The Shadow Battle

Partie 1

01h40. Je me réveille en sursaut. Dans les vapes, je mets quelques temps avant de comprendre que c'est mon téléphone pro qui m'a réveillée.

- Allô ? je lance d'une voix sourde et endormie

- Mélia, on nous annonce une bombe posée dans une zone industrielle me répond mon interlocuteur

En deux temps trois mouvements, je suis hors de mon lit, et j'ai déjà commencé à enfiler mon uniforme.

- J'arrive Owen, prépare le matériel et on y va !

Je raccroche et enfile mes chaussures en quatrième vitesse. Des interventions comme celle-ci, il ne nous en arrive pas souvent. Je sors de mon appartement, longe le couloir en veillant à ne pas faire trop de bruit, et sors dans la nuit noire.

Mon téléphone sonne à nouveau alors que je démarre la voiture :

- Lieutenant Todd à votre écoute- je scande

- Ici Capitaine Bouillaut, j'ai des informations à vous transmettre- annonce mon supérieur. Trois hommes armés se sont infiltrés dans l'usine Pébojain à douze kilomètres de la caserne. Ils nous ont envoyé une vidéo les montrant en train de poser une bombe. Nous n'en savons pas plus pour le moment. Bon courage, mon lieutenant.

Il raccroche. Je soupire. Mon cerveau tourne à toute vitesse. J'espère que mon équipe et moi parviendrons au bout de cette périlleuse mission.

01h53. J'arrive à la caserne. Mes hommes sont là, ils s'activent, préparent nos armes et se vêtissent de leurs équipements de protection. Owen, mon Sous- Lieutenant, vient vers moi la mine grave.

- Je ne sais pas depuis combien de temps exactement ces individus se trouvent dans la zone industrielle. Ce qui est sûr, c'est qu'ils ont eu le temps de s'approprier les lieux et de faire du repérage.

- Ils ont un sacré avantage sur nous- je le coupe

- Oui- il reconnaît- mais Lucas, en récupérant la vidéo, est parvenu à hacker leur caméra. Elle est toujours allumée et on peut les apercevoir dans leurs derniers réglages et préparatifs.

- Super ! je m'exclame- Bon les gars, on établit notre stratégie et en route, il n'y a pas une minute à perdre.

C'est dans une atmosphère pesante que nous roulons en direction de l'usine Pébojain. Nous sommes répartis en cinq groupes de trois, et chacun a enfilé ses oreillettes. Lucas, notre hacker, nous pilotera à distance. A peine notre stratagème achevé, notre cortège arrive en vue du lieu d'arrivée. Sans bruit, nous garons les véhicules, nous finissons de nous équiper, puis nous pénétrons dans la manufacture.

- Ah ! Vous voilà ! tonne une voix rocailleuse- je n'ose même pas imaginer la tête de son propriétaire

Deux ombres le rejoignent. Ainsi, voilà nos trois compères- je pense

A ma droite, Owen me fait un signe : nos hommes sont prêts, le jeu du chat et de la souris peut enfin commencer.

- Bien le bonsoir messieurs- je commence

Je peux lire la stupeur sur leurs visages, et profite de leur inattention pour faire signe à mon équipe de débuter leur intervention. Leur chef -il me semble- reprend contenance tandis que ses acolytes restent interdits.

- Oh, voyez-vous cela ? Une femme, vraiment. N'y a-t-il donc pas assez d'hommes à recruter pour en arriver là ? – crache-t-il en s'avançant vers moi

Ses deux compagnons ricanent, je vois rouge. J'ai toujours détesté la misogynie. J'ai dû faire tellement d'efforts, sacrifier tellement de choses pour en arriver là où je suis aujourd'hui. Je lève les yeux et vois mes équipiers. Ils sont parvenus à se placer de façon à encercler les trois hommes. Malgré ma colère, je ris sous cape : les truands ne semblent pas se rendre compte de la situation.

Pendantque je tente de parlementer avec les vauriens, trois de mes cinq équipes fontle tour de l'usine, en quête d'indices permettant de désamorcer la bombe. Je tentede ne pas y penser, mais si nous ne parvenons pas à notre objectif, plusieurspersonnes risquent au mieux d'être blessées, au pire d'être tuées. Sans parler despertes matérielles.