Chapitre 5 : Triplement stupéfiant

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Arrivé devant la maison de mes parents mon cœur se serre. Les mots s'entrechoquent et se bousculent dans ma tête. Je dois dire à mes parents que je suis une fée, que je veux arrêter mes études pour aller dans une école de fée dans un autre monde. Les larmes me montent aux yeux, ils ne vont jamais me croire. Je ne peux pas leur en vouloir, j'ai moi même douter de ma nature. J'ai très peur de leur réaction, j'essaye d'imaginer tous les scénarios possibles. Je n'arrive plus à retenir mes larmes, elles dévalent mon visage doucement pour venir mourir sur mon pull. Je pourrais écouter Rosalind, leur mentir, il n'est pas trop tard pour faire demi tour. Je regarde au loin, ma voiture est garée là, je pourrais monter dedans et repartir. Au moment où j'allais me décider à quitter le pas de la porte j'entends la voix de ma mère.

« Dove ? »

C'est trop tard, je me retourne en souriant, j'essaye de me calmer et essuie mes larmes.

Dove : Bonjour maman.

Je m'avance vers elle pour l'embrasser, prise dans mon élan et mes émotions je me surprends à la serrer fort dans mes bras. Elle va comprendre que quelque chose ne va pas, je suis trop bête. Rosalind avait raison, je ne contrôle pas mes émotions.

Maman : Ma chérie, qu'est ce que tu fais là ? Tu n'as pas cours aujourd'hui ? Entre, tu manges avec nous à midi ? Ton père est dans le jardin, il essaye de sauver l'amaryllis qu'il a trouvé hier.

Dove : J'avais envie de vous voir, de vous parler. Le déjeuner, bah je pense pas, on verra.

Je suis ma mère dans la maison, je monte les quelques marches qui nous séparent de l'entrée et je referme la lourde porte derrière moi. Rien n'a changé depuis mon départ, une pile de journaux sur le buffet, la veste de mon père sur la chaise de la cuisine, un gâteau sur la table et ma soeur sur la terrasse en train de lire. Une bonne odeur vole dans l'air, une odeur de risotto. C'est le plat préféré de ma sœur.

Je suis là, au milieu du salon et pourtant au pied du mur, je vais devoir leur expliquer. Je remarque qu'Anne lit « Le tour du monde en quatre-vingts jours » de Jules Vernes, si seulement elle savait qu'il en existe plusieurs. Elle est assise dans un fauteuil balançoire au soleil. Quand nous étions petites, nous jouions sur cette même terrasse en imaginant des scénarios improbables, comme celui d'être des fées. Mon père est au fond du jardin, il est couvert de terre, la plante qu'il essaye de planter est dans un sale état, je pense même qu'elle est morte. Ma mère me fait signe de venir dans la cuisine, je m'exécute. Elle porte un tablier blanc et bleu, il y a deux petites traces de main en peinture orange et rose dessus. Ce tablier était un cadeau de fête des mères il y a 13 ans de ça.

Maman : Tu peux m'aider à mettre la table s'il te plait ?

Elle me regarde avec un large sourire, ses yeux noisettes sont animés par une grande joie. Je ne suis pas revenue à la maison depuis six semaines. Pourtant je n'habite pas très loin, je pourrais rentrer le week-end, mais j'ai préféré rester seule, commencer une nouvelle vie. J'ouvre le tiroir où se trouve les assiettes, j'en sors 3, je ne sais pas encore si je reste manger ici, après notre discussion ils ne voudront peut être plus me revoir. Je ne vais plus pouvoir attendre longtemps, j'intègre l'école demain et je dois faire ma valise. Je ne sais même pas quels genres de vêtements il me faut.

Dove : Maman ? Tu te souviens que je voulais vous parler, à toi et à papa.

Maman ( écoutant à moitié ce que je dis ) : Appelle ton père, demande-lui de me ramener des herbes aromatiques.

Je marche vers la terrasse pour appeler mon père. Je croise le regard de ma sœur, elle est surprise de me voir et se lève en courant pour me prendre dans ses bras.

Dove, retour dans le monde magiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant