~PROLOGUE + CHAPITRE 1~

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   Je m’appelle Helena, j’ai 9 ans.
 

  J’habite à Perth dans une grande maison. Dans cette maison, il y a quatre chambres, une pour mes parents, Tom et Candy Rose. Et trois autres chambres pour mes deux frères et mes deux sœurs.
   Je suis la deuxième dans la fratrie. Je m’occupe des trois derniers. Je fais aussi toutes les corvées, ainsi que la cuisine.
   Le matin, je me lève 5 heures pour faire mes corvées. Les autres enfants ne font rien d’autre. Quant à ma mère, elle fait les courses et mon père est pas souvent à la maison, car c’est un homme qui voyage beaucoup pour son travail.
   Je suis née à Melbourne, dans l’État de Victoria en Australie, comme ma mère. Puis ma mère a rencontrée mon père pendant qu’il travaillait dans une entreprise. Quelques années plus tard, ils se sont mariés, et ont déménagés à Perth quand ils ont eux leur premier enfant.
   Mes parents ont décidés de m’appeler Helena, je ne sais pas ce que sa veut dire, mais je l’aime beaucoup.

   Parfois j’ai le droit d’aller me coucher vers 22 heures, mais c’est très rare. Tout dépend si j’ai fini de faire mes corvées.
   Je mange tout le temps le reste des plats, et je mange dans la cuisine seule. Mes parents m’ont toujours dit qu’ils n’avaient pas eu les moyens de m’offrir une chambre, mais mes trois derniers frères et sœurs ont eu le droit, je ne comprend pas. Alors je dors sur un matelas et une petite couverture dans un placard. Il n’y a pas de radiateur. J’ai le droit de ranger mes affaires dans un petit carton, et j’ai une petite guirlande aussi.
   J’ai pas le droit de sortir de la maison et quand tout le monde parent, ils ferment la porte à clef.
   Dehors je ne connais personne. Je ne vais même pas à l’école.
   Quand je fais des bêtises, ma mère m’empêche de manger pendant cinq jours, et elle me frappe… Ce me fait mal, mais je n’ose pas répliquer.
   Voici ma vie dans ma famille.

                                      
                                       Chapitre 1
   Il est minuit, ma mère et mon père sont enfin allés se coucher. Mais je ne dors pas, malgré les quinze heures de corvées de la journée.
   Deux nuit auparavant, j’ai fait un terrible cauchemar où mon père me découpait en morceaux pour servir à manger à mes frères et sœurs. Je m’en veux de ces mauvaises pensées à son égard mais je ne peux m’en empêcher.
   Je suis fatiguée, tellement fatiguée. Pourtant, impossible de fermer les yeux. La nuit, les questions assaillent mon cerveau, me harcelant de toute parts, comme un essaim de guêpes, sans que je parvienne à les éloigner, les chasser.
   Je me dis que si je suis ici, c’est parce que j’ai fait quelque chose de mal, fait une faute grave. Que je ne suis pas assez gentille, pas assez belle ou pas assez forte. Ou bien les trois, peut-être. Mon père n’est pas assez fier de moi. De toute façon, je n’arrête pas de me dire que d’une manière ou d’une autre, je l’ai méritée.
   Ma tante Diana arrête pas de me dire que de toute façon dans la vie, on n’a ce qu’on mérite.
   Je me réveille. J’ouvre la porte de la buanderie et j’écoute en retenant ma respiration. Je ne vois pas de lumière, ni n’entend de bruit. Alors, je retourne dans la buanderie et j’allume pas lampe. Je sors Suzie que je met au bort de mon matelas. Suzie, c’est le nom de ma poupée. C’était le nom de ma meilleure amie.
- Toi aussi, on t’a jetée à la poubelle , murmure-t-elle.
   Suzie me fixe avec ses yeux doux. J’essaye de la recoiffer pour qu’elle soit plus jolie. Même si elle n’a plus beaucoup de cheveux.
- Tu sais, un jour, mon père changera. Quand j’aurai été suffisamment punie. Mais ne t’en fait pas, je ne laisserai jamais tomber. Et tu verras, Perth, c’est beau. Le soleil est toujours présent…
   Je la prend dans mes bras et j’éteins la lumière.
   Les cauchemars, c’est toujours mieux à deux.

___________

- Viens ici, m’ordonne ma maman.
   Je pose mon plumeau et m’approche. Elle me force à m’asseoir et s’empare d’une paire de ciseaux. J’ai compris, alors je ferme mes yeux et serre mes poings. Ma queue-de-cheval descend jusqu’à mes fesses. Ma mère me les coupent jusqu’aux épaules.
   J’ai envie de pleurer mais il faut que je me retienne.
- Voilà, c’est bien mieux comme ça ! s’exclame Candy d’un air satisfait. Tu peux retourner faire le ménage. Et nettoie-moi ça !
   Je prends le balai dans la buanderie et je ramasse ma queue-de-cheval. Je sens qu’une personne rigole dans mon dos. Ma sœur me regarde. Nous avons presque le même âge, mais niveau taille, elle est plus grande que moi. Peut-être parce que ELLE mange comme elle veut et à sa faim.

   Ce matin, ma sœur à dire à ma mère que j’étais plus belle qu’elle. Que mes cheveux étaient beaux, plus brillants et plus longs que les siens. Elle a même fait un caprice jusqu’à en pleurer.
   Pour la première fois de ma vie, je suis très heureuse. Bien plus fort que la colère que je ressens chaque jour. Mais j’ai tout de même envie de la défigurer avec des ciseaux. Et de lui fendre les joues et aussi les yeux…
   Plus tard, j’ai apprit que ce sentiment s’appelait la haine.

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⏰ Dernière mise à jour : May 26, 2021 ⏰

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