Noctyphobie - Sanji

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Elle était là, comme à son habitude, sur le pont de leur bateau. L'air frais caressait son visage alors qu'elle fermait les yeux. Pourquoi diable avait-il fallu qu'elle ait cette phobie ?
Chaque soir, elle refusait d'aller se coucher avant de ne voir le soleil pointer le bout de son nez, éclairant leurs chambres d'un doux rayon chaud et apaisant. Il était seulement trois heures du matin et le soleil n'allait décider de se lever que vers six heures.

La jeune femme se laissa glisser le long du mât, fatiguée de vivre dans ce cauchemar.
Bien sûr, ses compagnons n'étaient pas au courant qu'elle détenait une telle phobie. Elle n'avait pas osé leur dire, par peur de passer pour une enfant effrayée des monstres nocturnes et avant tout par honte. Elle était persuadée qu'ils se seraient moqués d'elle, d'autant plus que la jeune pirate était vraiment forte, mais seulement en journée. Dès que la nuit approchait et que les ténèbres prenaient place autour d'elle, cette dernière perdait son assurance et devenait anxieuse. Cet abîme sans fond lui rappelait la mort.

Un frisson parcourut son épiderme et elle voulut chasser les mauvais souvenirs qui tentaient de resurgir.
Soudain, alors que la jeune femme était plongée dans ses pensées, elle entendit la porte des chambres s'ouvrir. Prise de panique, elle se releva. Malheureusement pour elle, son manque de sommeil l'affaiblissait et elle manqua de tomber sous l'effet d'un vertige.

Tout se passa rapidement. Elle ferma les yeux, entendit des bruits de pas se précipiter vers elle, et attendit de se manger lamentablement le sol. Mais à la place, ce fut de grands bras qui l'accueillirent. Elle la reconnu, sa douce odeur. Il était là. Soulagée, elle ouvrit les yeux et lui sourit timidement.

« Merci Sanji, sans toi je me serais mangé le sol. »

Il lui rendit son sourire et l'aida à se relever. Alors qu'elle se grattait la nuque, le cuistot la regarda, un peu perdu. Plusieurs fois, le blond l'avait entendu se faufiler sur le pont en plein milieu de la nuit, mais trop fatigué, il ne prenait pas la peine de quitter son lit. Ce soir, c'était différent. Il n'avait pas réussi à s'endormir à cause de la chaleur, et avait donc décidé de sortir prendre l'air.

« Tu n'arrives pas à dormir ces derniers temps ? Je t'entends souvent quitter ta chambre en pleine nuit.. »

Gênée, la jeune pirate avait fui le regard perçant du cuistot. Ce dernier se douta alors qu'elle n'allait pas répondre suite à sa réaction. Cependant il avait envie d'insister, il s'inquiétait pour elle malgré tout. Elle prit sa main dans la sienne pour le mener au bord du bateau avant de se confesser.

« Tu te souviens quand je suis arrivée dans l'équipage ? J'ai eu besoin d'un temps d'adaptation avant de commencer à m'intégrer. »

Il l'écoutait attentivement, sans remarquer qu'elle tenait toujours sa main. Elle soupira avant de continuer son monologue. Elle devait lui raconter.

« Luffy m'avait sauvé des dragons célestes. Ça faisait deux ans que j'étais à leur service. Deux ans qu'ils s'amusaient à me punir lorsque j'espérais m'enfuir de leurs griffes. »

Sa main commença à trembler alors que ses yeux s'embuèrent de larmes. Automatiquement, le pouce de Sanji se mit à faire de petits cercles sur le dos de sa main. Il ne voulait pas la couper dans son élan, craignant qu'elle ne s'ouvre plus par la suite. La jeune pirate ne parlait jamais d'elle, il voulait profiter de ce peu de complicité avec elle. Elle qui avait piqué son attention, elle était si belle et si énigmatique à la fois.

« Une des principales punitions qu'ils me faisaient subir était de m'enfermer seule dans le noir, menottée dans une cage, pendant des heures. À cause d'eux j'ai fini par développer cette peur du noir qui ne cesse de me suivre. »

Elle leva les yeux vers lui, alors qu'une larme roula sur sa joue rebondie. Il leva doucement sa main vers elle, et essuya cette goutte salée avant de venir la prendre dans ses bras. La jeune femme avait donc tant souffert.

« Je te promets de t'aider à vaincre cette phobie. »

Ils étaient restés sur le pont le temps que ses pleurs cessent. Puis il l'avait amené jusqu'à sa chambre, et l'avait invité dans son lit. Sanji l'avait pris dans ses bras, lui avait chuchoté des mots doux à l'oreille. Elle l'avait remercié en se blottissant contre lui. Se calant sur la respiration du cuistot, elle avait fini par trouver le sommeil.

Ce soir, elle ne dormirait pas seule. Il sera à ses côtés, l'accompagnera dans phobie nocturne.