Toi, Moi et la Lune

5.

Lorsque j'avais pris tes mains pour connaître enfin le goût de ton attention, la lueur passionnée qui t'habitait avait fui aussitôt.

Immédiatement remplacée par un regard désolé.

Oui, une fois tes yeux plongés dans les miens, le feux d'artifice que j'espérais entendre résonner en moi laissa place à tes larmes chaudes qui me vrillèrent les entrailles.

Et tu t'en voulais, je le voyais.

Parce que tu m'aimais, peut être même plus fort que moi je t'aimais.

Mais elle aussi, elle était là, et elle te dévorait chaque soir un peu plus, jusqu'à ce qu'il ne reste de toi que l'envie déchirante de rejoindre ses bras.

Mon amour, ce soir-là, j'avais lu dans ton regard toute la détresse du monde.

J'avais alors serré tes mains un peu plus fort, et t'avais attiré vers moi pour t'enlacer.

Tes jolies larmes avaient glissé dans mon cou tandis que mes lèvres avaient scellé notre union maudit sur ta tempe.

Les étoiles avaient entamé leur berceuse, prolongeant rien que pour nous le temps précieux de l'univers.

Le temps d'une promesse échangée à l'astre argenté.