7h00.
Le téléphone sonnait.
Putain.
Quel jour on était déjà...
Non, le plus urgent c'était de savoir qui on était. C'était, à vrai dire, loin d'être une évidence.
Un plafond en placo jauni, des murs qui ont vécu, un bruit de klaxon dans le lointain, et l'odeur un peu moite que les matinées ensoleillées arrachaient parfois au béton fatigué. Los Santos.
La ville de tous les possibles et de tous les excès dormait encore, du sommeil comateux d'une cuite monumentale. Comme chaque matin.
Miguel se redressa, jeta un œil vitreux à l'arme à feu qui traînait dans un coin et décrocha.
"Si Lenny, y'écoute.
- Ramène ton cul, j'ai une mission pour toi."
***
"Il y a une mission pour vous."
C'était ce que le supérieur avait dit.
Quantico. Environ deux ans auparavant.
"Vous avez toutes les informations nécessaires avec le briefing papier, mais je vais passer une dernière fois sur les points importants."
Charles Collins acquiesça en silence et laissa ses pensées dériver.
L'atmosphère de la salle de réunion était lourde et fébrile à la fois. Comme toujours quand il s'agissait d'envoyer un homme de la maison vers une mort probable.
26% de pertes. C'était le ratio pour les missions au long court dans les gangs. Pour Los Santos, il grimpait à 53%. Les criminels détestaient les forces de l'ordre, les policiers détestaient les hors-la-loi, et tout le monde haïssait les balances. Et manque de bol, un agent sous couverture était les trois à la fois.
"...récolter des informations. Les deux cibles principales sont les Vagos et les Families, qui sont en conflit pour le contrôle du trafic d'armes depuis décembre. On a assisté à une escalade de la violence au cours du mois dernier, avec un certain nombre de morts. La situation est donc favorable à l'ascension rapide d'éléments capables au sein de la hiérarchie de ces gangs, en particulier chez les Vagos..."
Leur chef avait sauté avec une voiture piégée et trois civils. C'était ce que précisait le briefing. Les mexicains étaient une menace décapitée, dont le FBI comptait bien prendre le contrôle de l'intérieur.
Utiliser le cadavre de l'ennemi comme épouvantail, ça faisait toujours de l'effet.
"...en relation avec un passeur. À partir de là, nous ne pourrons plus vous aider.
Vous connaissez les règles de base : interdiction de prendre contact avec les agents de liaison directement, interdiction de visiter des personnes et lieux en lien avec votre véritable identité, faire des rapports détaillés...
- ...réguliers et sans fautes d'orthographe...
- Collins, ce sont des consignes trop importantes pour que vous fassiez du sarcasme.
- Je sais, c'est ma vie que je joue.
- Au moins vous en avez conscience."
***
7h35. À côté d'une fresque de la Vierge, près d'un parking, dans un quartier où la police mettait rarement les pieds.
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Numero Dos
FanfictionUne guerre souterraine secoue Los Santos. Vagos contre Families, police contre criminels, argent contre plomb, intégrité contre informations. Et au milieu, Miguel Rodriguez, ou peut-être Charles Collins. Difficile à dire. Tout se brouille et s'ent...