You breaking me "Tome 2"

Chapitre 15

Ce matin, le réveil a été compliqué. Non seulement j'étais éprise d'une énorme fatigue mais en plus, j'avais l'impression qu'un train interminable me passé sur la tête. Je me suis empressée de boire le verre d'eau que j'avais préalablement mélangé à l'aspirine. D'ailleurs, je remerciais intérieurement la personne ayant déposé de quoi calmer cette douleur infernal sur ma table de chevet. J'ignore qui m'a ramené ici, et surtout comment je me suis retrouvée dans cette état. Tout ce dont je me souviens, c'est que Bambam n'a pas pu venir me chercher, et que, par conséquent, je me suis retrouvée seule, dans un bar. Enfin seule jusqu'à ce que Somi me rejoigne. J'étais complètement sous le choque quand je l'ai aperçu à mes côtés. Cela faisait seulement un mois que je ne l'avais pas vu, pourtant elle semblait totalement différente, et dans le bon sens du terme. Elle était jolie, gentille et drôle. Nous avons beaucoup bu et je ne sais pas si l'alcool en est la cause, mais cette nuit, je n'ai fait aucun cauchemar, donc même si j'ai eu mal à la tête, je peux affirmer que j'ai bien dormis. Je me suis dit que je devrais faire ça plus souvent, mais j'ai réalisé que c'était peut être stupide.

Une fois bien réveillée, j'ai téléphoné à ma mère. Elle m'a très rapidement demandé des nouvelles de Rosé et surtout de son père. Il ne s'est toujours pas réveillé mais il est stable et les médecins ne remarquent aucunes dégradation de son état. Elle m'a dit qu'elle irait prier pour lui demain. Je lui ai raconté ma semaine un peu mouvementée en omettant certains détails, tous concernant Jennie bien sûr. Elle m'a posé des questions, beaucoup de questions. Elle m'a ensuite expliqué que Marco pensait sérieusement à s'implanter à Séoul et peut être même y vivre. Non seulement parce qu'il n'est pas présent sur le marché culinaire coréen mais aussi parce qu'ils souhaitent, lui et ma mère, être plus proche de moi. Marco a beaucoup de travail, avec tous ses restaurants à gérer et ces propositions de rachats, il n'a pas vraiment le temps de penser, mais ma mère, une fois sa garde terminée, il ne lui reste que ça à faire. Même si je sais qu'elle s'est habituée à mon absence quand je suis parti vivre en Australie, il m'arrive souvent de culpabiliser de la laisser seule. J'ai peur qu'elle se dise que je l'abandonne. Nous n'en parlons jamais mais je sais qu'elle ressent le même vide que moi, voire pire. Nous avons du passer une bonne heure ensemble et m'ayant levé assez tard, cela m'a donné une bonne raison de ne pas sortir de ma chambre. Je ne voulais croiser personne. Je n'aurais pas su quoi dire à Jisoo qui m'aurait, probablement, harcelé de questions. Je ne voulais absolument pas affronter Jennie, qui allait, malheureusement, bientôt se fiancer. Quand à Rosé, je n'avais pas envie de subir sa réprimande. Pourtant, vers 13h00, elle est entrée dans ma chambre. Elle s'est approchée de moi en silence. J'étais perturbée mais elle ne semblait rien en faire. Elle s'est couchée sur le lit et m'a enlacé. Elle est restée dans cette position une bonne dizaine de minutes, puis elle s'est mise à parler.

« Maman a appelé, papa est réveillé... »

Je n'avais pas besoin de la regarder pour comprendre qu'elle était heureuse de la nouvelle. Je l'étais aussi, croyez moi mais, Jennie allait se fiancer. Je ne pouvais pas être pleinement heureuse pour elle et cela me frustrait.

« Mes parents veulent s'installer à Séoul... »

Elle ne répond rien. Elle semble réfléchir. Seulement le silence se fait entendre et c'est reposant. Dans la globalité, la situation est reposante. Puis la voix de rosé brisa de nouveau ce silence.

« Il est amnésique... »

Là encore, je n'avais pas besoin de la regarder pour comprendre qu'elle était anéanti et je l'étais aussi. Malheureusement, je ne pouvais rien faire pour elle, ni même pour l'avenir de sa famille. Son père ne se souvenait plus d'elle. Je pouvais compatir, le miens m'avait lâchement abandonné à la naissance, et puis Marco est arrivé. Honnêtement, si il lui arrivait la même chose, je me sentirais probablement comme Rosé maintenant. Je suis à mon tour sortie du silence en prononçant la seule phrase qui me venait à l'esprit.