prologue

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Mes pieds nus traversent le long couloir en silence. Ma couverture sur le dos, j'avance à la seule lumière provenant de la lune.
A cette heure de la nuit il n'y a que moi  qui ne dort pas.  Enfin je l'espère, je n'ai pas envies de nettoyer la cuisine cette semaine. C'était la punition qu'on nous donnait le plus souvent.

Je pousse une petite porte dans un grincement. Devant moi apparaît un long escalier sombre. Je le gravis sans ne plus trop faire attention au silence. Là où je suis il faudrait crier pour qu'on m'entende !

Tout haut il y a simplement un petit espace où nous pouvons tenir qu'à deux. Je suis bien placé pour vous le dire, il y a un an j'y passais toutes mes journées avec mon frère de cœur. Mais il est parti, sans rien me dire .

Une école voulait de lui, le plus étrange n'est pas qu'il soit nul scolairement, mais qu'on le connaisse à l'extérieur. Nous ne sortons que rarement.

Ainsi je me retrouve seule. Adam était solitaire, alors rester avec lui ne m'aidais pas à connaitre les autres filles . Je crois que dans ce petit cagibi, à cette lumière une personne aurait pu distinguer mes yeux de différentes couleurs ; Rose et violet.  Une particularité que j'aile bien.
Mes paupières se font lourdes et je n'ai aucune envie qu'on me retrouve ici.

Je me lève , récupère ma couverture et je descends les escaliers que j'ai monté un peu plus tôt. Je traverse le long couloir en faisant attention encore une fois au bruit avant de pousser la porte de mon dortoir.

Là, plusieurs lits sont entassés tout le long de la grande pièce. Le mien se trouve au milieu. Tel un fantôme je me dirige entre les autres horphelines pour enfin tomber sur mon matelas.

Le lendemain nous sommes réveillés par le son de la cloche. J'enfile mon uniforme, fait mon lit au carré et dans le brouhaha des discussions nous partons manger.
L'un derrière l'autre, rejoins pas les garçons, nous nous servons de deux tranches de pains, du lait et une pomme chacun.

Je m'assoie silencieusement avec Marrion et Lili. Je les écoute mais n'interviens pas vraiment. Il faut que je quitte cet endroit. Dès ce soir  ! Peut importe où j'irais et ce que je deviendrais, je partirais, enfin libre !

Espoire, Et Le Monde Des Sapientes Où les histoires vivent. Découvrez maintenant