La douleur était insoutenable. Je criais aussi fort et puissamment que jamais, il fallait que j'expulse. Mon dos me brulait, je sentais comme si des milliers de petites aiguilles chauffées à blanc me transperçaient de l'intérieur, je forçais tout mon corps à résister mais... impossible. Je me mordais ma main jusqu'à me faire saigner mais ce n'était rien a coté de ce que j'éprouvais. Quand j'eus enfin un moment de répit offert par l'anesthésie qu'on avait dut m'administrer de toute urgence, mon regard, à moitié flou et perdu se posa sur l'infirmière Kate. J'aperçus juste avant qu'une autre crise ne surviennes que son visage n'indiquait rien de bon, comme si elle savait que mon état n'allait pas s'arranger d'ici tôt. Je ne sais pas ce qu'elle dit a mes parents mais j'entendit ma mère pousser un cri, de joie ou de tristesse, je ne sais pas... je ne sais pas depuis combien de temps je suis allongée, mais ça me paraît interminable. Maman dit que c'est normal depuis le début... parce c'est ce qui arrive quand, chez nous, les anges gardiens, nos ailes poussent.D'habitude, les ailes mettent 3 semaines voir plus ou moins selon chacun, et la douleur de la croissance de ses dernières est plus ou moins soutenable selon chacun. Chez moi, visiblement, mes ailes me préparent a vivre la pire des tortures. Je ne sais pas quelles ailes j'aurais, ma mère, Venus Blake, a celles d'une colombe, ça ne m'étonne pas : elle est douce, sage, belle et généreuse... alors le destin a choisi les ailes de l'oiseau qui lui correspondait le plus. Oui, notre caractère est symbolisé par nos ailes. Mon père, lui, César Blake, a les ailes d'un perroquet multicolore, je les adore, elles sont magnifiques. Il est drôle, folklorique et très ouvert d'esprit, alors celle du perroquet lui vont a merveilles. Un ange gardien garde les mêmes ailes toute sa vie, il les a quand son humain a la majorité sur terre. Apres le jour des 18 ans de son « humain » (je déteste ce terme) quand celui-ci n'est officiellement plus sous la garde des parents, l'ange gardien déploie ses ailes et descend sur Mannheim (la Terre) pour conseiller le terrestre sur le « bon » choix tandis que le démon (Sirène) conseille de prendre le « mauvais » choix. Il n'y a pas vraiment de bons ou de mauvais choix, mais l'ange conseille de prendre le choix le plus éthique et le démon conseille l'inverse.
Ça recommence, la douleur était encore plus dense qu'avant. Tous mes muscles se contractèrent, je cria encore plus fort... quand soudain, je sentis ma peau se déchirer... quelque chose venait de percer mon dos, la douleur était si intense qu'aucun bruit ne sorti de ma bouche, c'est comme si j'avais tellement mal que je ne ressentais rien... le néant. Mes paupières se fermèrent lentement, les muscles de mon visage se relâchèrent, et ensuite, mon cou se décrispa...puis soudain... que du noir. J'étais debout, seule, dans une pièce toute noire, je me sentais bien... j'entendais un bruit derrière moi qui me faisais sursauter. Le bruit recommença, mais cette fois, je ne sursauta pas, ce bruit qui ressembla à un cri d'oiseau me paraissais familier.
Comme s'il y avait un oiseau dans ma tête... je dois être en train de dormir c'est tout, j'ai lu quelque part qu'une douleur trop intense peut entrainer le sommeil parfois, comme une sorte d'évanouissement.
Oui, je dois être en train de rêver. J'essaye de me réveiller mais rien n'y fait, je n'arrive pas a penser, la voix de ma conscience n'est pas là... quand j'essaye de faire un pas en avant dans cette sale toute noire, le cri recommence, cette fois encore plus proche de mes oreilles, comme si cette espèce d'oiseau voulait communiquer... mais tout à coup... une lumière aveuglante surgit devant moi et la silhouette d'un énorme et majestueux oiseau apparut dans la lumière. Son cri résonna, et il se mit à voler autour de moi a une telle vitesse que je n'aperçus même pas la couleur de son bec.
Il disparu d'un coup, laissant devant moi un tas de cendres encore luisantes. Je m'approcha de ce tas, la chaleur me monta au visage mais ne me gêna pas. Quand tout à coup, comme par enchantement les cendres se mirent à bouger, elles s'étalèrent par terre puis s'enflammèrent d'un coup. Le feu qui jaillit de ces cendres prit l'apparence de ce même oiseau, il déploya ses ailes en me coupant a l'intérieur de moi par mon dos.
La douleur répand, c'est exactement la même que tout a l'heure.
Mon corps s'élève dans les airs et d'immenses ailes de feu me sont apparues dans le dos, elles sont d'une puissance incroyable. La douleur s'intensifie. La même lumière apparaît en même temps qu'une ombre, les ailes m'emmènent m'interposer entre cette ombre et la lumière éblouissante. Devant la lumière, comme si j'avais une poussée de je ne sais quoi, je pousse un cri, un cri d'oiseau puissant, le même que celui que j'ai entendu tout a l'heure. Cette scène me semble familière, j'avais l'impression de l'avoir déjà vécu...
Tout d'un coup, plus rien. Du noir. Je ne sais pas ou je suis, mais c'est tout noir, vide, comme si le temps s'était arrêté. Pour une raison étrange, je n'ai pas peur, je me sens juste vide.
VOUS LISEZ
Phœnix
FantasyLe jour de ses dix huit ans, Delphine, est une humaine parfaitement normale qui n'a aucune religion particulière. Seulement, depuis qu'elle est petite, quelques faits inexpliqués se sont produits, et pour cause : le jour de ses dix huit ans est un j...