Du côté de Jacob Marley

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La veille de Noël.

Un jour comme les autres pour Jacob Marley et son associé Ebenezer Scrooge. Ces deux adultes étaient deux homme d'affaires qui, depuis de nombreuses années, travaillaient ensemble afin d'arnaquer les pauvres habitants de la ville de Londres afin de leur soutirer toujours plus d'argent. Jacob était même décrit par son associé comme étant particulièrement doué pour « escroquer les veuves et gruger les pauvres. » Les habitants eux, décrivaient Jacob Marley comme un homme fourbe, égoïste et glacial. En effet, Jacob n'aimait pas la compagnie de ses semblables. Il méprisait même secrètement son associé Ebenezer, avec qui il ne collaborait que pour obtenir des petites astuces d'escroqueries et faire des coups bas en tous genres.

Ce jour-là, Jacob avait décidé d'aller faire un tour en ville pour se changer les idées. Les récoltes n'avaient pas été très fructueuses ces derniers temps, tout le monde dépensant son argent pour des mets fins et des cadeaux à offrir sous le sapin lors du 25 décembre. C'est en grande partie pour cela que son associé et lui éprouvaient une aussi grande aversion pour cette fête, qui ne leur permettait pas de s'enrichir. Entre les gens qui n'avaient plus un sous après leurs dépenses de Noël et les plus démunis qui faisaient l'aumône dans les rues, autant dire que personne ne se montrait digne d'intérêt aux yeux de Jacob durant les fêtes. Il les méprisait tous.

Dans les rues londoniennes, toutes sortes de gens se bousculaient pour effectuer des derniers achats et des derniers préparatifs, un jeune homme se heurta à Jacob, manquant de faire tomber celui-ci.

« Fais attention où tu mets les pieds abru- !! » il n'eut pas le temps de finir sa phrase. En se retournant pour insulter le passant maladroit, les yeux de Jacob croisèrent ceux d'une jeune femme installée sur le trottoir, entourée de feuilles de papiers sur lesquelles elle avait dessiné des paysages, des objets, et des habitants de Londres que Jacob reconnut aisément tant les portraits étaient fidèles et détaillés.

Après avoir observé chaque dessin, l'homme d'affaires posa à nouveau ses yeux sur la jeune femme. Elle était brune, portait une robe violette avec des manches bouffantes, un tablier blanc et une charlotte de la même couleur sur laquelle était cousu un nœud violet. La jeune femme tremblotait, elle ne portait pas de manteau. Sans doute n'avait-elle pas les moyens de s'en acheter un.

« Un penny pour un dessin, un penny pour un dessin ! » répétait timidement la jeune femme qui n'arrivait pas à s'imposer, ne voulant pas déranger les passants qui semblaient tous plus pressés les uns que les autres.

« Accepteriez-vous cette livre en échange de mon portrait mademoiselle ? »

« Pardon ? »

Jacob se mordit la lèvre inférieure, qu'est-ce qu'il était en train de faire ? Il avait tout naturellement sorti une pièce de sa poche, et l'avait tendu à la jeune londonienne en haillons. Geste qui avait surprise cette dernière tout autant que le jeune homme. Il ne comprenait pas ce qu'il venait de se passer, car il n'avait jamais fait de dépense inutile de la sorte auparavant. Il n'avait pas besoin d'un dessin, et encore moins de dépenser son argent pour un dessin !

« Bien sûr monsieur, je m'y mets de suite, merci infiniment » répondit la jeune femme en prenant la pièce dans une de ses mains gantées. Jacob se sentit idiot. Il n'allait pas lui dire qu'il avait changé d'avis, ou se mettre à chercher une autre excuse pour reprendre sa pièce. Alors, il se plaça face à l'artiste, qui utilisait un livre comme support pour dessiner.

Elle lui jetait des regards de temps à autres, très furtifs, comme si elle était gênée de devoir regarder le modèle.

« Ce n'est pas très pratique de dessiner un homme que vous n'osez pas regarder, n'est-ce pas ? » demanda Jacob en riant.

Le Noël de Mickey : Du côté de Jacob MarleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant