L'Héritier des Ténèbres Tome 2: Les Yeux de la Mort (il n'y aura pas de suite)

Chapitre 1 : L'Héritier des Black

Sirius Black avait toujours été un grand fan de Quidditch, tous ses anciens camarades de classe pouvaient en témoigner… mais même lui reconnaissait les limites de l'amour qu'on pouvait porter à ce jeu, ainsi que des sommes qu'on pouvait dépenser uniquement pour lui.

Adorant voler, l'ancien Gryffondor n'aurait pas regardé à la dépense lorsqu'il s'agissait de s'acheter un balai. En revanche, il n'aurait jamais accepté de dépenser mille gallions pour réserver une tribune d'honneur à un match de Quidditch, qu'il s'agisse d'une finale de Coupe du Monde ou non…

… ce qui n'était pas le cas de James Potter, son ex-meilleur ami avec qui il partageait cette tribune. C'était à croire que Cornedrue n'avait jamais grandi… voire au contraire régressé. S'il était toujours un Auror renommé, James passait désormais davantage de temps devant les objectifs des photographes qu'à la poursuite de mages noirs. Et si cela pouvait encore être pire, son fils Leander semblait en bonne voie pour lui ressembler…

Patmol n'avait rien contre l'adolescent aux yeux noisette… si ce n'est qu'il avait de plus en plus de mal à supporter son arrogance et ses caprices qui le faisaient presque ressembler à un Malefoy. Sans compter qu'il avait pris aussi cette détestable habitude de mettre Ronald Weasley à son service et de se créer un petit groupe d'admirateurs au sein de la maison Gryffondor…

Détournant son attention des familles Potter et Weasley agglutinées à l'une des extrémités de la tribune et discutant bruyamment, il posa les yeux sur la seule et unique raison qui le faisait rester à proximité de ces personnes qu'il en était presque venu à détester.

Assise sur une chaise à sa taille, une petite fille de huit ans discutait joyeusement avec Remus. Ses longs cheveux d'un roux sombre, presque auburn étaient rejetés en arrière, tombant dans son dos en une cascade soyeuse. Toutefois, plus que sa chevelure ou son visage d'ange, c'était ses yeux qu'il adorait. Deux iris d'un vert émeraude qu'elle tenait de sa mère mais qui avaient aussi été hérités par un autre enfant du couple Potter, déclaré mort depuis des années…

Harry James Potter, frère jumeau de Leander et abandonné peu après la défaite de Voldemort à la garde des Dursley après avoir été renié. Tout portait à croire qu'il était mort et pourtant…

Soupirant devant le maigre espoir qu'il nourrissait encore de revoir son filleul vivant, il décida de se changer un peu les idées en attrapant sa paire de multiplettes. Comme il s'y attendait, la tribune officielle était occupée par le Ministre et la plupart des Chefs de Département mais aussi par quelques invités… dont faisait malheureusement partie la famille Malefoy.

Il laissa son regard se porter ensuite sur la foule amassée dans les gradins, reconnaissant par endroits des collègues de travail et même d'anciens camarades de classe. Puis il leva les yeux vers la troisième et dernière tribune d'honneur, d'ordinaire inoccupée car personne n'avait les moyens de se la payer…

… ce qui n'était pas le cas aujourd'hui.

Le Maraudeur faillit lâcher sa paire de multiplettes lorsqu'il reconnût l'une des personnes s'y trouvant. Vêtue d'une robe et d'un chapeau noirs à l'ancienne mode, Walburga Black discutait tranquillement avec une autre femme âgée qui n'était autre, si ses souvenirs ne le trahissaient pas, qu'Augusta Londubat. Qu'est-ce sa mère pouvait bien faire à un match de Quidditch ?!

Continuant d'explorer la tribune du regard, il aperçut ainsi un couple en grande conversation. L'homme était âgé d'environ une trentaine ou quarantaine d'années, ses cheveux noirs coupés assez courts étant impeccablement coiffés. Vêtu d'un costume tout aussi sombre, il avait posé une main sur l'épaule de sa compagne et lui souriait avec tendresse.

Toutefois, ce qui surprit le plus Sirius, ce fut l'identité de la compagne en question. Portant une robe d'un vert sombre qui la mettait parfaitement en valeur, Bellatrix Black semblait littéralement irradier de bonheur tandis qu'un sourire amusé flottait sur ses lèvres. Sa cousine paraissait plus jeune et plus heureuse qu'elle ne l'était il y a plus de dix ans lors du procès auquel elle avait été acquittée.