Une vie de Millionnaire

Chapitre 1

12 ans plus tard

Gabrielle se réveilla en sueur et les larmes aux yeux, assise sur son lit. Encore ce rêve dans lequel elle revivait la disparition de ses parents. Même après toutes ces années et quelques thérapies se rêve venait toujours la hanter. Sachant qu'elle n'arriverait plus à se rendormir elle se leva tout doucement de son lit et quitta sans un bruit le dortoir pour ne pas réveiller les autres. Elle traversa le bâtiment à pas de loup et se rendit directement dans la cuisine. Une fois arrivée elle fouilla dans les placards afin de dénicher quelque chose à se mettre sous la dent.

C'est alors que la vive lumière de la cuisine s'alluma. Elle sursauta violemment et laissa tomber au sol le paquet de céréales qu'elle tenait dans ses mains. Elle se baissa pour le ramasser et se tourna vers la porte pour voir qui l'avait ainsi surprise.

- Ah ! Gaby j'aurais dû me douter que c'était toi qui fouillais dans les placards, déclara Elisa Clark en chemise de nuit dans l'embrasure de la porte.

Du haut de son 1m55, Elisa observait la jeune fille un petit sourire en coin. Ses yeux couleurs miel bien que cernés par le manque de sommeil étaient alertes. Leurs clartés contrastaient fortement avec la couleur sombre de sa peau. Femme de la Nouvelle-Orléans Elisa ne pouvait sempêcher de raconter aux enfants de l'orphelinat des légendes et histoires d'esprits lorsqu'elle n'était pas entrain de les soigner. Et elle connaissait depuis assez longtemps Gaby pour ne plus s'étonner de la trouver réveillée à cette heure.

- Désolé de t'avoir réveillé Elisa mais je ne pouvais plus me rendormir, dit-elle en sortant bols, assiettes et cuillères des placards.

- C'est encore ton rêve qui t'a réveillé ? Demanda-t-elle en prenant place autour de la table de la cuisine.

- Oui même si cette fois-ci je n'ai pas réveillé tout le dortoir en criant, dit-elle en essayant de sourire mais sans conviction. Je me demande si un jour cela va me passer.

- Je ne peux rien te promettre mais tu fais des progrès chaque année dans ce sens depuis que tu es là. Et puis rien n'est facile à cette période de l'année pour chacun vivant à la Nouvelle-Orléans.

- Tu as raison... au moins je vais pouvoir avancer dans les préparatifs du petit déjeuner. Puis je m'attaquerais à ceux de la fête vu que je suis déjà debout !

- Ne te presse pas trop il n'est que 4 heures du matin et ce serait bête que tu te fatigues trop et que tu ne puisses vraiment profiter de la fête. Je vais te laisser, à tout à l'heure, dit Elisa sur un ton maternel avant de se lever et de repartir se coucher.

Gaby se retrouva alors seule dans la cuisine à contempler le bol devant elle. Elisa avait été avec elle depuis le début et c'était toujours occupé d'elle. Bien sûr il y avait d'autres employés dans l'orphelinat mais c'était d'Elisa dont elle était la plus proche et c'est surtout elle qui la comprenait le mieux et qui n'était jamais vraiment partie. Gaby en avait vu du monde passer en 12 ans ici. Que ce soit les enfants qui n'étaient que de passage le temps que leurs familles ne viennent, ceux qui se faisaient adopter ou encore les grands qui une fois majeure devaient partir. Sans oublier les employés qui vont et viennent. Seule Elisa était resté, bien sûr il lui arrivait de partir lors de ses missions humanitaires mais cela ne durait jamais plus de 2 mois puis elle revenait auprès d'elle. Gaby se demandait souvent pourquoi elle n'avait pas de famille à elle mais n'avait jamais osé lui poser la question directement. Même si Gaby ne l'avouerait jamais devant quiconque elle était heureuse que ce ne soit pas le cas car ainsi Elisa habitait dans l'orphelinat. Dans un petit appartement au-dessus de la cuisine et elle était toujours là pour eux.

Se secouant, Gaby retourna à la réalité et se mit à tout préparer avant le réveil des premiers. Ce jour-là était une grande journée pour l'orphelinat car 2 petits pensionnaires fêtaient leurs 4 et 8 ans. Comme on était un samedi aucun des enfants n'avaient école et tous purent s'amuser dans le grand jardin de la demeure et profiter de cette belle journée. Étant la plus âgée de tous Gaby fut réquisitionné pour surveiller les plus jeunes ou donner un coup de main lors de la fête. En ce moment l'orphelinat ne comptaient que 27 enfants allant de 2 à 15 ans sans compter Gaby qui en avait 18, mais c'était tout de même une grosse charge de travail pour les 3 employés présents ce jour-là. Hormis quelques genoux écorcher la journée fut une réussite.