Thobias ouvri les yeux, les faibles secousses régulières l'empêchant définitivement de se rendormir. Il regarda son réveil posé à côté de lui et soupira en voyant l'heure affichée.
3 : 47. Une heure de plus que la nuit précédente mais toujours pas assez pour être au meilleur de sa forme et commander le déploiement militaire visant l'évacuation total de la zone avant la rupture du barrage.
Petit, il avait toujours été fasciné par ce barrage, cet immense mur érigé par les Hommes pour retenir l'océan et asséché la mer Méditerranée. Une entreprise démesurée pour agrandir l'espace habitable, qui, bien que folle, avait porté ses fruits et permis la découverte de biens des fossiles, jusqu'alors totalement insoupçonné. Il avait longtemps rêvé faire partie de ces équipes d'élites qui déchiffraient les écrits retrouvés dans les différentes cités englouties, dès lors libéré des flots, mais avait dû abandonner son rêve face à la dure réalité qu'il n'était ni assez patient, ni assez littéraire pour comprendre plus de langue que celle universelle et celle que lui avait enseigné sa mère. Il s'était donc résolu à entrer dans l'armée, où sa détermination et sa facilité à réfléchir sous pression lui avait permis de monter rapidement les échelons.
Et c'est ainsi qu'il se retrouvait, quatre jour avant la rupture potentielle du barrage, à devoir superviser l'évacuation des archéologues et de leur trouvaille, avec seulement une dizaine d'heure de sommeil grappillé tout au long de la semaine au compteur, souhaitant de toute ses force que les civils ne fasse pas n'importent quoi et suivent les consignes qui leur avaient préalablement donné.
Il soupira en regardant le plafond une dernière fois avant de se lever et de commencer sa routine quotidien : toilettes, sports, douche, déjeuner et le temps qu'il finisse, la sixième heure de la journée s'était écoulé de moitié. Il enfila son uniforme, récupéra son sac déjà prêt depuis que l'évacuation avait été annoncée et sorti rejoindre ses coéquipiers chargés de l'évacuation du même secteur que lui.
Il arriva près des douze camions déployés pour la mission et se dirigea vers le petit groupe de soldat s'étant formé et attendant l'arrivée de leurs supérieurs pour recevoir le coup de départ. Tout le plan avait été répété une énième fois lors de la réunion de la veille et tous savaient exactement ce qu'ils avaient à faire. En le voyant arriver, ils se redressèrent et chacun se dirigea vers son camion, en binôme convenus la veille. En arrivant à son camion, Thobias remarqua que sa coéquipière y était déjà installée, avachie sur le volant, une mèche de ses longs cheveux blonds ayant glissé devant son visage virevoltant à chacune de ses expirations. Montant sur le siège passager, Thobias vérifia une dernière fois sa montre. 5:48. Selon le plan, le convoi devait partir à 6:00, ce qui leur permettrait d'arriver à la zone d'évacuation vers 11:00 et atteindre le premier point de ravitaillement pour la nuit. Ils poursuivraient alors leur routes vers le Nord-est, pour atteindre le point de rendez-vous fixer dans les montagnes, a l'abri des inondations.
Thobias pris une profonde inspiration pour se calmer : tout allait bien, ils étaient dans les temps et ce n'était qu'une simple mission d'évacuation tout ce qu'il y a de plus simple.
Trois légers coups sur la fenêtre le ramenèrent soudainement à la réalité. De l'autre côté de la portière, le Colonel Boudreault le regardait de ses yeux froid et calculateur. A peine Thobias avait-il baissé la vitre que le Colonel déclara :
《Tout le monde est en place et les camions son chargés. Réveillez le Lieutenant Argus et faites partir le convoi. Tachez de ne pas vous ridiculiser Capitaine, cela ferait une tâche sur votre dossier si propre et prometteur.》
Et sans rien dire d'autre il s'en alla rejoindre son camion. Thobias le regarda s'éloigner, se demandant vaguement si la colère du colonel était dû au fait de ne pas diriger l'expédition, ou bien au fait que se soit une personne d'un rang inférieur au sien qui la dirige. Il haussa les épaules en se tournant vers sa camarade, toujours endormie sur le volant. Il se pencha doucement vers elle, souleva une mèche de cheveux de devant son oreille avant d'y lancer un grand "SAM!", qui la réveilla en sursaut. Elle sembla paniquée un instant, jusqu'à ce que son regard se pose sur Thobias qui la regardait en souriant.
《Sérieusement Thoby ? J'ai l'impression que plus ton grade monte, plus ton sens de l'humour coule.》 Declara-t-elle avec un regard blasé, tentant tant bien que mal d'empêcher la commissure de ses lèvres de trembler. Elle s'étirait en baillant et demanda :《Quitte à être stupide, soit au moins utile: quelle heure il est ?》 Thobias regarda à nouveau sa montre et déclara:
《L'heure de partir. Il est 5:57. Et je vous prierai de ne pas m'appeler "stupide" Lieutenant Argus , je vous rappelle que je suis votre Supérieur hiérarchique, finit-il en lui adressant sa plus belle bitch face.
- Je ne remets en aucun cas la hiérarchie en doute Capitaine Maltais, simplement votre sentimentalisme envers vos subordonnés. Lui répondit elle sournoisement en demarant le camion et s'engageant sur la route pour quitter le camps.
- De quoi ?
- T'es tellement stupide, c'est ça se demander pourquoi tu as été promu Capitaine plutôt que moi, soupira Sam. La montre que tu porte en ce moment même, ce n'est pas une des montres réglementées fournies avec les uniformes, mais celle que je t'ai offert lors de notre promotion en tant que Sergent après l'évacuation des civils de Cardrix. Ce qui 1) pourrait faire une tache sur ton dossier impeccable de Mr.J'execute-les-ordres-toujours-parfaitement 2) prouve que tu m'accorde suffisamment d'importance pour être la seul personne pour qui tu transgresse les règles. 》
Elle quitta la route des yeux quelques instants pour lui adresser un sourire chaleureux, ses yeux vert aussi pétillants que le jour où ils s'étaient rencontrés à leur rentrée au lycée.
《Comme on dit, "qui aime bien châtie bien" : fait gaffe à toi Sam, ou je te traine en cours martiale. Lui rétorquat-il en s'enfonçant dans son siège.
- Mais bien sûr Thoby. Dit elle en roulant des yeux. On a 5 heures de trajet tu ferais mieux de finir ta nuit, t'as une tête désastreuse.
- Ok mais tu me réveille au moindre soucis ? 》
Il attendit sa confirmation avant de s'installer plus confortable dans son siège et de murmurer en s'endormant
《Au moins le Colonel Boudreault ne m'a pas vu ronfler comme une conne en plein service.》
Il entendit vaguement un "Quoi?!" étranglé de la part de Sam, mais le sommeil l'emportait déjà loin, dans un monde qui ne risquait pas de s'effondrer à tout moment.
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27 Minutes Avant la Fin
Teen FictionC'est une histoire qui se passe en parallèle de Black Crystal (que je n'ai pas encore écrit) Je garantie ni la satisfaction ni la qualité de l'écriture mais en gros c'est l'apocalypse et les gens essaye de survivre