Textes Quelconques

Une Balade En Forêt

Elle marchait, sans savoir la direction qu'elle prenait et les chemins qu'elle allait parcourir. Autour d'elle, seuls les arbres l'accompagnaient. Elle pouvait entendre le bruit des feuilles qui frémissaient au gré du vent, les petits animaux qui parcouraient cette forêt. De l'eau commença à tomber sur ses vêtements d'été, le vent gagna en puissance et elle tremblait à présent de froid. Pourtant, elle savait que ce jour-là de la pluie s'abattrait cet endroit. Cependant, elle avait quand même choisi de mettre un short court et un simple t-shirt rouge.

Elle choisi alors de s'allonger à même le sol, sur l'herbe désormais mouillée par le temps capricieux de cette journée. La fraîcheur de celui-ci attaqua directement l'arrière de ses jambes ainsi que son dos, n'étant protégé que par un simple fin bout de tissus. Ses cheveux, étalés dans l'herbe, étaient ainsi quelque peu souillés par la terre molle. Mais elle fit abstraction de ces petits détails insignifiants et se mit à regarder intensément le ciel noircit par les nuages remplis d'eau. Elle savait qu'elle pouvait rester dans cette position pendant plusieurs heures, c'est ce qu'elle fit. Vous vous demanderez sûrement ce à quoi elle pouvait bien penser durant tout ce temps.

Elle réflechissait. Elle était le genre de personne à se poser des questions existentielles, pourquoi c'était elle qui était née et pas quelqu'un d'autre, pourquoi vivre sachant qu'à un moment ou un autre on mourrait, qu'avait-elle fait pour n'être que solitude et néant. Oui, elle était ce genre de personne. La plupart des personnes qu'elle avait rencontré lui faisaient toujours remarquer qu'elle était bien différente des autres, qu'elle était un spécimen rare. A chaque fois, elle semblait rire de ça en sachant qu'au fond d'elle cela la blessait plus qu'elle ne le croyais. Elle ferma les yeux, laissant de légères gouttes d'eau s'échapper du coin de ses yeux. Personne ne semblait comprendre son mal-être, elle avait beau expliquer encore et encore, ils disaient toujours qu'elle avait tout de même de la chance.

Ce n'était pas si faux, en soit. Elle avait un toit,une famille, une amie, de bonnes notes à l'écoles, que vouloir de plus ? Et bien, elle, elle voulait réussir à s'exprimer, à assumer ses complexes, à s'ouvrir aux personnes qu'elle aime, à enfin extérioriser la peine et la colère qu'elle a accumulé depuis qu'elle comprenait les gens et le monde. Elle voulait avouer au monde entier que non, elle ne voulait pas avoir de si bonnes capacités à l'école. Que non, elle ne voulait plus avoir à cacher ses bras par peur des remarques et des moqueries. Que non, elle n'était pas constamment pleine d'énergie et de joie. Elle voulait hurler la frustration, la colère, les doutes, la peine, l'amour qu'elle a toujours minimiser pour rester discrète. Ces sentiments, si destructeurs dès lors qu'on les garde enfermés en nous, voulaient exploser et sortir de ce corps pour enfin la libérer.

On put alors entendre un cri qui raisonna dans toute la forêt. Ce n'était pas un cri de terreur ou de désespoir, mais bien un cri libérateur qui vidait son émetteur de son passé. Elle se releva, debout pieds nus sur la terre et l'herbe mouillée, et marcha en direction du lac. Lorsqu'elle l'aperçut, elle se mit à courir dans la plaine autour de celui-ci. Elle s'assit au bord, ses pieds trempant dans l'eau glaciale et translucide de l'étendue d'eau, elle pouvait presque en voir le fond. Elle attendit ainsi quelques minutes, à observer ses pieds salis de terre se nettoyer grâce au mouvement de l'eau. Au bout d'un certain temps, elle se laissa tombé dans le lac. Elle se sentie flotter, légère comme elle l'a si rarement été dans sa vie. Elle ressentait le froid réconfortant l'entourer, l'envelopper et l'emmener au fond de l'étendue d'eau. Elle ne s'est pas débattue une seule fois, se laissant porter par la sensation d'être submerger d'eau et non pas d'émotions. Elle ferma les yeux, allongée au fond du lac, un sourire franc et sincère se dessinant sur son visage.