Epilogue

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40 ans plus tard.

LIOR

Je serre la main de tonton Simon et tata Théa. A travers ce geste j'essaye de leur faire comprendre que je redoute le jour où eux aussi me laisseront. Je jette un coup d'œil à mes deux enfants, pleurant dans les bras de leur père. Aujourd'hui ils disent au revoir pour toujours à leur grand-père qu'ils considèrent comme leur meilleur ami. Aujourd'hui je dis au revoir pour toujours à mon père, mon pilier dans ce monde. Tonton pleure beaucoup, aujourd'hui il dit au revoir pour toujours à son meilleur ami mais aussi à la dernière personne sur Terre qui comprenait ce que signifiait aimer inconditionnellement Mayanna. Je l'ai très peu connue de son vivant mais papa m'en parlait tous les jours. Ca l'aidait, il avait l'impression qu'elle était toujours là. Il avait peur. Peur d'oublier le son de sa voix, d'oublier l'odeur de son corps, d'oublier tout ce qu'il ressentait en sa présence. Son cerveau lui jouait des tours parfois et il oubliait certains de leurs moments. Son cœur c'est brisé le jour où elle est partie. Il n'a jamais cessé de l'aimer, son amour est infini. Il n'a jamais retrouvé l'amour, il aurait eu l'impression de la trahir. 

J'en ai voulu quelques temps à Mayanna d'avoir abandonné mon père et de le rendre si malheureux. Je trouvais son choix égoïste et lâche. Puis un jour où j'étais seule à la maison, j'ai lu la lettre qu'elle lui avait laissée et j'ai compris. J'ai compris qu'elle n'était pas lâche ou égoïste. Elle avait fait un choix. Celui de la liberté. C'était un personne tourmentée et pleine de démons.

J'ai tenu à ce que la lettre soit dans le cercueil. Papa la lisait tous les soirs, ces quarante dernières années il ne c'est pas endormi une seule fois sans lire cette lettre. Il a continué à l'aimer alors qu'elle n'était plus là. Et si c'était ça le véritable amour ? 

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