Il faisait encore nuit noire lorsque je me réveillai, à peine six heures après m’être faite embauchée. Je m’extirpai de mes draps et alluma une bougie pour m’éclairer. Je pris mes maigres bagages et les mis dans une grande besace en toile. Je n’avais que quelques vêtements, un petit miroir et un collier que m’avait laissé ma salope de mère avant de m’abandonner sur le perron de l’orphelinat St-Cœur de Marie.
Même si ma mère m’avait abandonnée, je tenais à ce collier plus qu’a la prunelle de mes yeux. C’était une chaine en argent où un pendentif ovale représentant deux roses était accroché. Lorsque l’on ouvrait, il y avait la photo du visage d’une femme très belle. Un nom était inscrit sous la photo; Annah. Elle avait les mêmes cheveux roux et ondulés que moi, le même grain de beauté sur la joue droite, les mêmes lèvres pulpeuses et la même forme d’yeux en amande. Mais les siens étaient bruns chocolat alors que les miens étaient bleus marins, presque noirs. Je ne savais pas si elle était grande, mais moi je ne l’étais vraiment pas; un mètre soixante-deux à 18 ans, j’allais rester petite toute ma vie.
J’avais les pommettes hautes, elle non, et elle avait le visage enfantin, moi non. Mais la chose qui nous différentiait le plus, c’était que moi, je n’aurais jamais, au grand jamais, laissé seule mon enfant d’a peine trois jours. Jamais.
Je sortis de mes souvenir et finit mes bagages, m’habilla de ma robe à corsage en cuir que j’avais acheter avec le reste de mes économies car je trouvait qu’elle faisait ‘’pirate’’ me fit une longue tresse africaine qui descendit jusqu’au bas de mon dos et mis un foulard dans mes cheveux. Je mis mes boucles d’oreilles en anneaux dorés et le pendentif que je cachai dans mon giron. J’avais les longs cils noirs et épais, donc je n’avais jamais eu besoin de me maquiller pour être belle. Car belle, on pouvait dire que je l’étais. Toutefois je n’étais pas une fille facile, et j’avais décidé depuis longtemps que je ne tomberais jamais amoureuse. De toute façon, j’ai un vrai caractère de cochon. Je ne supporte pas de me faire marcher dessus alors personne n’avait jamais osé critiquer mon choix.
Je pris mes bagages et mon épée que je passai à ma ceinture. Je l’avais achetée il y avait quelques jours à ma sortie de l’orphelinat. Je regardai autour de moi pour vérifier si j’avais oublié quelque chose et je sortis de cette chambre d’auberge miteuse pour ne plus jamais y revenir.
Je sillonnai à travers les quais, à la recherche de La Perle des Mers. Je finis par apercevoir le grand voilier à trois mâts qui sera ma nouvelle maison, ma nouvelle vie. Je me dirigea vers le quai d’embarquement et grimpa, pour arriver sur le pont du navire.
Lorsque je mis les pieds sur le pont, tous les hommes présents me dévisagèrent. Je ne me laissa pas abattre et partit voir le capitaine qui prenait les noms de son nouvel équipage en note.
- Bonjour mam’zelle, vous êtes donc revenue? Dit le Capitaine avec son lourd accent de marin. Vot’nom, déjà ?
- Abigaël, m’sieur.
Il griffonna sur le parchemin et me demanda;
- Vot’nom de famille?
- J’en ai pas, m’sieur.
Il hocha la tête et me regarda.
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Outre-Mer, Le Rubis de la Déesse (En Pause)
AdventureAbigaël n'as jamais été comme les autres. Elle rêve depuis toujours de devenir pirate.C'est à 18 ans qu'elle sort de son orphelinat et peut enfin exaucer son rêve à bord de La Perle des Mers. Un périple tumultueux entraîne la jeune femme, où elle r...