Prologue

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*ce chapitre n'est pas corrigé, je voulais juste le poster*

"Cœur en panne, sentiment infâme. La bouteille à moitié vidée, les clopes consumées, témoins d'hier, révélatrices du lendemain.

Migraine, gorge nouée, l'ombre d'un corps dans un lit défait, un autre déjà debout, les deux réveillés.

Pas un son, pas une voix, pas un bruit.

"C'était quoi son nom déjà ?"

Les fringues sont ramassées, recouvrant les morsures fiévreuses, les baisers fougueux, habillant à nouveau le corps de celle qui s'en était débarrassée avec tant d'empressement, droguée d'illusions, alcoolisée de rêves éphémères, nourrit par ces coups de bélier d'une provenance inconnue.

"Merde c'était quoi son nom ?"

Chaussures enfilées, blouson refermé, péchés cachés.
La lune, seule spectatrice de cette mise à nue, de ce plaisir impulsif, le soleil, seul spectateur de ce matin désastreux, de ce malaise ignoré.

"Isabel, Camille, Laura, Tara ?"

"Trop tard" : le silence, celui de quelqu'un de délaissé encore une fois, celui de quelqu'un retrouvant sa solitude du jour, de nouveau le murmure doucement. Comme chaque lendemain.

"T'entends cette porte qui claque ? Tu sens l'odeur de baise sauvage ? Tu touches les tissus nus de ton lit, vide ? Tu vois les regrets, les remords ? Tu espères toujours goûter à la sincérité, à l'amour ?

T'as les cinq sens qui marchent parfaitement, et pourtant tu es là comme un con, jouant comme si t'avais 20 ans, jouissant d'une luxure dangereuse, sans passion, sans sentiments.

T'en a pas marre de t'envoyer en l'air avec des alcooliques, d'être leur vide couilles, leur vide mouille, leur remède contre la vie merdique qu'ils ont mènent ?
Tu ne rêves pas d'un truc dément, d'un truc plaisant, d'un truc bandant ? Un truc qui t'emmène si loin, si haut, à t'en faire perdre toute notion du temps ?
Un truc un peu comme ça:

Il se fait tard, c'est le soir. T'avances comme un con, passant de bar en bar, vidant les verres de bières, cherchant celle qui occupera ta nuit, félin. T'oublis tes rêves, tu ne cherches plus la passion ni les sentiments. Tu veux juste baiser. Faire l'amour c'est dépasser, tu le laisses au pd. Toi, tu veux le plaisir immédiat, impulsif, où l'ardeur se fait plus vive, plus prenante que n'importe quel autre ressentie. Tu veux sentir la chaleur de ton bas ventre devenir brûlante, te suppliant d'accélérer tes coups de butoirs. Tu veux kiffer pour finalement tout lâcher moins de trois minutes plus tard et t'endormir directe, sans penser à celle qui sombre à tes côtés.

Alors, t'es là, tu épis celle qui voudra bien de ton zob, t'attends ce signe qui te rassure. "Et ouais, ce soir tu vas t'envoyer en l'air, tu vas baiser comme un fou cette pauvre meuf malheureuse qui se bourre la gueule. Deux pauvres cons qui se retrouvent pour noyer leur désespoir, sans échanger un mot, une parole, ne serait ce qu'un bonsoir"
Sauf que cette nuit-là, personne, pas de regard entendu, pas de touché se voulant subtil mais qui hurle "Baisons !", pas de verre offert.
Tu te sens seul, perdu.
T'imagine déjà ta fin de soirée, métro, apéro, clopes et film pornos à l'ancienne même si ça t'existe plus vraiment depuis longtemps.
D'un geste nonchalant, tu finis de noyer ta peine dans ton verre de bière, comme chaque soir où ton lit n'accueillera que toi.
Alors, que t'es là au bar, réclamant une dernière bière, pour t'achever, t'assommer et n'en pleurer qu'en rentrant, tu croises un regard, un regard qui te transperce, un regard qui te traverse, un regard... différent.

Ça te prend à la gorge, te retourne le crâne, ça te frappe plus vivement que n'importe quel sentiment.

"Putain, c'est quoi ça ?"

Quelle question... tu le sais déjà.
Ouais, t'étais plus censé y croire, ouais, c'est vrai.
Mais, sous ton plexus, ça recommence à bouger, à s'agiter. T'y pensais plus, t'avais oublié.

Tu te souviens pas ?

De ces nuits, où, seul, tu t'imaginais un corps parfait qui aurait bien converger avec le tiens. De ces nuits, où, dans le noir, t'écrivais ton histoire en te faisant violence pour y croire. Tu sentais ton cœur se retourner, enivrer par ces scénarios à deux balles, signé Emily Blaine, mais qui te faisait quand même vibrer.

Tu étais jeune et con, bercé d'illusion, espérant un futur qui te parait maintenant brouillon.

Pourtant, là, juste en face, tu te vois déjà réaliser ces conneries. Tu te vois déjà à notre premier rencard, à notre second, à notre premier baiser, à notre premier je t'aime  et à tous ceux qui suivront, à notre première fois.

« - Bonsoir... »

Tu frissonnes, déjà dégouté, mais heureux de pouvoir penser que t'aimerai bien posséder ses lèvres douces chaque matin, chaque soir, chaque heure, chaque minutes, chaque seconde que le temps voudra bien te laisser.

T'es niai tu sais ?

« - Bonsoir... ?

- Livan »

Tu souris, moi aussi. "

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 20, 2022 ⏰

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