux Taureaux Noirs. Elle aida tout de même le garçon à se relever et quand ce dernier la remercia, la rousse se mit à rougir si bien qu'il crut naïvement qu'elle était malade.

— Ksss, Zora fit claquer sa langue de nouveau.

Il n'y avait vraiment que cet abruti pour ne pas se rendre compte des sentiments évidents que la jeune princesse éprouvait à son égard ; ou plutôt, que les jeunes princesses éprouvaient. Car ceux de Noelle pour leur compagnon de compagnie n'avaient pas non plus échappé à l'œil aiguisé du rouquin. La discrétion était visiblement la seule chose que les nobles avaient oublié d'inclure dans leur merveilleuse et prestigieuse éducation.

𝐏𝐫𝐢𝐧𝐜𝐞𝐬𝐬𝐞𝐬 𝐄́𝐩𝐢𝐧𝐞𝐮𝐬𝐞𝐬 [𝐙𝐨𝐫𝐚𝐦𝐢, 𝐘𝐚𝐦𝐢𝐜𝐡𝐚𝐫]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant