<Note : T/P = Ton prénom>
Mon magazine au-dessus de la tête, j'essaie de me dépêcher comme je peux tout en protégeant mon maquillage tout frais de ce matin. Je ne me suis pas faite belle pour que cette satanée pluie vienne ruiner tout ça !
En quête d'un peu d'air dans cette foule enragée, je cherche l'entrée du salon de coiffure dans lequel je dois me rendre. C'est la première fois que je me rends dans un coiffeur depuis mon arrivée en Corée donc je ne connais pas la devanture. Je décide de m'arrêter un instant, le temps de sortir mon téléphone mais la foule et la pluie me stresse donc je rentre dans le premier bâtiment que je vois.
Je souffle un coup et trouve un endroit où poser mon sac afin de récupérer ce fichu portable. J'active le GPS qui m'aidera à aller jusqu'au salon. Mon sens de l'orientation ne s'est pas amélioré avec le temps ! Je sors ma carte de rendez-vous et vois qu'il ne me reste pas beaucoup de temps avant d'être en retard.
Je trouve l'endroit bien silencieux alors je relève les yeux et me rends compte que je suis dans le hall d'un petit cinéma. Tout le monde doit être dans une salle attitrée en train de regarder un bon film. Cela fait bien longtemps que je n'ai pas poser mes fesses sur les sièges doux et moelleux d'un cinéma...Trêve de rêvasseries, je m'empresse de reprendre mon magazine et je cours vers la sortie, armée de mes meilleures excuses pour bousculer les gens affolés dehors.
Quelques minutes plus tard j'arrive enfin à l'endroit désiré, un peu plus trempée que prévue et secoue ce qui m'a servi de parapluie avant d'entrer complètement et d'annoncer mon rendez-vous.
Le coiffeur s'occupe de mes cheveux à une vitesse déconcertante et me place en dessous d'un séchoir ayant une forme assez rigolote. « C'est pour que votre permanente prenne très rapidement ! » m'a-t-il dit dans un anglais approximatif.
Une fois le derrière posé sur un des fauteuils majestueux du salon, je peux enfin me détendre. J'ouvre mon parapluie, je veux dire mon magazine, et contemple la nouvelle collection de ce célèbre couturier que j'aime tellement. Les modèles cette année sont très jeunes c'est pourquoi j'avais voulu participer à cette campagne mais ma timidité fracassante ne m'a pas permis de cliquer sur le bouton « Envoyer » lors des dépôts de candidature. Donc je préfère regarder ce qu'il se passe de loin. Les modèles sont incroyables, et je pense que ma place est bien mieux dans ce fauteuil qu'à côté de l'un d'eux dans ce magazine.
Je feuillette tranquillement, mais surtout, je repère ceux que je vais devoir suivre sur les réseaux sociaux en pliant le coin supérieur de la page dans laquelle ils apparaissent pour pouvoir y accéder plus rapidement plus tard.
Je lis paisiblement lorsque quelqu'un vient rompre ce moment de tranquillité. Je sens une présence juste à côté de moi mais il ne semble pas vouloir bouger. Il lisait au-dessus de mon épaule et je déteste ça. Les yeux rivés sur mon article, je lui laisse un peu de temps avant de s'en aller, ce qu'il ne fait pas. Mon agacement me fait perdre patience et je dis :
-Pardon mais ça me gêne vraiment beaucoup de sentir quelqu'un lire derrière mon épaule.
Je tourne la tête pour ne pas paraître malpolie et me trouve nez à nez avec un beau jeune homme, très familier. Ma mémoire me joue des tours et refuse de me donner l'information cruciale qui me permettrai de me souvenir où je l'ai vu.
Il s'assoit dans le siège d'à côté et sourit en replaçant ses cheveux mouillés de devant son visage.
-Ce numéro vient à peine de sortir et vous le lisez déjà, j'étais simplement curieux de voir le résultat. me dit-il en souriant à nouveau
Le résultat ?
Mes sourcils se froncent comme par habitude et je tourne les pages du magazine d'une manière saccadée et rapide.
Bouche bée, mes yeux jonglent entre la photo et l'homme assis à côté de moi. Le "o" que formait ma bouche se transforme en sourire alors que je n'en crois pas mes yeux.-Vous êtes Hwang Hyunjin, n'est-ce pas? dis-je en gardant mon excitation pour moi
-C'est peut-être bien moi. Oui ! Il avait chuchoté son dernier mot comme pour me mettre dans la confidence alors que tout le monde, ne serait-ce qu'un peu intéressé par la mode, le reconnaîtrait.
Sauf ma mémoire idiote qui ne l'a pas reconnu immédiatement.-Mais que faites-vous ici ! j'avais continué à chuchoter sans m'en rendre compte ce qui ne manque pas de le faire rire. Je rougis en le voyant rire presque aux éclats.
-Je pense que je me fais coiffer, tout comme toi d'ailleurs ! »
Ce tutoiement soudain nous a valu une conversation beaucoup plus longue que prévue.
Arrivée à la fin de nos deux soins capillaires et après des présentations assez chaotiques, on s'accompagne pour régler notre dû et une fois dehors, on se rend compte qu'il ne pleut plus. Heureusement.Je m'apprête à lui dire au revoir lorsqu'il me tend mon magazine, ouvert à sa page. Le questionnement doit se lire dans mes yeux puisqu'il poursuit :
-Il n'y a qu'une page cornée dans ce magazine, et c'est la mienne. Pourquoi? dit-il d'un air taquin.
Mes joues rougissent et je me sens incapable de lui dire que c'est parce qu'il a été mon coup de cœur pour cette édition. J'en suis juste incapable, c'est trop embarrassant pour moi.
-Je vois que tu ne veux pas me répondre maintenant. Il sourit en refermant l'édition dans laquelle il apparaît, l'enroule et la glisse sous son bras avant de me tendre la main.
J'ai toute la journée pour attendre ta réponse. Viens, allons boire un café pour nous réconforter de cette pluie de ce matin !Mon état s'aggrave et j'ai l'impression d'être rouge écarlate. Ma main refuse de bouger même si une part de moi veut bien s'en emparer, elle refuse de bouger. Un rire nerveux s'échappe de mes lèvres que je cache immédiatement d'une main. Quand il s'agit de mes défauts, ma main n'a aucun problème à bouger à ce que je vois !
Probablement amusé de la situation, Hyunjin s'empare de ma main qu'il balance tout en commençant à marcher. Il s'empare ensuite de mon bras qu'il accroche au sien. Puis on se balade comme deux vieux amis dans la ville, moi dans la confusion et lui recherchant l'endroit dans lequel il veut m'emmener.
Je le suis pour ne pas le ralentir mais je ne sais pas où l'on va.C'est comme dans un rêve, et c'est très étrange comme sensation. Il est la seule page que j'ai osé abîmer. Et il me tient la main comme moi je tenais mon magazine préféré ce matin.
Je ne sais pas encore ce que sont ces émotions étranges mais je ne veux plus jamais qu'elles me quittent !
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Folded Pages | Short story Hyunjin x Reader
FanfictionOS en 3 parties (donc pas vraiment un OS T-T) Hyunjin x Reader (T/P)