Pixie Dust

Prologue

For the eternity, stay here

Because you are my soulmate.

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Lorsque Lorelai n'était encore qu'une enfant, sa mère l'emmenait tous les jours au parc pour que la petite puisse, selon les dires de sa génitrice, « prendre l'air ». Dès qu'elles arrivaient sur place, elles allaient s'asseoir sur l'un des bancs métalliques particulièrement froids pendant des heures entières. La mère de la petite fille restait là à lire un bouquin tandis que Lore, du haut de ces cinq ans, n'avait d'autre choix que de rester sagement assise à ses côtés car elle lui interdisait d'aller s'amuser avec les autres enfants à la plaine de jeux.

Un jour particulièrement froid d'automne, alors que les feuilles oranges, rouges et dorées se détachaient progressivement des arbres, Lorelai était, une nouvelle fois, assise sur ce maudit banc à côté de sa mère, emmitouflée dans son long manteau rouge dans la capuche était décorée de fausse fourrure beige. Après un petit moment, un petit garçon s'était approché du banc où Lorelai et sa mère s'étaient installées. Il arborait un grand sourire lumineux et ses cheveux d'un brun foncés cachaient en partie ses yeux si intrigants qui étaient soulignés de jolies taches de rousseur. Il avait tendu sa main vers la petite fille en lui demandant si elle avait envie de venir jouer avec lui. Heureuse, Lorelai avait lancé un regard plein d'espoir à sa mère qui l'avait immédiatement refroidie en disant qu'il était hors de question que la petite blonde quitte le banc. Elle avait ensuite regardé le petit garçon avec un air dédaigneux dont elle seule avait le secret et lui avait dit d'aller voir ailleurs si elle n'y était pas. Il était alors parti plus loin, les mains dans les poches – probablement trouées – de son manteau trop fin et les yeux rivés sur ses chaussures. En le voyant aussi triste, la seule idée que Lorelai avait en tête à ce moment-là était de le rejoindre pour le consoler. Les jours suivants et ce pendant encore deux mois, ce garçon était venu leur demander si la petite fille pouvait aller jouer avec lui mais à chaque jour, elle lui répondait la même chose que les fois précédentes.

Les parents de Lorelai lui faisaient l'école à la maison et comme la petite était déscolarisée, elle n'avait aucun ami. Aucun, à part lui. Sans même lui avoir parlé elle-même, Lore considérait le petit garçon comme son ami puisqu'il était le seul qui semblait avoir envie de jouer avec elle malgré tout. Mais un jour, Lorelai ne l'avait pas vu, ni ce jour-là, ni même les jours suivants. Était-il parti ? Ou peut-être s'était-il lassé de se faire rejeter sans cesse. En tout cas, la petite fille était persuadée de ne jamais le revoir.

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Felix n'avait plus aucun souvenir de comment, ni même pourquoi il avait atterri dans ce monde. Tout ce qu'il savait était qu'il s'était réveillé un beau jour au milieu de nulle part dans une forêt tout aussi épaisse qu'effrayante qui n'avaient rien à voir avec celles qui se trouvaient de par chez lui. Le petit garçon avait également été surpris de se rendre compte qu'il portait des vêtements étranges. Il avait pourtant essayé de ne pas y faire attention pour se mettre en route afin de sortir de cet endroit qui lui donnait la chair de poule. En arrivant en bordure de forêt, il s'était retrouvé dans un lieu encore plus étrange, garni de barres de métal entremêlées et de sable. En regardant autour de lui, son regard s'était arrêté sur une petite fille aux cheveux blonds habillée d'un long manteau rouge. Elle était assise sur un banc en compagnie d'une femme qui était occupée à lire. Felix les avait observées de sa cachette pendant plusieurs jours, trop intimidé que pour s'approcher. Par la même occasion, le petit brun avait pu voir d'autres enfants qui « jouaient » ensemble. Enfin c'est comme cela qu'ils appelaient les coups qu'ils se donnaient alors que pour Felix, jouer avec un ami, c'était partager des choses avec cette personne, rire ensemble. Pas se frapper de la sorte.

Un jour où il faisait particulièrement froid, Felix s'était, sans trop comprendre pourquoi, approché de la petite fille et de sa maman, irrésistiblement attiré par la petite blonde. Lorsqu'il arriva à sa hauteur, il tendit sa main vers elle pour l'inviter à jouer avec lui de la façon dont lui, l'envisageait. Ses yeux bruns s'étaient mis à pétiller et elle semblait heureuse à l'idée de s'amuser avec Felix mais pourtant, son accompagnante avait regardé le nouvel arrivant avec une méchanceté qu'il n'avait que rarement vue dans le regard de quelqu'un et lui avait dit « d'aller voir ailleurs si elle y était ». Felix n'avait pas compris ce qu'elle avait voulu dire mais pourtant, il s'était douté que cela signifiait qu'elle n'était pas d'accord. Il avait donc fait demi-tour, déçu.

Pendant encore de nombreux jours, le petit brun avait continué à demander à sa nouvelle amie de venir jouer avec lui mais à chaque fois, sa mère lui disait sa phrase qu'il trouvait toujours si étrange qu'il n'avait toujours pas comprise. Et à chaque fois, il faisait demi-tour, toujours aussi déçu. Cependant, un jour et même les jours suivants, elles n'étaient plus venues et, pensant que son amie n'avait plus envie de le voir, Felix était parti pour essayer de se trouver un abri tant il avait froid.