Good Loser |¦| Chensung

Chapitre 8

Après 2h de profond sommeil, il sentit quelques agitations à ses côtés, accompagnées d’une voix hurlante. 

Comme si quelqu’un l’appelait.  Comme si quelqu’un criait à l’aide mais était beaucoup trop effrayée pour en demander. Comme si quelqu’un était aussi inquiet qu’en colère contre lui. Comme si quelqu’un était blessé et l’en accusait. Comme si ce quelqu’un avait été abandonné et le cherchait.

Renjun faisait de grands signes à cette personne qu’il n’arrivait pas bien à cerner.

Cependant elle ne bougeait pas. Immobile et visible, sans émotions sur son visage, les laissant aller dans ses cris.

 Il essayait de marcher, il voulait courir, se jeter directement dans ses bras. Mais impossible, il était bloqué sur place. Il ne pouvait pas faire un pas. Même en voyant toute la souffrance humaine devant ses yeux et en essayant de toutes ses forces la rejoindre, rien. Il ne pouvait rien faire, rien dire, ni aider, ni réconforter.

Il observait au loin les cris incessants face auxquelles il était inutile. Les larmes unes à unes commencèrent à descendre sur son visage. Il baissa la tête et prit sa manche de pull dans sa main pour essuyer ses joues humides. 

Lorsqu'il releva la tête, l'ombre bougeait. Elle avançait vers lui, courait vers lui, de plus en plus vite. Elle voulait le rejoindre, elle courait en quête de le toucher, ouvrait grand ses bras dans l'espoir d'être dans les siens. 

Plus que quelques mètres et leurs deux chaleurs corporelles pouvaient se rencontrer. Plus que quelques pas et les deux âmes perdues pouvaient se retrouver dans le réconfort de l'autre.Mais même proche de lui, ce visage restait sans émotions, indifférent. 

L'ombre approcha sa main, prête à sécher ces joues humides, prête à essuyer ces joues blessées. Renjun ferma les yeux, sentant une chaleur se rapprocher de plus en plus. Il pouvait la sentir prêt de lui. Elle effleurait son visage. Il était impatient. 

Une sensation de froid parcouru tout le long de son corps, sentant ce début de chaleur protectrice déjà le rassurer et il était prêt à faire de même, s'il avait pu…

Puis plus rien. Plus personne. Plus aucun bruit. Noir complet. 

Il était réveillé, déçu, en pleurs. Il aurait voulu continuer ce rêve et aidez cette personne. Il sentit les gouttes d’eau parcourir sa joue. Pleins d’autres continuaient à défiler. Il était frustré, énervé, agacé de ne jamais savoir quoi faire, de ne pas pouvoir agir à sa volonté. Il se détestait, se haïssait de cette inaction. Il devait changer, il devait bouger, avancer. Il devait l'aider, il devait aider la personne qui dormait silencieusement à côté de lui. 

Sur cette dernière pensée, il se tourna doucement du côté de sa table de nuit et prit un mouchoir, essayant de faire le moins de bruit possible pour ne pas réveiller son ami. Il se leva, toujours aussi calmement jusqu’à sa poubelle pour jeter son déchet.

Il passa sa main dans les cheveux, les releva de son regard, essuyant la sueur de son front, tout en rejoignant son lit. A peine dedans, il remarqua vite un problème dans celui-ci, il était vide. 

Plus de Chenle, seulement quelques plis de drap et une couverture à moitié repliée. Renjun ne resta pas immobile plus longtemps et se précipita pour sortir de sa chambre. Il vérifia, avec un faible espoir, si son ami était aux toilettes. Les voyant bien éteints, cela confirma sa pensée, il était dehors. 

Sur la pointe des pieds, il descendit les escaliers le plus rapidement et discrètement possible. Manquant de rater quelques marches et évitant tous les meubles de son salon cachés dans l’obscurité, il réussit finalement à atteindre l’entrée. Il enfila ses baskets et sa veste par-dessus son pyjama puis ouvrit la porte tout doucement, voulant éviter tous sons de celle-ci. Une fois dehors, il sortit son téléphone, alluma le flash et partit en direction du parc.