~Chapitre 8~

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Iwaizumi marchait dans la rue, le cœur serré.

C'est de ma faute.

La culpabilité lui étreignait l'estomac. Il revoyait encore et encore le visage d'Oikawa qui se retournait, il semblait à deux doigts de pleurer. Et il n'avait rien pu faire, encore un fois.

En rentrant chez lui, il passa sans un mot devant son père qui lisait le journal sur le canapé. Sa mère n'était pas encore et c'est la seule personne qu'il aurait aimé voir.

Il monta les escaliers à pas lourds et s'affala dans son lit. Il s'allongea et enfouit sa tête dans l'oreiller. Il tentait tant bien que mal d'empêcher les larmes de couler. Mais peine perdue.

Son souffle s'accéléra et il peinait à respirer correctement. Il avait l'impression que la boule de poussière au fond de sa poitrine s'épaississait à chaque inspiration. Elle voulait l'étouffer, se répandre partout. Elle emplissait ses poumons et s'infiltrait dans chacun des recoins libres telle une sorcière. Iwaizumi avait l'impression qu'il allait vomir tant la sensation paraissait réelle.

Et voilà. Ca recommence. Encore.

Une nouvelle crise de panique. Il en faisait de plus en plus souvent ces derniers temps. Sa respiration s'accéléra encore plus et son cœur atteignit un niveau de battements beaucoup trop élévé. Tel un métronome de musicien il battait la mesure. Mais il accélérait, accélérait et le musicien peinait à suivre le rythme. Il accélérait jusqu'à ce que le musicien craque.

Iwaizumi serra encore plus le pauvre oreiller comme une prise à laquelle se raccrocher. Comme un naufragé s'agrippe de toutes ses forces au bout de bois. Il tenta de reprendre le contrôle de lui même mais le coton qui emplissait son cerveau s'épaissit. La vague arrivait, renversant tous sur son passage. Elle franchit la digue et Iwaizumi éclata en sanglot.

Les larmes dévalaient ses joues dans dans un affreux torrent. Il avait l'impression de se vider de son sang. Ses veines éclataient et le liquide rouge se mêlait à l'eau. Il coulait, ruisselait en rivières pour rejoindre l'océan. Iwaizumi laissait le liquide couler à flot. Il voulait que tout se finisse rapidement.

Que tout s'arrête et que se soit la fin. 

Quand enfin il ne lui resta plus une seule goutte ni d'eau ni de sang, il se calma un peu. Il ne restait plus qu'un grand cadavre dans le grand lit. 

Iwaizumi sortit peu à peu de son cocon inondé pour entendre une voix appeler à table. Il lui fallut plusieurs minutes pour associer cette voix à un visage. Puis il reconnut sa mère. Son cerveau sembla se remettre en marche et trouva fort intelligent de lui envoyer comme message que ça faisait donc 5 heures en toute logique qu'il était dans cet état. Ca n'avait jamais duré aussi longtemps. 

Il remercia son cerveau et réalisa qu'il avait loupé l'entrainement. Une petite voix au fond de lui lui murmura: "c'est très bien, tu n'aurait pas été utile". C'est vrai. Il ne leur aurait servit à rien dans cette état. Mais la petite voix insista: "je veux dire, mais normal, tu n'auras pas été utile. Ils sont bien mieux sans toi de toute façon". Iwaizumi céda à la petite voix. Il n'avait ni force ni voonté pour la combattre.

Et là, la dernière chose dont il avait envie, c'était d'affronter les remarques et critiques de son père sur son apparence. 

Toc. Toc. Toc.

-Hajime? Est-ce que je peux entrer mon chérie?

Iwaizumi redressa légèrement la tête à l'appel de sa mère. Il pouvait lui faire confiance.

-Vas y.

Sa voix était rouillée par les sanglots. Sa mère dut s'en apercevoir car elle franchit la porte une mine inquiète sur le visage. Mme Iwaizumi était une belle femme de taille moyenne avec de long cheveux bruns qui encadraient un doux visage. Elle avait les yeux que son fils et un sourire rassurant. Elle avait le visage d'une personne de confiance.

Time for a Life || IwaoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant