Le Journal d'Elin

8 2 0
                                    

Après avoir fait un entraînement intensif, les capes bleues nous ont demandé de nous installer dans les gradins. Une cape bleue prit la parole:

-Si votre prénom est appelé, veuillez descendre dans l'arène.

-Reis et Morgane !

Je me suis demandée soudainement comment connaissaient ils nos prénoms ?
Un jeune homme- Reis, sans doute- descendait avec une jeune femme- qui devait être Morgane.

-Maintenant vous allez vous combattre,annonça une cape bleue.

-On doit s'arrêter à quel moment ?demanda Reis.

-Lorsque votre adversaire sera mort.

Un chuchotement d'effroi parcouru les gradins.

-Et si on ne le fait pas il se passera quoi?demanda Morgane.

-Vous vous ferez torturer à mort.

Je me mis à trembler de tout mon corps. Ils allaient vraiment nous faire ça si on ne se battait pas?
Il faudra que nous choisissions entre tuer quelqu'un ou mourir torturés ?

Morgane avait apparemment choisi la deuxième option : tuer son adversaire. Reis était beaucoup trop choqué et stressé qu'il n'arrivait à rien. Morgane finit par lui couper la carotide. Une gerbe de sang s'échappa de la blessure et forma une tache rouge autour du jeune homme qui s'était écroulé. La nausée me submergea.

Une cape bleue donna les prochains noms : Maya et... Et Elin????!!!
C'était donc à mon tour. Mes mains tremblaient et peinaient à porter Mekajiki - mon épée à deux mains. Je m'avançai tout de même dans l'arène. Mon adversaire avait de très beaux yeux turquoises. Son arme était un marteau de guerre. Lorsqu'une cape bleue annonça que le duel commençait j'ai...je suis restée sur place. Je ne pouvais pas faire un mouvement. Je tremblais à l'idée de mourir ou d'ôter la vie d'un être humain.
Et, alors qu'elle allait me frapper, un sixième sens s'éveilla en moi. J'étais entrée dans une sorte de transe. Je ne me contrôlais à peine. C'était comme si je devais suivre un chemin tout tracé. Je resserrai mes mains sur le manche de Mekajiki. Je donnai un coup qui lui érafla la joue. Et puis j'étais en train de gagner du terrain je la repoussai encore et encore plus loin.
Elle se retrouva soudainement collée contre un mur de l'arène. Arriva ce terrible moment. Ma lame traversa son ventre. Soudainement ma conscience revint. J'entendais le bruit de la lame traversant la chair, ses hurlements de douleur et d'effroi. Je sentais son sang éclaboussé ma peau mes vêtements, et mes cheveux. J'avais l'impression que le sang s'incrustait dans ma peau. Ma nausée s'intensifia, ma tête me tourna et je me mis à vomir. Je continuais de vomir tandis que le seul son était le bruit du corps de la jeune fille qui tombait au sol, laissant un trace écarlate sur le mur.
Tout était dans le brouillard autour de moi. Je ne comprenais rien. Et soudainement je sentis le sol contre ma peau et puis, plus rien du tout.

Je rêvais des hurlements d'agonie de cette fille. Ils résonnaient dans ma tête, s'acharnaient, refusaient de partir.

Je me suis réveillée en sueur dans une infirmerie. Ça sentait le sang et la mort. Je regardai mes mains et vis du sang. Mes vêtements, du sang. Ma peau, du sang. Mes cheveux, du sang. Toujours du sang. Encore du sang. Le sang était partout. Du sang, du sang, du sang. J'en avais marre de voir tout ce sang. Je me mis à hurler de toutes mes forces en pleurant. Je ne supportais pas d'avoir tué quelqu'un. Ça me dégoûtait. Je me suis levée et j'ai courue, courue jusqu'à ce qu'un cours d'eau entra dans mon champ de vision. Je me précipitais vers lui, plongeai mes mains dans l'eau et m'aspergeai le visage pour enlever le sang. Ce n'était pas suffisant. J'en avais encore plein. Alors je me suis déshabillée et j'ai plongé dans l'eau glaciale du cours d'eau. L'eau était froide, mais ue m'en fichais. Je plongeai encore et encore pour enlever tout ce sang.
Je vis des pieds se rapprocher. Je relevai la tête pour découvrir que ces pieds appartenaient à Mio.
Elle avait une serviette dans une main et des vêtements propres dans l'autre.

-Ça va? demanda-t-elle.

-Non, ça va pas. Je viens de tuer quelqu'un !

Je m'apprêtais à sortir et Mio me passa la serviette. J'enroulai la serviette autour de moi. Et puis je vis le visage sans vie de la jeune femme que je venais de tuer. Des larmes commencèrent à couler sur mes joues et je me suis jetée dans les bras de Mio. J'ai bien dû pleurer pendant plus d'un quart d'heure. Je n'en pouvais plus. Le lendemain mes yeux étaient gonflés et rouges. J'avais passer ma nuit à pleurer.

À suivre...
_______________________________________________________
Et un de plus! Prochain chapitre : Mio en narratrice.
Dans ce chapitre j'ai voulu vraiment montrer de la violence et des réflexions sur ce que ça fait de tuer quelqu'un. Voilà ! J'espère que ça vous aura plu !

Pitite image d'Elin:

La fille la plus mignonne!

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

La fille la plus mignonne!

Pour une vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant