Real Dakar

L'Étreinte de la Mort

"Bonjour, c'est papa ! Je ne sais pas qui a décroché cet appel, mais sachez que vous écoutez un enregistrement. Au moment où vous entendez ceci, je pourrais ne plus être en vie. Toutefois, je voulais vous dire que la lumière se trouve toujours au bout du tunnel. Écoutez attentivement ce que j'ai à vous dire.

La vérité est parfois plus compliquée qu'il n'y paraît. Soyez intelligents et ne faites confiance à personne. Vous êtes mes trésors, et comme le jour de ma meilleure rencontre, je ne vous oublierai jamais. Suivez le bon chemin, et vous trouverez la vérité. Je vous mets en garde : le chemin sera difficile, mais je crois en vous. Bonne chance et... au revoir."

Je suis resté immobile, me sentant très mal à l'aise, comme si j'avais la nausée. Tout ce que j'avais retenu de ce que j'avais entendu, c'était que mon père était mort. Cela semblait irréel, et pourtant, connaissant la nature de mon père, je savais qu'il ne ferait pas ce genre de plaisanterie. Même si j'étais terrifié, j'ai forcé mes jambes à bouger. À peine avais-je fait quelques pas que j'ai entendu Aïcha crier :

"MAMAN ! MAMAN !"

Je ne comprenais pas ce qui se passait autour de moi, mais j'ai agi par réflexe et couru directement vers la chambre de ma mère. Là, une scène horrifiante se déroulait sous mes yeux. Ma mère était allongée sur le lit et ne bougeait pas d'un pouce, et Aïcha était couchée sur ses cuisses en train de pleurer à chaudes larmes.

J'avais peur de demander ce qui se passait, craignant la réponse qu'elle pourrait me donner, mais je l'ai fait quand même.

"Pourquoi pleures-tu, Aïcha ? Et qu'est-ce qu'il y a avec Maman ? Pourquoi ne bouge-t-elle pas ?"

Elle n'a pas répondu, mais elle a continué à pleurer de plus en plus fort. Au bout de quelques secondes, elle a rassemblé toutes ses forces pour dire quelques mots :

"Maman... est... est... morte ! Maman est morte !"

Avant même que je réalise ce qui se passait, ma vision a commencé à se troubler, avec de forts vertiges qui me faisaient tourner la tête. J'ai commencé à m'évanouir. Tout juste avant de fermer les yeux, j'ai entendu Aïcha crier mon nom. J'imagine que les moments à venir seront affreux pour elle.

Lorsque j'ai ouvert les yeux, je n'ai vu qu'une boule de lumière blanche, et tout était noir et flou autour. En m'habituant à la lumière, j'ai réalisé que j'étais dans un hôpital, allongé sur un lit avec deux infirmières habillées en blanc autour de moi. L'une lisait des documents, et l'autre me perfusait un liquide jaunâtre. Elles semblaient ne pas savoir que j'étais réveillé, car elles étaient très calmes.

J'ai fermé les yeux, épuisé, essayant de dormir. Soudain, je me suis rappelé des événements avant mon évanouissement et j'ai commencé à crier :

"MAMAN, PAPA ! MAMAN ! PAPA !"

Je criais de toutes mes forces, avec des larmes et du mucus qui coulaient à flots. Je ne pouvais pas croire qu'en une seule nuit, j'avais perdu mes deux parents à la fois. J'avais comme une grosse boule dans la gorge qui m'empêchait de respirer. Je voulais extérioriser mes émotions avant que ça n'explose en moi.
Je voyais les infirmières essayant de me calmer mais je ne les écoutaient même pas. L'une d'elles voulait m'anesthésier pour que je m'endors mais l'autre lui a demander de ne pas le faire et que c'est mieux si je ne gardais pas tout ces émotions en moi.

Environ dix minutes plus tard, je retrouvai mon calme et m'excusai auprès des infirmières pour leur avoir causé du souci. Je restai allongé, fixant le plafond, pendant je ne sais combien de temps, puis je vis Aïcha entrer dans la pièce.