세상의 종말

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Je suis assis dans l'amphithéâtre. J'écoute vaguement ce que le professeur raconte. Je fais semblant d'être attentif car je suis en réalité à dix mille lieues de là... Mes yeux, bien que concentrés sur le cours au début, ont rapidement dévié sur mon voisin.

Min Yoongi.

L'un de mes amis depuis le lycée. Nous étions une bande de sept à la base mais au fil des années et des orientations professionnelles, nous ne sommes plus que lui et moi. Il est sans doute l'humain auquel je tiens le plus au monde, je ne peux me passer de lui. Mais jamais je n'oserai le lui avouer, il ne me croirait pas et se moquerait probablement. Il n'est pas méchant, juste un peu sarcastique quelques fois... Je m'attarde donc depuis un petit moment déjà sur lui : ses beaux cheveux possèdent de magnifiques reflets acajou... J'en suis carrément jaloux car mes cheveux à moi sont ternes. Ses yeux sont sombres, tellement que j'ai l'impression que mon ami me fusille du regard dès que celui-ci se pose sur moi, alors que non, bien évidemment. Sa peau est laiteuse et pâle, mais ses joues sont toujours d'une jolie teinte rosée. Ses lèvres sont fines mais terriblement attractives et son sourire, bien que rare en public, est le plus mignon qu'il m'est donné de voir.

Il joue un peu à faire le mauvais garçon, s'habille souvent avec des vêtements sombres ou street ce qui contraste énormément avec mes vêtements à moi, divers et toujours dans le courant de la mode actuelle. Nous formons un drôle de duo : moi toujours joyeux et lui toujours impassible. Pourtant, une fois seuls, il s'ouvre à moi et devient souriant, gentil et presque attentionné parfois !

"Je veux bien croire que je suis d'une beauté éblouissante mais tu peux arrêter de me fixer Jimin ? Tu me... perturbes. Si ça se trouve tu vas rater ta vie parce que tu m'auras regardé durant ce cours !" me lance Yoongi, m'extirpant de force de mes réflexions.

Je pouffe un instant avant de me concentrer, cette fois pour de bon, sur le cours. Du coin de l'oeil je le vois esquisser un sourire. Lorsque le cours se finit enfin, nous décidons d'aller acheter de quoi manger ce soir au seven eleven le plus proche de la fac'. Nous déambulons dans les petites allées cherchant de quoi remplir le frigo, au moins jusqu'au weekend qui arrive dans deux jours. Nous partageons un petit appartement assez confortable et au loyer peu élevé, qui se trouve malheureusement juste à côté des quartiers chauds de Séoul. Yoongi n'est jamais embêté avec ses allures de gangsta quand il s'en donne les moyens, mais moi, je n'ai malheureusement aucune street crédibilité alors une fois dans l'appartement j'y reste ! Je ne sors jamais seul la nuit. Fondamentalement, je suis un adulte, mais dans les faits, je suis juste super peureux.

Lorsque nous passons en caisse, je remarque que mon colocataire a pris un pack entier de bières, je me penche vers lui et lui demande :

"On fête quelque chose ce soir ?"

Il écarquille les yeux, entrouvre la bouche et place sa main devant comme terriblement choqué. Il se tourne vers la caissière avec cette expression outrée et celle-ci arque un sourcil, posant sur moi un regard interrogateur. La dernière fois qu'il a fait ça, il est allé jusqu'à me faire une scène en plein magasin parce que j'avais oublié "nos 100 jours"... sauf que ce n'était rien d'autre qu'un beau mensonge : nous n'avons jamais été en couple ensemble, il voulait juste que le caissier lui fasse une remise sur l'alcool qui n'est pourtant pas cher. Ce jour-là je suis mort de honte.

"Monsieur, nous commençons à vous connaître. Payez et partez." fait la caissière.

Je ris franchement, tandis qu'il me regarde de travers, paie et part sans m'attendre. Je quitte donc le magasin en courant un peu derrière lui pour le rejoindre. Il marche vite le bougre ! Finalement nous prenons le métro avec nos courses puis marchons un peu jusqu'à notre appartement. Nous faisons un détour par un parc où il fait très bon se promener, ce genre de soirée de début d'été. Il y fait terriblement bon et c'est terriblement calme. La seule chose qui nous gêne sont les couples qui roucoulent ici et là, toujours à nous rappeler notre célibat, à notre âge... Ce n'est pas un sujet dont nous parlons car l'un comme l'autre, a son petit succès à la faculté et ce que l'autre fait de ses fesses ne nous regarde pas. La seule règle c'est "on prévient si jamais on ramène à l'appartement", enfin comme dans toutes les colocations quoi ! Moi il y a une raison de plus qui m'empêche d'aborder ce sujet-là avec lui ; le fait est que j'en pince carrément pour sa personne. Néanmoins, être juste son ami ne me gêne pas car cela me permet de rester auprès de lui. Il ne voudrait sans doute plus de moi s'il apprenait que je fantasme dessus ! Je soupire et il me regarde. Non ! Arrête de m'regarder comme ça... C'est à cause de ce genre de regards que j'ai craqué sur toi ! je pleure dans ma tête.

The endOù les histoires vivent. Découvrez maintenant