Le voile aux yeux violet

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Jadis, à une époque où la gentillesse et la bonté se faisaient rare, une fille est née. Ce bébé était aussi beau et pur que la rose d'un matin ensoleillé. On disait qu'il descendait de dieu et que quiconque la faisait rire était béni. Elle était si belle que toutes conversations dans le royaume tournaient autour d'elle. Le roi, lui-même la voulait pour fille.
Un jour, alors que la fille n'avait que 5 lunes, le roi décréta qu'ils organiseraient un banquet en l'honneur de ce bébé et de donner l'opportunité au peuple d'être béni par un être aussi beau et pur. Les parents de l'enfant, eux, y virent l'occasion de se mêler parmi les Nobles, les Marquis et les Comtes. Les parents de l'enfant étaient des personnes malhonnêtes obsédées par la célébrité et le pouvoir. Quelques heures avant la cérémonie, les parents de l'enfant décidèrent de sacrifier quelques écus en échange de vêtements de soie blanche pour faire bonne figure. Le soir de la cérémonie, quand tout le monde fut arrivé, le Roi décréta:
« Commençons par le banquet et nous continuerons, ensuite, par le moment tant attendu, la bénédiction de l'enfant.»
Le banquet se déroula sans encombre, les invités étaient majoritairement constitués de personnes haut placées hiérarchiquement. Sans compter un homme qui ressemblait peut-être à un monarque mais sa ridicule usurpation se voyait comme le nez au milieu du visage pourtant le Roi n'y prêta guère attention. Quand la cérémonie de bénédiction eut commencée, le Roi s'avança le premier. Il s'inclina devant le berceau, cacha son visage de ses mains et les retira d'un visage neutre. L'enfant sourit et le Roi remercia dieu de cette chance. La Reine fit de même et l'enfant aussi. La soirée se déroula normalement. Quand vint le tour du vieil homme, il s'avança aussi légèrement que la brume et se mit devant le berceau, il ne prit pas la peine de s'incliner. À la seconde où le regard du vieil homme croisa celui de l'enfant, le cri le plus effroyable que le royaume n'ait jamais entendu se fit retentir. Le royaume entier fut pris d'un froid glacial, tout le monde était paralysé par la peur et le choc. Après quelques instants, la cour se précipita sur le berceau. Le bébé était inconscient, alors la Reine paniquée ordonna aux gardes d'aller chercher le médecin royal. Quand le médecin arriva, le roi ordonna d'évacuer la salle. Dans la salle, restèrent le Roi, la Reine et les parents de l'enfant en attendant le diagnostic. Quand le médecin revint, il dit:
« Je n'ai rien trouvé d'inhabituel mais... je pense que vous devriez regarder ses yeux...
- Qu'y a t'il ? Questionna le Roi
- Je...je... Je vous laisse regarder par vous-même. balbutia le médecin.
- Aaaaaah ! hurla la mère. Je...je n'y crois pas... Elle... elle a le démon.
- Mon dieu, qu'allons-nous faire d'elle ?
- Je ne sais pas mais elle va nous attirés la mort. On ne peut pas la garder. dit sa mère irritée par la situation »
La petite fille avait désormais des yeux profondément violets. Les jours qui suivirent furent un véritable calvaire pour elle. Elle fut chassée du royaume et délaissée dans la rue comme un chien errant. Par chance... Ou par malheur, elle fut recueillie par 3 sœurs extrêmement religieuses et croyantes. Elles étaient méchantes, mauvaises, acariâtres et orgueilleuses. Elles vivaient dans une grande maison de campagne, où de la place pour l'enfant, il n'en manquait guère. Mais elles ne trouvèrent rien de mieux que la cave sombre et humide pour l'héberger. L'enfant vécut là pendant près de 10 ans. Elle était enfermée dans la cave et ne pouvait en sortir que pour faire les tâches de la maison. Elle était extrêmement mal nourrie, elle pouvait s'estimer heureuse quand elle était nourrie une fois par jour. Quand elle sortait de l'endroit qui lui servait de chambre, elle devait non seulement faire toutes les tâches de la maison mais elle devait aussi subir toutes sortes de bénédictions et d'exorcismes. Et pour lui rappeler qu'elle était un monstre le sel et l'eau bénite encombrait la maison de fond en comble. Le jour de ses dix ans, elles l'obligèrent, à nettoyer la maison et le linge, remplacer le sel et l'eau bénite, à s'occuper du jardin et à tailler les rosiers sous leur surveillance. Pendant que les femmes préparaient le bénédiction de l'enfant, elle devait ranger le linge d'une des sœur dans la chambre du bas. Alors, elle jeta un coup d'œil vers le couloir mais les trois femme étaient hors de portée. En vivant là, toutes ces années, elle apprit à connaître ces femmes et elle savait qu'elles n'étaient pas très intelligentes. Les femmes gardaient la porte de la maison close, mais elles avaient laissé les fenêtres intactes. La jeune fille avait mûrement réfléchi à la question, elle connaissait la demeure comme sa poche et pouvait s'y retrouver les yeux fermés. Elle avait préparé quelques ressources dans une robe qu'elle avait réussi à transformer en sac. Elle prit avec elle, un voile qui cacherait ses yeux au monde et lui ferait bénéficier d'une vie plus douce.
Sept années s'écoulèrent depuis l'enfer qu'avait vécu l'enfant. Maintenant, elle était mature mais était extrêmement belle malgré son voile qu'elle avait gardé pendant ces sept dernières années. Donc l'attirance des hommes envers ne faisaient que s'accroître de jours en jours. Mais, même si les hommes l'intéressait, elle ne pouvait point se le permettre. Depuis l'enfer des trois sœurs, elle dut se contenter d'une vie errante, à voyager de foyer en foyer et de royaume en royaume, jusqu'à arriver un jour dans un vaste royaume dont les habitants étaient aimables et ne connaissaient guère la légende de la fille aux yeux violets. Alors discrètement, elle s'installa là et commença une petite vie paisible. Dans ce royaume, il y avait un grand et beau château. C'était celui de la famille royale. Ce qui se passait derrières les portes de ce château était un mystère pour le bas peuple mais on disait que les banquet et les cérémonies occupaient les principales soirées de ce château. Après son installation, la jeune fille avait pris pour habitude de se balader presque tous les jours dans le bois derrière le château. Un jour, en se baladant, elle trouva une clairière remplie de toutes sortes de fleurs sauvages. Elle commença à composer un magnifique bouquet.
Le Prince l'observait, en faite, depuis plusieurs semaines. Il était intrigué car, pour lui, un être aussi beau devait être reconnu pour sa magnificence. Un jour, il rassembla son courage et alla lui parler. La jeune fille s'était confectionnée une merveilleuse couronne de fleurs, ce qui l'embellissait davantage. Le Prince s'avança discrètement et dit:
« Magnifique, n'est-ce pas ?
- De quoi parlez-vous ?
- De cette clairière. Quel merveilleux endroit.
- Oui, magnifique. Vous venez souvent ici ?
- Non, c'est la première fois. Avec de telles obligations, je ne puis guère me divertir à ma guise.
- Quelles obligations pourraient être aussi importantes pour vous empêcher de vivre ?
- Vous ne savez donc pas qui je suis ?
- Qui donc ? dit-elle confuse
- C'est délicat mais...je suis le Prince. dit-il mal à l'aise.
- Oh, veuillez m'excuser votre altesse. Je suis encore nouvelle dans ce royaume. dit-elle en faisant la révérence.
- Ne vous en faite, vous êtes excusée.
- Veuillez m'excuser, il se fait tard et je dois rentrer.»
Elle s'en alla, visiblement mal à l'aise par ce qui venait de se passer. Le lendemain, quand elle revint composer un nouveau bouquet et une nouvelle couronne, le Prince aussi revint. Quand elle le vit, elle se leva, s'inclina et dit:
« Mes salutations, votre altesse. Que me vaut cet honneur ?
- Je venais vous saluer. Y'a-t-il quelque chose de mal à cela ?
- Bien au contraire, votre altesse. J'en suis honorée. Voulez-vous un bouquet à offrir à sa majesté, la Reine ?
- Volontiers. Puis-je vous demander quelque chose ?
- Bien sûr.
- Demain soir, le Roi organise un banquet en l'honneur du solstice de printemps. Me feriez-vous l'honneur de m'y accompagner ?
- N'y a-t-il pas quelqu'un de mieux qualifié qu'une fille du bas peuple pour vous y accompagner ?
- Ces femmes qui ne pensent qu'au pouvoir ? Non, je ne pense point qu'il y ait quelqu'un de plus qualifié. Alors, m'accompagnerez-vous ?
- Ce serait un honneur votre altesse. Voici le bouquet de sa majesté. dit-elle en présentant le bouquet.
- Je vous en remercie, elle n'en sera que plus heureuse. remercia le Prince. Je dois vous laisser, je dois me rendre à mes obligations.
- Attendez. Où nous retrouverons-nous ?
- Venez ici, comme à votre habitude.»
Ils s'en allèrent tous les deux de leur côté, le Prince dans le château et la jeune fille chez elle. Elle s'arrêta chez la mercière chercher du tissu de première qualité. Elle passa la nuit à confectionner la plus belle et la plus divine de toutes les robes. Elle ajouta des fleurs pour égayer sa création. Le lendemain, elle s'en alla chercher de magnifiques fleurs pour sa coiffure. Quand vint l'heure, elle était prête. Quelques heures plutôt, elle avait commencé à s'habiller, à se coiffer et à s'embellir. Quand elle eut finis, elle se rendit à l'endroit où ils s'étaient donner rendez-vous quelques heures auparavant. La jeune fille ne dut pas attendre longtemps le Prince. Quand il arriva, il dit:
« Je pensais que nous devrions aller chez mon couturier personnel mais apparemment, je me trompais fortement. Vous êtes resplendissante, où avez-vous trouvez cette merveille ?
- Elle a entièrement été confectionnée par mes soins.
- Vous avez un talent divin très chère. dit le Prince stupéfait. Je devine que votre coiffure, elle aussi, est faite par vos soins.
- Ce n'est pas grand-chose. dit modestement la jeune fille.
- À présent, rentrons voulez-vous.»
Ils rentrèrent tous les deux, parcourant les immenses couloirs de marbre.
La jeune femme inquiète dit:
« Y'a-t-il quelque chose dont vous devriez m'informer ?
- Que voulez-vous dire ?
- Sur ma manière de parler, sur ma tenue, sur ma manière d'agir.
- Ne vous inquiétez dont pas sur ce sujet, soyez comme vous êtes et tout ira bien. De toute manière, ceci n'est que formel.
- Mais ne vont-ils pas se poser des questions si vous entrez au bras d'une jeune inconnue ?
- Vous réfléchissez trop. Restez près de moi et tout ira bien.
- Et s'ils me posent des questions sur ma place hiérarchique, que leur répondrais-je ?
- Soyez honnête, la plupart des gens présent dans cette salle ne sont que des personnes noyées par le pouvoir et l'argent. Vous leur répondrez honnêtement, ils assurerons toujours un sourire de glace mais derrière ce sourire se cache un sentiment de moquerie, de mépris et de jalousie.
- De jalousie, vous êtes sûr ?
- Oui, une jeune fille du peuple au bras du Prince. Cela n'arrive pas tous les jours.
- Je comprends.
- Êtes-vous prête ?
- Oui, je le suis.»

Le Voile Aux Yeux VioletsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant