l'effet d'un regard fuyant me faisait l'effet du bombe à retardement. j'avais besoin qu'on me regarde, qu'on me sourisse, qu'on m'attrape la main entre les cours, qu'on me prenne dans ses bras, qu'on me dise je t'aime. au lieu de ça, j'avais à le droit à l'attente. l'attente de nouvelles rencontres qui me feraient me sentir aimée. j'avais le droit à de rapides coups d'œils, à des blagues qui me faisait me sentir de trop, à des excuses bidons, à des au revoir rapides. mais voilà l'impression que ça me renvoyait; j'avais l'impression de gêner, d'en demander toujours trop. mais c'était plus fort que moi. j'avais besoin de croire encore quelques temps à la possibilité d'une vie calme, sans départs, sans larmes et sans lames. je cherchais de l'aide à travers les gens, j'avais besoin que quelqu'un me pose des questions sur ma journée, sur ma vie à la maison, sur comment j'allais, sur mes relations. Mais mes appels résonnaient sans échos, et je restais là, comme assise par terre, en attendant que quelqu'un prenne mon visage entre ses mains et me dise "tout va bien"
désolée d'être difficile à aimer.
