Elle

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L'amour m'a rendu folle avant de me tuer.
J'ai suivi sa lumière halée d'espoir me conduire là où il voulait.
J'ai tendu la main, fermé les yeux. Souveraine du contrôle de mes émotions.
Ah... Ça, je le croyais.
Menottée par l'allégorie de ce sentiment, j'ai exploré mon cœur, j'ai déconnecté mes synapses, bâillonné ma raison.
Elle m'avait trop mise en garde, débordant de probabilités dénuées de couleurs et de magie.
Je gouvernais mon cœur en étant l'esclave d'un sentiment hypnotique beaucoup trop fort, beaucoup trop beau.
J'étais aveuglée et cette lumière me brûlait tellement que je n'en voulais plus.
Je me pensais vide... A présent.
Je ne comprenais plus rien, je ne voulais plus comprendre.
J'ai brisé ces chaînes qui me retenaient à une institution qui m'effrayait à défaut de tenir ses belles promesses. Je les ai laissé tomber à mes pieds. Et, au moment où elles ont touché le sol, j'ai senti mes ailes pousser et se déployer ; m'emmenant au rythme de mes brises émotionnelles éphémères.
Sans itinéraire préconçu, sans arrêts trop longs. Prenant le bon pour laisser le mal. Pensant mes blessures avec une liberté nouvelle. Ignorant le vertige.
Et puis, il a suffit d'un instant. Un regard.
J'ai baissé mes yeux vers le sol et ils ont croisé les siens.
Je les connaissais, ces yeux. Oh oui.
Mais à cet instant, mes ailes ont cessé de suivre le vent et je suis tombée.
J'ai eu tellement peur que je me voyais m'écrouler lentement, sous le poids d'une gravité incontournable.
J'avais l'impression de n'être plus qu'un pétale de rose, tombant au sol à la venue de son heure. De perdre cette liberté que je chérissais plus que tout.
Ce que j'ignorais, c'est que j'avais atterri dans ses bras.
Mes ailes étaient toujours là. Simplement attirées par quelque chose de plus beau que les caprices de l'air.
Je ne contrôlais plus rien, je le savais.
La peur dans mes yeux n'avait pas disparu, certes. Mais la douceur des ses bras apaisait peu à peu mes tourments.

Je me surpris à le fixer longuement. J'en oubliais ce que j'avais appris, j'en oubliais mes bonnes manières.
Comme effacées par une tornade, elles ne revinrent pas. Pas plus que les siennes.
C'était la première rencontre, le premier contact.
D'un air bienveillant, le Soleil se retirait doucement pour faire place à la Lune.
Les étoiles allumèrent le ciel comme pour nous annoncer la venue d'une ère nouvelle.
Nouvelle, mais pas destructrice. Changeante, mais familière.
Il me posa à terre, sans me lâcher pour autant. Ses yeux brillants toujours dans les miens.
J'avais entrepris un chemin infini vers quelque chose d'incertain.
Mon jeu comportait des atouts précieux que je gardais dans mon cœur meurtri.
Et, je crois... Je crois que c'est la raison pour laquelle ce regard m'était connu. Ses mains, ses cheveux, sa bouche... Lui. Je lui attribuais une évidence ridicule depuis bien trop longtemps, sans avoir réellement pris le temps de connaître son parfum, ou encore la couleur de son âme.
Je revins pourtant à la réalité, me trouvant dépassée par tant d'émotions, tant d'incertitudes...
Jusqu'à présent, aucun mot n'avait traversé le bout de mes lèvres. Même mon sourire ne parvenait pas à contrer cet étonnement.
A ce moment là, je compris que la foudre m'avait frappé de toutes ses forces, que l'univers tout entier avait explosé dans ma poitrine et que le monde n'avait plus de sens.
Les fleurs descendaient du ciel, plus noir que jamais. Le sol s'éclairait des rayons du Soleil, faisant vibrer les étoiles.
Et je le savais.
J'en étais sûre.
C'était lui.





Tombée Du CielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant