Chapitre 2

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Comme d'habitude, je suis en retard. Et en plus j'ai cours de marketing, et ma professeure me déteste.

Je marche le plus vite possible dans le couloir de mon bâtiment et cherche désespérément ma salle de classe. Mon cours a commencé il y a déjà 10 minutes. J'accélère encore, jusqu'à m'écrouler sur le sol.

- C'EST PAS POSSIBLE !

Je crie. Mon petit sac à paillettes blanc s'est ouvert, et tout son contenu s'est étalé. J'ai la poisse aujourd'hui. Je commence à ramasser à toute vitesse, mais soudainement je sens un main me toucher l'épaule, et je sursaute. Je suis vraiment une trouillarde.

- Je vais t'aider.

C'est un jeune homme d'à peu près mon âge qui me parle, aux yeux foncés, et tout vêtu de noir. Comme moi.

- Merci, mais je n'ai pas le temps, dis-je en le repoussant.

Je réunis mes affaires et me remets à marcher le plus vite possible, et atteins finalement ma salle de classe.

J'entrevois à travers le petit hublot que ma prof est retournée. C'est le moment ou jamais. J'ouvre discrètement la porte et commence à monter les marches de l'amphithéâtre le plus doucement possible.

- Mademoiselle Park ?!

Et merde. Je me retourne.

- Je suis désolée Madame Evans, j'ai eu un problème avec ma douche ce matin et...

- Allez vous asseoir.

Comment ça ? Elle n'est pas en colère ? Elle ne m'arrache pas la tête ?

- Euh, d'accord, je réponds d'une voix faible.

Je m'assieds tout au fond de la pièce et me demande pourquoi Evans ne m'a pas engueulé comme habituellement.

Je m'ennuie vraiment. Je n'aime pas ce cours. Je décide alors de prendre mon carnet et de dessiner ce qu'il me passe par la tête, une habitude que j'ai prise quand je ne sais pas quoi faire. Par dessus la couverture couleur menthe à l'eau, une photo de mes parents s'y trouve, et je les ai dessinés un nombre incalculable de fois dans ce carnet. J'ai aussi dessiné le piano de Maman, la guitare préférée de Papa... et cette route. Cette longue route qui mène en dehors de la ville. Cette longue route où a eu lieu l'accident qui les a tué. Et tout ça à cause de moi.

Avant que je ne m'en rende compte, la sonnerie retentit. Je m'empresse de ranger mes affaires et de sortir. Je suis si épuisée, j'ai du mal à tenir debout. Je marche pour aller à mon prochain cours qui est bien sûr de l'autre côté du campus.

Au cours de ma randonnée, j'aperçois un petit groupe de personnes qui sont en train de chanter joyeux anniversaire à un type. Je glisse mon regard par curiosité, et remarque que le mec à qui c'est l'anniversaire est le même que celui qui a voulu m'aider à ramasser mes affaires tout à l'heure. Je détourne le regard et me cache derrière ma longue chevelure rouge.

J'arrive à peine devant la salle quand Dakota me saute dessus par derrière. Son long manteau bleu ciel me fait la reconnaître.

- Hey! s'exclame-t-elle d'une voix suraiguë.

- Salut Dakota, comment tu vas ? Ca fait longtemps, je réponds en la prenant dans mes bras.

- Ca va. Dis-moi, tu travailles ce soir ?

- Euh, oui pourquoi ?

Quand elle me demande ça, je sais qu'elle veut quelque chose de moi. C'est ma meilleure amie, je la connais par coeur.

- Oh, non.

- Qu'est-ce qu'il se passe ?

Elle est toujours incroyablement lente pour raconter ce qui se trame dans sa tête.

- Ce soir un de mes potes organise une fête pour l'anniversaire d'un gars, il m'a dit de venir et d'inviter une copine si je voulais !

- C'est non, désolée.

- Ooooh, Heather ! S'il te plaît ! Ca fait si longtemps qu'on est pas sorties toutes les deux !

- Je sais, mais j'ai déjà prévu de travailler. Et pour un bon paquet d'argent.

Je suis catégorique. Ce n'est pas que je n'ai pas envie de sortir avec Dakota, loin de là. Mais je travaille, et même si ça n'aurait pas été le cas, je suis beaucoup trop fatiguée pour sortir le soir.

- T'es pas marrante, souffle-t-elle.

- Mais tu m'aimes.

Je dis ça pour l'attendrir.

- Oui.

Son petit sourire en coin me montre qu'elle n'est pas fâchée. Je connais Dakota depuis seulement 4 ans, mais c'est comme ma petite soeur, même si elle a seulement quelques mois de moins que moi. On a toujours été très proches, et toujours là l'une pour l'autre. Elle a été là pour moi à la mort de mes parents, et moi à la mort de son frère. C'est la seule famille qui me reste.

Unexpected meetingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant