31. « Je m'en remettrais »

14.5K 638 5.5K
                                    

100k... J'en reviens pas. C'est juste fou, dingue. J'ai commencé cette fanfiction il y a deux petits mois. Juste pour moi, pour mettre des mots sur ce que j'avais en tête, pour donner vie à ce Eren que j'imaginais. Et nous voilà maintenant des centaines à partager cette histoire ensemble ! Je vous remercierais jamais assez de tous les message de soutiens que je reçois, de tout l'amour que vous m'envoyez. Vous êtes vraiment une super communauté. 

J'invite aussi tous les lecteurs fantômes à laisser des petits commentaires pour me faire partager votre ressentit et votre avis, même sur le plus petit des détails (enfin si vous avez envie quoi) ! J'adore ce genre de retour. Bref, je vous laisse apprécier ce chapitre, en espérant qu'il vous plaise. 

Merci encore à tous.tes <3

*

Tu le regardes s'éloigner les mains dans les poches et la tête baissée. Il emporte ton coeur avec lui. Ce coeur que tu lui avais confié sans le savoir. C'est en cet instant, alors qu'il continue d'avancer sans se retourner, que tu réalises à quel point tu étais attachée à lui. Eren ne fera pas marche arrière, tu le sais. Son mot d'ordre est de perpétuellement avancer, sans regretter, sans faire face au passé. Il vient de tracer un trait sur toi et sur le peu que vous aviez vécu ensemble.

Le sac sur ton épaule tombe au sol et il te faut rassembler toute l'énergie que tu possèdes en cet instant pour ne pas l'imiter. Tes genoux flanches, les larmes roulent, mais tu ne t'écroules pas. Tu t'y refuses. C'était la dernière fois qu'il te faisait souffrir, tu te le promets. Ton coeur, encore dans le creux de la main de l'homme que tu aimes, laisse un trou béant dans ta poitrine. Un vide énorme, que tu n'arrives pas à imaginer pouvoir combler un jour. Là, alors que tu te tiens toujours debout sur le sol pavé de l'allée centrale du campus, tu réalises l'ampleur de ce que tu ressentais pour cet homme. Un amour dévorant, destructeur, incertain, douloureux. Mais un amour si puissant que tu aurais pu mourir pour lui.

Quelques minutes passent et tu te décides enfin à bouger lorsqu'Eren n'est plus qu'un point noir parmi la foule au loin. Tu essuies tes larmes du revers de tes manches, récupères ton sac et t'en vas attendre ton train.

Pendant les quatre heures suivantes, tu t'es repassé votre conversation en boucle. C'est douloureux, certes, mais tu en as besoin. Tu as besoin de souffrir, de te rappeler que c'était la dernière fois que tu lui laissais la chance de t'atteindre. Au fond de toi tu sais que ce soir là, il n'était pas aussi ivre qu'il l'affirme. Il avait bu, mais pas à ce point. Pas au point de s'ouvrir à toi et de le regretter. Tu sais qu'il ne t'a pas menti lorsqu'il disait qu'il voulait faire des efforts. Il semblait si désespéré, impossible de feindre une émotion pareil. Et tu le connais assez pour voir qu'il était réellement atteint d'une tristesse palpable à ce moment là de la soirée. Alors pourquoi ? Pourquoi dire ce genre de choses ? Pourquoi te blesser consciemment ? Pour se protéger ? Pour te protéger à toi ? De lui ?

Tu voudrais le croire, tu voudrais croire que ses motivations soient aussi louables. Mais malheureusement impossible d'en avoir la certitude, comme à chaque fois qu'il ouvre la bouche. Pourtant tu le crois toujours sur parole quand il te dit des choses blessantes, mais lorsqu'il tente de te faire comprendre autre chose, le fond de sa pensée, tu es sourde et muette. Comment ne pas l'être ? Il est si... incompréhensible ! Cet homme est une girouette. Il change constamment de position, de façon de penser, de façon d'être. Et toi tu en as marre de lui servir de punching ball.

C'est dans ce train bondé de monde, la tête posée contre la vitre, écoutant Another Love de Tom Odell, que tu trace un trait sur Eren Jaeger.

Une fois arrivé, tu files direct dans ta chambre. Tu ne veux pas que ta famille constates tes yeux rougies et ton air déconfit. Après une douche, tu descends et tentes de faire bonne figure. Tes parents te questionnent sur ta journée, tu leur répond succinctement et prétexte la fatigue lorsque tu pars t'enfermer dans ta chambre à vingt et une heure. Tu ne réponds pas lorsqu'une demi heure plus tard, Aedan toque doucement à ta porte. Lui, à bien comprit que quelque chose clochait dans ton attitude. Ton frère te connaissant aussi bien qu'il ne se connait lui même, ta détresse lui à sauté aux yeux lorsqu'il est venu s'installer à table pour le repas. Il n'insiste pas en revanche, lorsqu'aucune voix ne s'élève de derrière ta porte close.

Sunset |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant