À travers ses yeux

2 - Des mots difficiles à dire.

Note de l'auteur : Merci pour les retours adorables et les votes sur mon premier chapitres! J'espère que celui vous plaira autant car je n'ai jamais été bon pour écrire plus d'un chapitre. x) Je vous dis à plus tard pour le chapitre 3 ! Bonne lecture ____________________________________________________________

Ce ne fut pas une nuit qu'on pourrait qualifier de « bonne » que venait de passer Daniel. Il avait eu beau tourner, tourner et tourner encore, le sommeil n'était venu que très tard. Il avait prit l'habitude de garder sa fenêtre grande ouverte lorsque l'air se faisait trop lourd, alors cette nuit, les volets n'avait pas été baissés, et le souffle léger de la brise de nuit s'était laisser aller dans sa chambre. Rien de mieux qu'un peu d'air frai pour réfléchir, ou à l'inverse, pour essayer de se vider la tête.

Le Docteur Maison lui avait apprit deux ou trois techniques pour se détendre ; c'était tout simplement basé sur la respiration, et Daniel avait bien retenu les instructions. Lui qui se sentait toujours en manque d'air, abdomen compressé par du tissus, prenait toujours le temps de souffler lorsqu'enfin il le pouvait.

La gaffe de son cousin l'avait gêné, mais cela n'avait pas été non plus la pire erreur qu'il aurait pu commettre ! Il en avait simplement parlé, sans y réfléchir, face à Donatien. Cela aurait put être bien, bien pire. Alors Daniel ne lui en voulait pas ; en fait, il n'était jamais capable d'en vouloir à Antoine. Son cousin était maladroit, parlait trop fort, et était presque toujours surexcité, mais c'est ce qui faisait qu'il était lui même. Et jamais il ne pourrait en vouloir à son cousin, son plus proche ami, d'être lui-même. Justement, il voulait l'en féliciter, tous les jours. Il était fier d'Antoine, plus que de quiconque, plus que de lui même.

Aller savoir pourquoi la noirceur du ciel lui fit penser à Lucy, tout d'un coup. Lucy, et toutes les aventures qu'ils avaient vécu tous les trois, il y a de cela un an. Les millions d'étoiles dans le ciel qu'ils avaient zyeuté, à travers la vitre du camping-car miteux qu'ils avaient volé. Toute l'adrénaline qu'ils avaient ressenti cette nuit là. Toutes les larmes qu'ils avaient pleurer, tous les mots qu'ils avaient hurlé.

Peut-être pas jusqu'à assumer la nostalgie, mais Daniel ressentait un pincement au cœur en repensant à cette époque révolue. Lucy lui manque. Les aventures lui manque. Bon évidemment, il y en avait encore, des épopées remarquables. Il arrivait encore souvent aux deux adolescent d'être embarqués dans un de ces braquages angoissants. Il leurs arrivait encore de se perdre dans la ville, errant entre les poubelles, volant une moto, tombant dans le coma et se faisant réveiller par la douceur des mots de Docteur Maison. Mais quelque chose avait changé. Étrangement, ce changement ne venait ni de leur âge, ni de sa relation avec Antoine. Pourtant, il s'en était passé des choses depuis ; notamment le coma de Miguel. Un an qu'il n'avait pas ouvert les yeux. Les Croute n'avaient jamais été très proche de lui, mais voir les répercussions de son coma sur Fab et Dona, par exemple, fut comme un pieux planté dans le cœur. Le pire fut d'apercevoir sa femme, qui malgré toute la douleur, ne chancelait pas.

« Qu'est ce qu'elle est forte, Kim, quand même... » Daniel se souvint d'un coup des mots de son cousin lorsqu'ils avaient apprit la nouvelle.

Peut-être bien que les autres changements, tel que l'adoption, l'avait un peu chamboulé. Il était ravi de ne plus être sous la tutelle de ses stupides parents, mais la pensée que tout cela était bel et bien fini l'avait quelque peu secoué.

Finalement, Daniel lâcha le rebord de la fenêtre pour revenir s'allonger dans son lit. Il tourna encore quelques minutes avant d'enfin s'endormir.

Les jours suivant furent assez longs, que ce soit pour Daniel, ou pour Antoine. La colère de Daniel avait laissé place à la tristesse. Aussi bien qu'il le pouvait, Antoine tentait de lui remonter le moral, mais voir son cousin aussi mal l'embêtait vraiment, de là à en déprimer lui aussi. Enfin, cela ne dura que peu, car Antoine ne tarda pas à se mettre à chercher des solutions au problème de Daniel.