Le soleil se lève sur le petit village d'Acoda, chassant rapidement la fraicheur de la nuit et permettant à la rivière Kawaii d'étinceler d'un millier de reflets de lumière. Ces reflets dessinent sur le mur d'une maison de petites vagues éclatantes, comme des esprits traversant fugitivement le champ de vision. Cette maison, qui n'abritait hier que deux âmes, en a accueilli une troisième au cours de la nuit. C'est d'ailleurs de ce nouvel arrivant que provient le bruit mélodieux en train de réveiller tous les habitants de la rue : des pleurs de bébé à vous vriller les tympans.
Limela secoue doucement son compagnon à moitié endormi, qui répond en se retournant dans le lit et en se couvrant les oreilles de son coussin.
« Encore deux minutes, pitié ! »La disciple Feca lui répond par un sourire qu'il ne peut voir et s'empresse de rejoindre le petit Jod', braillant dans le berceau de fortune dans lequel il a été trouvé.
La jeune femme, habillée d'une simple chemise de nuit, a le corps fin et musclé de celles qui ont travaillé à la campagne toute leur vie. Elle a de longs cheveux blonds en pagaille qui retombent sur sa poitrine. Ses mains sont douces et délicates, son visage simple présente une mâchoire carrée qui contraste avec sa gentillesse naturelle. Alors que ses yeux brillant de curiosité se posent sur l'enfant arrivé au cours de la nuit et que leurs regards se croisent, le petit cesse de pleurer, sa moue triste prenant rapidement un air bienheureux.
Limela prend délicatement Jod' dans ses bras, ce qui l'emplit d'une puissante émotion maternelle. Les cernes, résultat de la courte nuit, ne parviennent pas à gâcher son sourire.
D'un pas décidé, elle descend au rez-de-chaussée pour rejoindre Tulipe, la boufette qui lui a offert du lait la veille. De la même manière que précédemment, la jeune femme nourit l'enfant avec un biberon habituellement destiné aux bouftons fragiles qui perdent la compétition à la nourriture contre le reste de la progéniture.
Assez rapidement, cependant, Jod' se désintéresse du lait chaud, les yeux rivés sur le petit boufton noir au milieu des bouftons blancs, tentant furieusement d'avoir sa part de nourriture au milieu de ses frères et sœurs.
Sur ces entrefaits, Desdom surgit de la cuisine avec un plateau de nourriture. Pain, beurre salé, fromage et fruits composent le déjeuner du matin. Après avoir entraîné sa compagne derrière la maison, il dispose élégamment les aliments sur la table de jardin : rien de tel qu'un petit déjeuner au soleil pour bien commencer une journée.
L'osamodas, après un brin de toilette, s'était habillé de vêtements de travail de couleur beige, mettant en valeur son teint légèrement basané et sa musculature particulière. Des jambes et des bras puissants, accompagnés d'un petit ventre gênant, conséquence sans doute de l'abus de fromage et de viande. La lumière matinale rendait son visage brut plus avenant que d'habitude.
Alors qu'il tartine du beurre sur un morceau de pain, L'osamodas s'immobilise et dévisage Jodubois de Percedal, l'étrange enfant déposé par un inconnu devant sa porte.
« Mais qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire de toi, mon p'tit gars ? »
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Dofus : les Traillards d'Or
FanfictionUne série de mini-aventures dans l'univers du Krosmoz à l'âge des Dofus.