La promesse

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Je baissa la tête, parcourant du regard les mosaïques du tapis et leurs couleurs vives d'un air mélancolique.
Ces simples paroles mirent mon cœur à nu et il était fort visible à l'expression de mon visage que celà était vrai ;

De toute façon je ne contais pas mentir.

-Votre sainteté, votre perspicacité dépasse l'entendement..

-Alors c'est donc vrai. Un mari ? Un père ? Qui vous tourmente donc?

Je pris une inspiration et leva la tête :

Il s'agit de mon père,
mais il y a un autre homme, un homme dont je n'ai jamais même vu le visage..
Et mon père veut que.. que-

J'éclata en sanglots soudainement, auparavant je n'avais jamais parlé de celà à personne directement, sauf par indices à Alexandra qui avait du y voir clair...

-Allons, reprenez votre calme et poursuivez, racontez moi bien.
Dit il d'un aire étrangement chaleureux et posant sa main sur mon genoux.

je trésaillis; puis une vague de sanglots me submergea de nouveau.

-Bien, bien je continue.
Dis-je d'un ton saccadé.

Mon père n'a pas suppoté la disparition de ma defunte mère il y à 2 ans de celà, une terrible histoire.. Un jour une lubie lui prit d'aller marcher sur la colline près de chez nous en plein mois de Décembre, sans manteau, en robe et sous la neige.
Elle partit seule sans dire mot, le sourire au lèvres, personne ne comprit.
Elle est partie comme si elle savait..

Il se taisait et continuant de me regarder tout en gardant la main sur mon genoux comme une antenne captant mes sentiments.
Je poursuivis,

"Le lendemain elle ne rentra pas,
père alla lui-même la chercher, toute la journée il cherchait, on aurait pu l'entendre crier dans la vallée, 'Nina! Nina ma chérie ou êtes-vous !' Il rentra désespéré un soulier gris pâle dans les bras qu'il embrassait et frottait contre sa joue,

'Il est à elle, son soulier, c'est le sien, sa douce peau..ah Nina..'
Se murmurait il à lui-même.
On dut attendre l'arrivée du printemps pour retrouver ma chère maman, tant l'hiver était rude. Elle était prisonnière de la glace.. la pauvre mourut d'hypothermie..

- Que Dieu la garde.
Dit il d'une voix don't je ne pouvais distinguer l'émotion.

-Mon père n'est plus le même depuis, il reste seul dans son bureau des soirées entières, il se parle à lui-même, il regarde des heures par la fenêtre comme s'il espérait la revoir..
Il se néglige et suspecte tout le monde de lui vouloir du mal, il tient à ce soulier comme la prunelle de ses yeux.

Il a même renvoyé tous les domestiques sauf le vieux Malitchev et sa femme Elzbieta qui m'a vue naître..
Ce n'est plus le même homme..

Je commençais à avoir chaud, les joues rougies par l'émotion et les larmes.
Mais le plus terrible est que depuis cet, incident,
(j'hésitais sur le mot)

Il ne pense plus qu'à me marier, c'est devenu sa préoccupation principale, et ..

- Je devine à votre regard que ses recherches ont abouti,
et que cela n'est pas pour vous plaire.

-Oh Grigori Efimovitch vous devez m'aider!

je tombais à ses pieds implorant son aide, implorant la grâce de Dieu..

[Fin ch 4 voilà ! l'histoire continue !]

Ce jour de Mars 1913 à Saint Petersbourg.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant