Sous les feux d'Aspharillam, la légende ancienne

Chapitre Un: Les étincelles du forgeron

Il faisait très chaud... Les flammes rabattaient les habitants du côté de la rivière, là où le linge séchait à peine. La panique prenait d'affront le village. Les cris et hurlements englobaient le sinistre crépitement des flammes. La foule courrait, dansant devant les flammes, essayant d'y échapper, plus d'un y perdirent leur flamme. Le soleil géant ravageait les plaines poussant toujours plus loin les villageois. Bientôt, ils toucheraient les côtes de la falaise, priant les dieux d'un geste sage.

Elle regardait la scène de loin, en haut d'une falaise bien plus haute que les anciennes. Elle voyait son royaume sombrer dans les infâmes ténèbres. Les bruits courraient, que les étincelles de la forge avaient envenimé le feu de joie. Ainsi, la paille du feu avait couru jusqu'aux buissons longeant les habitations, parsemant de sa traine des miettes d'étoiles sur les longues robes séchantes. Les prières arrivèrent désormais trop tard. Hélas, le feu avait recouvert le village entier.

Les quelques survivants avaient, eux, sauter, mais nul n'a su dire s'il était encore en vie après la chute. La mer, ce jour-ci, s'était retirée, la marée laissant place aux rocs. Les rocs qui tuèrent.

Ornella avait été réveillée quelques heures plutôt. Elle avait tout vu. Elle s'était levée dans la nuit, secouée de ses cauchemars. Fuyant le palais à la recherche de vie, elle s'est stoppée dans les plaines, où résident les villageois. Résidaient ces pauvres villageois. Elle se demande comment elle est restée hors des flammes. Elle avait dansé parmi elles quelques instants avant de prendre le chemin noyé. Un bassin de poisson utilisé pour l'eau du puits.

Ses robes trempées séchèrent plus vite qu'elle ne l'aurait pu imaginer. La chaleur était encore vive même loin des plaines. Le soleil se levait désormais sur les champs, le château avait perdu la bataille contre les flammes. Mais la partie ouest restait encore claire.

Ornella s'y dirigea, espérant trouver quelqu'un. Par pitié du ciel que son père ne soit pas touché, elle courut jusqu'à la porte fermée. Y frappant de toutes ses forces, elle hurla aux gardes de la laisser entrer. Mais même insistante, les portes restèrent closes. Ainsi condamnées. Elle pencha l'oreille, écoutant les vagues sons de l'intérieur. Personne ne lui ouvrit, elle força donc la porte et la poussa... L'effrayante vision l'eut laissé tomber à terre, la main aux lèvres. Les flammes eurent été les seules à l'accueillir, l'aile ouest n'était qu'une façade. Le château a été ravagé de ses combles aux pointes d'or des tourelles. Les flammes eurent gagné le royaume entier, et eurent pillé tous les biens et souvenirs de la désormais... Reine de Catex. Tout du moins ; Reine d'elle-même.

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