⋆ . ✩ IV. Sayonara ⋆₊ ☾ .

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[Pdv Aiko]
Jeudi 3 décembre, Yuei.

Nous discutons pendant plus de trente minutes jusqu'à ce qu'il soit l'heure du repas. Nous descendons donc dans la salle à manger et les garçons semblent étonnés de nous voir arriver toute en même temps. Je reprends ma place à côté de Kirishima. Je regarde les personnes présentes à la table. Cette fois, Denki est là et il se tourne les pouces. Je m'attarde un moment sur son visage jusqu'à ce qu'il lève la tête et que nos regards se croisent. Il détourne le regard après quelques secondes et, de nouveau, je sens que mon coeur se serre. Je baisse la tête vers mon assiette encore pleine, puis je finis par remettre ma tête dans mes bras comme le matin. Eijiro le voit, car il pose une main sur mon épaule en souriant. Alors que tout le monde commençait à débarrasser son assiette et quitter la pièce, moi, je n'avais toujours pas touché à mon repas. Je finis par me dire que je n'avais pas faim et je débarrasse moi aussi mon assiette. Je sors de la salle à manger sans un mot de plus et je vais m'asseoir sur un des canapés du salon. Je ramène mes jambes contre ma poitrine et je passe mes bras autour de celles-ci. Quelques minutes plus tard, les filles me rejoignent et nous reprenons nos discussions.

"Hum... Aiko-chan..."

Je relève la tête en entendant la voix d'Ochaco. Juste devant moi se tenait Denki, la main tendue en ma direction. Mon coeur se mit à battre plus vite et je tente de croiser son regard en vain. Je lui attrape la main et me relève. Il m'entraîne aussitôt vers les dortoirs. Nous montons dans sa chambre sans un mot, moi derrière et lui devant, il ne me lâchait pourtant pas la main. Une fois arrivé dans sa chambre, il me lâche la main à ma plus grande déception et se dirige vers la porte-fenêtre qu'il ouvre avant de sortir et de s'appuyer sur le balcon comme la veille. Je le rejoins et soudain l'air frais me frappe le visage. Je me mets aussitôt à claquer des dents et je tente de me réchauffer du mieux que je peux en me frottant les bras. Je viens m'appuyer contre la barrière aux côtés de Denki, appréhendant ce qu'il s'apprêtait à me dire. Enfin, j'imagine qu'il va me dire quelque chose, il ne m'aurait pas emmenée ici pour rien...

"Alors..." Je commence en relevant la tête.

"Tout ce que je vais te dire... J'aimerais que tu m'écoutes jusqu'au bout... Ok ?"

Il s'était soudain tourné vers moi et avait plongé ses yeux ambrés dans les mieux. Légèrement décontenancée et déstabilisée, j'acquiesce d'un signe de tête.

"Pendant les vacances d'été, je suis parti loin de Tokyo. Là où je suis allé, j'ai rencontré une fille, qui était ma voisine. On a fait connaissance et on a commencé à trainer ensemble. Je suis rapidement tombé amoureux d'elle."

Je ne comprenais pas vraiment pourquoi il me racontait ça...

"Denki pourquoi tu-"

"Écoute moi, s'il te plaît..." Coupa-t-il d'une voix étonnement douce. "Elle était brune aux yeux verts, gentille, attachante... J'étais complètement fou d'elle..."

Je laisse échapper un reniflement assez bruyant. Est-ce qu'il essaye de remuer le couteau dans la plaie ?

"Pourquoi tu me dis ça ?" Je demande sur un ton plus froid que je ne le voulais, ma voix se brisant en disant ce dernier mot.

Ma douleur, ma colère, ma tristesse et ma déception parlaient à ma place. Il se moquait de moi ?

"Il se trouve que c'était réciproque et on a fini par sortir ensemble." Continua-t-il en ignorant complètement mon intervention.

Une larme roula sur ma joue. Je n'arrivais pas à comprendre.

"J'ai passé l'un des meilleurs étés de ma vie. On était tout le temps collés l'un à l'autre. Je l'aimais, elle m'aimait... Pour moi, tout était parfait."

C'en était trop pour moi et mon petit coeur. Je me redresse et je me dirige vers la porte, les larmes aux yeux. Avant même d'avoir le temps de rentrer dans la chambre, j'entendis la voix de Denki, plus faible et brisée...

"J'aurais jamais pensé qu'elle allait mourir à la fin de l'été..."

Je me fige sur place puis je retourne vers lui. Il regardait droit devant lui. Je ne pouvais pas voir son visage, mais j'étais persuadée qu'il pleurait. Au début, j'étais énervée qu'il me raconte son histoire avec une autre fille, puis j'ai finalement compris. J'ai tout compris. La raison pour laquelle il m'avait repoussé... Tout. Je reviens près de lui et je lui prends doucement la main droite. Il essuie ses larmes d'un revers de manche et s'appuie de nouveau contre la barrière, sans même me regarder.

"Denki je..."

J'essayais de parler, mais je ne savais pas quoi dire et mes mots restaient coincés dans ma gorge.

"J'aurais pas dû te repousser, mais... J'ai pas eu de relation après ce qu'il s'est passé... J'ai encore énormément de mal avec ça, je fais celui qui sourit, mais j'ai toujours ces souvenirs douloureux qui me reviennent..."

Je ne supporte pas de le voir comme ça, les larmes aux yeux.

"Je suis désolée..." Je murmure.

C'était la seule chose que j'ai réussi à dire...

"Je voudrais que tu saches que si je t'ai repoussé, c'est absolument pas parce que ce n'est pas réciproque... Loin de là..."

J'ai envie de lui faire d'un gros câlin, de le serrer fort dans mes bras...

"Je m'en suis remis, je t'assure, mais quand tu m'as embrassé, j'ai tout de suite repensé à ça. Non pas parce qu'elle me manquait, mais parce que j'avais peur de m'engager dans une relation... On sait jamais ce qu'il peut arriver..."

Je sens qu'il serre ma main un peu plus fort... Il se tourne vers moi et me sourit. Un sourire sincère. Mon coeur se met à battre plus vite et mes joues chauffent instantanément. Il entrelace ses doigts avec les miens et plante son regard ambré dans mes yeux bleus.

"Tu vas attraper froid, espèce d'idiote..."

Ces mots me rendent encore plus heureuse que si il m'avait dit "je t'aime". Il retire son pull et me le tend. Je l'enfile rapidement et je souris. Lorsque je relève la tête vers lui, il approche doucement son visage du mien et je me sens rougir. Il dépose un petit bisou sur ma joue avant de chuchoter trois mots dans mon oreille.

"Je t'aime."

Je sens un frisson me parcourir tout le corps et mes joues deviennent soudain aussi rouge qu'un feu de signalisation. Il se mit à rire en voyant ma réaction et je ne pus m'empêcher de sourire. J'avais retrouvé Denki, j'avais retrouvé mon meilleur ami, mon Denki...

"Tu viens ? Je crois qu'on a pas fini notre soirée d'hier." Dit-il en me prenant la main et en m'entraînant à l'intérieur.

« C'était réciproque en fin de compte... »

rewrite the stars | denki k.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant