Antoine rêvait encore. A vrai dire, Antoine rêvait souvent. Peu importe l'endroit où il se trouvait, il lui suffisait de fermer les yeux. C'est ainsi que, main tout contre sa joue, coude appuyé sur son petit bureau, Antoine se mit à rêvasser du jour lors duquel ses parents, ses oncles et ses tantes les avaient abandonné, lui, et son cousin. Rapidement, Antoine se mit à songer à d'autres jours plus heureux, comme celui lors duquel son cousin et lui firent de jolis doigts d'honneur à cette famille qui les avait renié. Concrètement, les doigt avait plus été imaginaire qu'autre chose car ce qui envoya bouler toutes ces années de douleurs dans leur ancienne famille fut l'encre s'imprégnant sur un certain papier neuf.
Donatien avait sorti son plus beau stylo plume ce jour là. Daniel et lui avaient sortis leurs plus grand sourires. Les démarches avaient été longues et exténuantes, et en un rien de temps, cela avait convaincu les cousins Croute de l'honnêteté du vigneron. Tout était vrai ; de l'amour qu'il leurs portait, à l'envie de les protéger dont il avait sûrement prit conscience récemment.
C'est la sonnerie des cours qui éveilla Antoine de ses rêveries. Le cours de mathématique était enfin fini (Dieu sait à quel point Antoine les haiiiiiit). Juste à ses côtés, Daniel rangeait ses affaires, se préparant à rejoindre le prochain cours. Antoine ne pu que constater son air agacé, qui était ma foi assez étonnant étant donné qu'il sortait d'un de ses cours favoris.
« Heu... Daniel ? Ça va ? »
« Bah oui, ça va, pourquoi ça irait pas ? »
« Heu... Je sais pas t'as l'air tout nerveux... »
C'est à ce moment précis que Daniel fit tomber un de ses stylos, lui tirant un râle. Antoine ne s'était donc pas trompé, malgré tout ce que pouvait dire son cousin. Pinçant un peu ses lèvres en une moue incertaine, Antoine se leva de son bureau tout en zyeutant Daniel se baisser et agripper son stylo. Non, clairement, Daniel n'était pas dans son assiette. Mais sûrement qu'il n'était pas nécessaire d'en parler maintenant, alors Antoine attendit quelques heures pour être sûr et certain que ça n'avait pas de rapport avec lui- Enfin, c'est ce qu'il aurait voulu faire. En réalité, à peine sorti de la salle de classe, Antoine lui demanda, de sa petite voix peu assurée.
« C'est ma faute ? »
« Mais non ! Pourquoi ce serait ta faute, Antoine ? »
« Bah je sais pas, t'as l'air vraiment embêté, alors... »
« J'ai pas envie d'en parler pour l'instant. »
« Oh... Ok ! »
C'est ainsi que les deux Croute continuèrent leur chemin vers le gymnase. Antoine était bon en sport, bien qu'il ne réussissait pas à se canaliser. Daniel était correct, un peu plus haut que la moyenne, mais l'athlétisme n'avait jamais été son truc. Il y avait toujours ce soucis de vestiaire, pour les Croute. Refusant de se changer avec les filles, et jugés « pas assez masculins » pour se changer avec les garçons. « Conneries montées de toutes pièces pour dissimuler de la pure et dure transphobie » avait grogné le Docteur Maison lorsque cela parvint à ses oreilles. Alors, débrouillards qu'ils étaient, les cousins avaient trouvés une alternative. Si ils ne pouvait pas rejoindre les vestiaires des garçons, alors ils se créeraient les leurs. Rien que pour eux deux, Antoine et Daniel Croute, comme toujours. Pour être plus précis, les cousins réquisitionnaient les toilettes à côtés des vestiaires pour se changer, puis se rendait, par l'intermédiaire des vestiaires des garçons, dans le gymnase. Pour les deux, il était dur de mettre le poing dans la poche, mais Donatien avait sût trouver les mots. « Quand vous deux serez de grands vignerons et que ce prof de sport et ces élèves seront au pôle emploie, vous pourrez leurs cracher à la figure- puis les inviter au domaine où ils baveront devant nos magnifiques bouteilles de vin rouge. Et s'ils en veulent, il devront tout simplement faire un prêt à la banque! » Sacré Donatien...
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À travers ses yeux
FanfictionA travers les yeux d'un proche, on y voit plus clair. On nous guide, on nous éclaire. Mais lorsque l'on doit à nouveau voir par ses propres moyens, tout devient si flou, incertain...