Clair de lune
Par Nahouayan
15 Février 1990
J'avais 15 ans.
Les gens disaient souvent que j’étais intelligent, beau, charismatique…
Grâce à mes résultats, j'avais décroché une bourse pour intégrer le prestigieux Knowledge High School.
Sur le papier, j'avais tout pour réussir.
Mais même à cette époque… une part d’ombre existait déjà en moi.
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— Daniel ! Tu dors encore ?
(La voix de ma petite sœur, Ella.)
— Ella ? Qu’est-ce que tu fais dans ma chambre ? Il est à peine 5h du mat… t’as rien d’autre à faire ?
(J’étais encore dans les vapes.)
Ella, 13 ans, était vive, futée… mais surtout, une vraie petite peste.
Toujours à me jouer des coups foireux.
— Haha, 5h du mat ? Regarde bien la fenêtre. Il est déjà 8h ! Maman a préparé le petit-déj.
— Hein ? T’abuses… Tu pouvais pas me réveiller plus tôt ?
— T’as qu’à dire merci au lieu de te plaindre !
— Tss… n’oublie pas que tu me dois le respect.
— Ouais ouais, c’est ça, monsieur le roi.
— Tu dis qu’il est quelle heure là ?
— 8h30.
— QUOI ?? 8h30 ? Mrde !*
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Ma mère, Eléonore, nous attendait dans le salon.
Elle était forte, battante, toujours debout pour nous, même si je savais qu'elle galérait.
Toujours à enchaîner des petits boulots pour remplir la marmite.
— Tu l’as réveillé ? Il pense peut-être qu’il commence à midi.
— T’inquiète maman. C’est juste un gros flemmard.
— Ella ! Je t’ai déjà dit de respecter ton frère. Viens m’aider à mettre les couverts.
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Je sortis de la douche à toute vitesse.
C’était devenu une routine, ces sprints matinaux.
— J’y vais ! Bonjour maman.
— Ton déjeuner est sur la table. Ton ami t’attend dehors.
— Il veut pas entrer ?
— Il dit qu’il préfère rester dehors.
Finn, mon meilleur ami.
Toujours là pour moi, toujours une longueur d’avance sur mes pensées.
À part lui, je n’avais pas vraiment d’amis…
— T’as pris ton temps, mec. Tu crois que t’es une gonzesse ou quoi ?
— Tchrr… ferme-la. J’ai juste trop dormi.
— Ouais ouais. C’est encore à cause de Tobi, hein ?
— Ça ne te regarde pas.
— Laisse tomber, je vais trouver. Tu me connais.
(...)
— On devrait se grouiller, sinon Mr Park va nous coller une absence.
(Finn)
— Tu crois que je cours ? Monte sur ma tête pendant que t’y es.
(Daniel)
— T’as pas changé. Allez viens, clown.
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Mr Park, notre prof de français.
Méticuleux, parfois un peu chiant, mais toujours juste.
Il voulait vraiment que chacun de ses élèves réussisse, même les plus durs.
— On dirait que Daniel et son acolyte sont encore à la bourre.
(Mr Park)
— Ils méritent d’être notés absents, Monsieur.
(Jean)
Jean… le mec que personne ne peut blairer.
Fils à papa, il se croyait tout permis.
Toujours à balancer les autres, comme si ça allait le rendre plus intéressant.
— Vous pouvez pas faire ça. Accordez-leur encore quelques minutes.
(Emma)
Emma, elle, était toujours là pour nous défendre.
Quoi qu’il arrive, elle ne laissait jamais tomber ses amis.
— Les règles sont les règles. Tout retard est un retard.
(Jean)
— Tu commences sérieusement à me saouler, Jean.
(Emma)
— Stop ! Vous deux, calmez-vous. Il est 9h10. Si à 9h15 ils ne sont pas là, ils seront marqués absents.
(Mr Park)
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Pendant ce temps-là, Daniel et Finn couraient comme des dératés dans la cour du lycée.
— On y est presque ! 9h14 !
(Finn)
— Encore un tournant… et c’est bon !
(Daniel)
Dans la classe…
— 9h14. Encore une minute.
(Jean)
— Attendez ! On est là !
(Finn)
— Ne faites pas ça Monsieur !
(Daniel)
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C’était pas la première fois que ça nous arrivait.
Et Finn, qui pouvait clairement arriver plus tôt vu où il habitait, préférait toujours faire la route avec moi.
Je le respectais pour ça. Vraiment.
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Merci pour le suivi !
