Please hang around

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Cet OS est inspiré de la chanson Little Talks de Of Monster And Men (majoritairement le dernier couplet). Le titre vient de cette chanson également, je vous encourage à aller l'écouter et lire les paroles avant de lire cet OS :)


-Katsuki.

Bakugo gronda en retour. Kirishima rit et les vibrations résonnèrent dans la poitrine de Bakugo comme un million de clochettes.

-Tu dois te lever, dit Kirishima.

Bakugo enfouit son visage contre le t-shirt de Kirishima. C'était un vieux t-shirt, qui ne lui allait plus depuis deux ans, d'un rouge délavé et plein de trous. Sur l'épaule, une trace de brûlé. Bakugo détestait ce t-shirt, et s'y agrippa.

-Non.

Cette fois, Kirishima ne rit pas, et Bakugo sentit sa main dans son dos.

-Tu dois te lever, répéta-t-il.

-Je m'en fous.

Kirishima soupira, et les clochettes dans la poitrine de Bakugo s'évanouirent. Kirishima se redressa et Bakugo laissa ses doigts glisser de son t-shirt. Il referma ses poings sur son coussin à la place et enfouit son visage dedans. Il sentit la main de Kirishima sur son bras et serra les poings, ignora la fumée qui s'échappa de ses paumes.

-Katsuki.

Bakugo se redressa brusquement et plaqua une explosion rageuse contre le visage de Kirishima.

-Va te faire foutre.

Une seconde passa, et Bakugo sentit Kirishima s'emparer délicatement de son poignet. Il détourna les yeux, refusant de rencontrer son regard. Il laissa le sien parcourir la pièce autour de lui à la place. Le bureau croulait sous les feuilles de papier, cahiers et manuels scolaires, pour ceux qui n'étaient pas rangés directement par terre. Des vêtements sales trainaient dans un coin, en une pile grossière. Les murs étaient couverts de posters aux couleurs agressives, où des phrases inspirantes et ridicules s'étalaient dans des polices enfantines. Des collections de mangas prenaient la poussière sur les étagères, et des figurines fixaient le vide sans rien voir. Dans un coin, le sac de box se balançait faiblement au bout de sa chaîne, ses cicatrices les seuls témoins des coups qu'il avait reçus. Les rideaux étaient ouverts, laissaient la lumière affluer et illuminer la pièce, et la fenêtre ouverte permettait à une brise paresseuse de venir emplir la chambre des odeurs de l'extérieur. Cette pièce lui manquait.

-Katsuki.

Bakugo souffla et se laissa aller contre Kirishima, sa colère fanée.

-Je ne t'ai pas oublié.

Kirishima referma ses bras sur lui et Bakugo le sentit hocher la tête dans ses cheveux.

-Je sais, Katsuki.

•••

La sonnerie stridente résonna dans la pièce, et Bakugo fixa son réveil sans réagir. Les chiffres rouges se brouillaient devant lui. Il ferma les yeux et tendit le bras pour éteindre la sonnerie.

-Putain, marmonna-t-il en se redressant dans son lit.

Il détestait les matins. Il détestait l'hiver. Les matins d'hiver étaient les pires de tous. Il s'étira et s'habilla.

Son appartement était petit, et il n'eut qu'à marcher quelques mètres pour atteindre sa cuisine. Sans même allumer la lumière, il s'empara du premier onigiri qu'il trouva dans son frigo et sortit.

Son agence n'était pas très loin, à peine quelques minutes de marche. Il dévora son déjeuner sur le chemin. Les rues étaient vides, si tôt le matin. Bakugo passa sous la lumière clignotante d'un lampadaire défectueux, et se demanda quand le maire allait se décider à le remplacer. Kaminari l'avait grillé deux ans auparavant. Le trottoir était irrégulier, Deku avait du mal à jauger la force de ses atterrissages. Et un peu plus loin, sur la façade d'un haut immeuble, une trace noire tachait la pierre blanche. Un vilain l'avait esquivé et son explosion avait détonné contre le mur. Pour plaisanter et se moquer de lui, Ashido avait acheté une petite plaque dorée avec son nom gravée dessus, et l'avait fixé sur le mur sous la trace. Trois ans plus tard, la plaque était rouillée, mais encore bien ancrée dans la pierre. La porte de l'agence grinçait depuis que Kirishima en avait abîmé les gonds, et tout ce que Todoroki avait fait pour régler le problème était imprimer une feuille où l'on pouvait lire « Notre agence est ouverte, la porte est juste difficile :) » qu'il avait collé sur la vitre.

Please hang aroundOù les histoires vivent. Découvrez maintenant