Je te pris le bras pour te retenir, il ne fallait pas que tu partes, cela ne finirait pas comme ça j'en étais persuadé. Tu te retourna brusquement, tes yeux bleus clair me transperçait de colère mais je perçu tout de même de la passion dans ton regard. Caché par la rancune et la haine, certes, mais tout de même de la passion et qui sait peut-être même de l'amour...
10 ans auparavant
5 juillet 1813, il faisait doux pour un mois de juillet. Le soleil se baladait sur nos visages, nous empêchant de voir distinctement ce qu'il se passait par moments. Tu étais avec moi, je me souviens. Ta chevelure était si longue que tu emportais tout sur ton passage, feuilles, branches, insectes. Cela rendait folle ta pauvre mère qui t'avais pourtant dis mille fois de les attacher, « Une jeune fille convenable se doit de discipliner ses cheveux » disait-elle. Je m'en souviens car nous l'imitions sans arrêt. Tu l'imitais bien mieux que moi c'est certain. Dans tes yeux brillait une lueur moqueuse lorsque tu faisais quelque chose que tu savais que tu ne devais pas faire, mais c'était plus fort que toi. Et moi, pauvre garçon que j'étais, je ne voyais pas d'autre choix que de te suivre dans toutes « sottises » comme disait ta mère, mais nous, nous appelions cela des aventures. Mon dieu ce que j'aimais nos aventures. Ce que j'aimais avec toi c'est que tu n'étais pas comme toutes les autres, tu n'étais pas précieuse, tu ne te pomponnais pas des heures pour t'attirer mes bonnes grâces, mon dieu ce que tu t'en moquais. Il t'arrivais même de venir me voir en pyjama, heureusement pour moi, tu n'étais en rien une « jeune fille convenable ». Tu n'hésitais pas à te rouler dans la boue ou même à grimper dans les arbres si le jeu s'y prêtait. Tu revenais couverte de saletés et ta mère te donnais à chaque fois une correction mémorable mais tu t'en moquais, tu continuais jour après jour de venir jouer avec moi. Maintenant que j'y réfléchis, c'est plutôt moi qui voulais venir jouer avec toi, tu étais surprenante, pleine de surprises. Pas toujours bonnes d'ailleurs. Je me souviens du jour où tu m'avais raconté que les pirates mangeaient des vers de terre, et que si je voulais en devenir un, il fallait que je fasse de même. Je t'avais détesté ce jour là. Le sentiment de dégoût que j'avais ressentis ce jour là me revient encore parfois. Je me souviens ne plus t'avoir parlé pendant trois jours. Dès que je te faisais la tête, ce qui arrivait souvent vu tout les ennuis que tu m'as attiré, tu savais très bien te faire pardonner. Cette fois là, tu étais venues grimper à ma fenêtre et tu as toqué, je savais que cela ne pouvait être que toi alors j'ai ouvert. Dans ces moments là, je n'attendais qu'une chose, c'était que tu me reviennes, je comptais les heures, sans toi elles paraissaient bien longue. Et même si mes livres me tenaient compagnie, je dois l'avouer, tu me manquais. Ce matin là, tu avais l'air étrange, comme si tu étais malade. Tu avais la bouche pleine, mais je ne savais pas de quoi. Je t'ai demandé si tu voulais t'assoir, boire quelque chose mais tu ne répondis pas. Tu as posé ta main contre le rebord de ma fenêtre et tu as crachés tout ce que tu avais dans la bouche sur mes chaussures et un peu sur mes vêtements. Tu avais des vers de terres dans la bouche. Je les regardais, tous éparpillés sur moi. Tu me regardais de tes yeux bleus perçant en essayant de voir si je te pardonnais à l'expression que je tenais. Je levai la tête et te lança un sourire franc, je te pardonnais, une fois de plus. Mon père entra au même moment dans ma chambre, je vis dans son regard qu'il ne comprenait pas pourquoi tu étais à la fenêtre. S'il avait su la vérité, plus jamais je ne t'aurai revu, il fallait que j'invente une histoire à lui faire croire. Je lui racontais que je ne me sentais pas bien car j'avais mangé des vers, et que, donc, j'avais tout vomis. Et que tu étais sortie par la fenêtre pour ne pas salir ta jolie robe pourpre. Il criait en me demandant pourquoi diable avais-je voulu mangé de telles choses. Je lui ai répondu que c'était ce que mangeaient les pirates. Il se mit dans une colère noire et m'emporta avec lui pour me donner une correction. En partant vers ce que je pensais être la fin de ma vie, je t'ai vu pour la première fois remplie de gratitude à mon égard. Tu n'avais pas ta lueur moqueuse habituelle, tu avais de l'admiration pour ce que je venais de faire. Cela se voyait. Une larme coulait sur ta joue, tu savais ce qui allait se passer pour moi. Tu m'as souris du coin des lèvres comme pour me dire « Ne t'inquiètes pas, tout se passera bien, à demain ». Et là, à cet instant je n'avais plus peur. Peu importais ce qui allait se passer, je t'avais impressionné, moi, le petit garçon de 9 ans tout juste, j'avais impressionné la fille la plus incroyable de l'univers. Toi.
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Le temps sera tiens
RomanceJe te pris le bras pour te retenir, il ne fallait pas que tu partes, cela ne finirait pas comme ça j'en étais persuadé. Tu te retourna brusquement, tes yeux bleus clair me transperçait de colère mais je perçu tout de même de la passion dans ton rega...