Always [IwaOi Week 2021]

ɪɪ - ᴘᴀɪɴᴛ ᴍᴇ

"- Iwa-chan !"

Le dit Iwa-chan soupira de lassitude avant de tourner les talons, ignorant volontairement l'étudiant qui courait dans sa direction. Il ne voulait pas le voir, ni se battre avec lui à propos du même sujet que d'habitude. C'était la pause de midi, il avait cours jusqu'à 18 heures, alors ce n'était clairement pas le moment pour le déranger. Cependant, Tooru Oikawa ne semblait pas avoir conscience que le regard que venait de poser Iwaizumi sur lui n'était pas une menace en l'air.

"- Ne m'ignore pas comme ça ! C'est vraiment pas gentil tu sais ?

- Je sais."

Oikawa laissa échapper une exclamation choquée alors qu'Iwaizumi finissait enfin de le perdre dans la foule des élèves qui se déplaçaient à cette heure-ci dans les couloirs de son école d'art. Avec soulagement, Hajime déboucha enfin sur la rue et l'air frais. Il prit la direction d'une petite brasserie aux prix très abordables pour l'étudiant qu'il était et où il se rendait au moins deux fois par semaine depuis le début de ses études.

Le déjeuner était presque le seul moment de la journée où il pouvait enfin avoir la paix. Et par avoir la paix, il voulait dire ne plus être harcelé par Oikawa Tooru. Hajime l'avait rencontré à la rentrée, lorsqu'il avait dû lui faire visiter l'école en compagnie des nouveaux premières années. Dès les premières secondes, Iwaizumi avait su qu'il ne s'entendrait pas avec l'énergumène bruyant et exubérant qu'était Oikawa.

Ce garçon avait toujours besoin d'avoir tous les regards tournés vers lui, quitte à se rendre complètement ridicule. Et ça, c'était quelque chose qu'Hajime ne pouvait pas supporter. Tout au long de la visite de l'établissement, Oikawa n'avait cessé de poser des questions toutes plus idiotes les unes que les autres, simplement dans le but de faire rire ses camarades et de faire enrager Iwaizumi. Il jouait avec les limites, testait jusqu'où il pouvait aller avant qu'il ne craque. Lui s'était amusé, Hajime beaucoup moins. Forcé de garder son calme devant les premières années, il avait ignoré au mieux toutes les remarques d'Oikawa.

Ce n'est que quelques jours plus tard, lors de son cours de peinture du mercredi après-midi qui était en commun avec une autre classe qu'il s'était rendu compte qu'il ne se débarrasserait pas aussi facilement du parasite. Un très beau parasite, certes, mais un parasite tout de même.

Oikawa ne saurait l'expliquer, mais ce jour-là, quand il avait vu Iwaizumi peindre avec tant d'aisance, ne pas hésiter une seule seconde lorsqu'il donnait un coup de pinceau sur sa toile, être comme un poisson dans l'eau, être dans son élément. Ce jour-là, il avait senti quelque chose naître au fond de lui. Il ne savait pas ce que c'était, mais c'était une douce sensation qu'il aurait voulu garder avec lui pour toujours et à jamais.

Les jours et mêmes les semaines suivantes, il n'avait cessé de dessiner dans son carnet à croquis, il avait eu les meilleures notes qu'il n'avait jamais eu à tous ses devoirs. Et tout ça parce qu'il voyait Iwaizumi Hajime peindre. C'était quelque chose de totalement indescriptible, mais chaque fois qu'il voyait cet élève de deuxième année déposer de la peinture sur sa toile presque au hasard avec des gestes pourtant calculés au millimètre près, il ne pouvait s'empêcher d'être impressionné, mais surtout inspiré. Il n'avait jamais autant dessiné que depuis qu'il l'avait vu peindre pour la première fois.

Rapidement, il lui en fallut plus. Il avait un besoin presque vital d'observer de plus près ses gestes, sa manière de peindre, la façon dont il percevait son modèle. Il voulait tout savoir de lui, tout connaître, jusqu'à ses secrets les plus sombres et les plus intimes. Il savait qu'au vu du caractère d'Iwaizumi, c'était presque perdu d'avance de parvenir à se rapprocher de lui, mais Tooru n'était pas du genre à abandonner au premier obstacle venu.