Le plus beau des rêves.

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Chapitre 1 :

Le plus beau des rêves.


Cette journée avait pourtant bien commencé. Quelques heures plutôt, vers deux heures du matin, j'infligeais à Nicolas, mon petit frère, une fessée magistrale au PRO EVOLUTION SOCCER, un jeu vidéo de football sur console PS2. A la fin de cette partie mémorable, j'avoue avoir eu un triomphe un peu trop prolongé et un tantinet insupportable devant un adversaire vaincu et totalement désemparé. Pour ma défense, j'appartiens l'ethnie Bafia. Chez « nous », l'intrigue et la moquerie sont un sport que nous pratiquons dès notre tendre enfance. Mon frère tout particulièrement, avait un talent inné pour cet exercice. Par exemple, on nous a raconté que lorsqu'il était petit, alors qu'il commençait à peine à parler, il aurait demandé à un oncle qui le portait sur ses genoux, s'il avait un ventre aussi gros parce qu'il avait mangé une souris. Vous pouvez imaginer le sort qui m'aurait été réservé si c'était moi, le grand frère, qui avait perdu cette partie de jeu vidéo. C'est pour cela que je considérais mon action, non seulement comme une attaque préventive pour toutes les parties que je perdrais contre lui dans le futur, mais aussi comme une correction pour toutes les fois où il n'a pas eu le triomphe modeste en jouant contre moi.

Un peu plus tard, Après m'être endormi, je fis un rêve dans lequel je venais de me marier avec une femme sublime. Je ne sais pas qui c'était, mais tout ce dont je me rappelle, c'est qu'elle apparaissait dans mon rêve comme la femme de mes rêves. Elle et moi étions allés pour notre lune de miel sur une plage magnifique dont le sable blanc qui contrastait merveilleusement avec le bleu de l'océan, réchauffait la plante de nos pieds entrecroisés. Assise sur mes cuisses, la tête posée sur ma poitrine, elle contemplait le coucher du soleil flamboyant que nous offrait Dame Nature alors que moi, je savourais un spectacle encore plus beau que ce fabuleux coucher de soleil. Mes yeux, enchainés par la splendeur de son sourire, avaient pour seule liberté de contempler ce corps de rêve que mes bras enveloppaient amoureusement. Alors que l'une de mes mains caressait la peau métissée de son épaule nue exposant de jolis grains de beauté, mon autre main quant à elle, laissait de temps en temps la chaleur de sa joue pour se perdre dans la profondeur de ses longs cheveux doux et soyeux, aussi noirs et aussi brillants que le ciel d'une nuit étoilée. Je me souviens aussi de ma langue qui humidifiait dans sans cesse mes lèvres qui attendaient impatiemment le prochain baiser qu'elle me donnerait.

Rien n'aurait pu m'extirper de ce rêve magnifique, rien, mis à part la voix de ma mère qui, à chaque appel de mon nom, se remplissait d'impatience et de colère. « Daniel... Daniel... Daniel...Daniel ! » Me criait-elle en me secouant vigoureusement l'épaule. Je finis par ouvrir les yeux et je m'assis sur mon lit.

- Oui Maman.

- Alors comme ça le bon monsieur est encore couché ! As-tu idée de l'heure qu'il est ? Allez... lèves-toi vite et va prendre ton bain.

- Oui Maman. Lui répondis-je en me frottant les yeux encore remplis de sommeil.

Cette réponse suffit pour que ma mère s'en allât de ma chambre. Sûrement avait-elle autre chose à faire, comme préparer le petit déjeuner pour mon père. Quoique puisse en être la raison, l'occasion était trop belle pour ne pas la saisir. Je profitai de l'occasion pour m'affaler de nouveau sur mon lit, dans le but de renouer si possible avec ce rêve merveilleux que je venais de faire. En effet je voulais absolument voir le visage de cette femme sublime. Par chance, j'avais tellement sommeil qu'il fut facile de plonger dans le même rêve. Toutefois, cette fois ci, j'avais la ferme intention de voir le visage de cette femme, et de le graver dans ma mémoire pour être sûr de ne pas la manquer, si je la croisais dans la réalité.

A nouveau plongé dans ce rêve, j'étais toujours assis sur la plage mais elle n'était plus près de moi. Je la vis qui courait en direction des vagues de cette plage magnifique. Elle se retourna et m'invita à la retrouver dans le bleu de cette eau si accueillante.

- Daniel ! Daniel ! Daniel ! me criait-elle les bras grands ouverts.

- Oui ! J'arrive... Attends-moi ! lui répliquai-je en me levant de ma chaise de plage.

Je courus vers sa direction, le sourire aux lèvres imaginant ce que je ressentirai quand je serrerai encore mon corps contre le sien. J'étais tellement concentré à la regarder et à la contempler que je ne vis pas la bouteille d'eau vide abandonnée qui me fit trébucher et tomber dans le sable blanc. Interrompu ma course un instant pour nettoyer l'excès de sable collé à mon corps, mais quand je relevai la tête, je constatai que la plage était devenue déserte. Je regardai à ma gauche, à ma droite, devant moi, derrière moi, Je ne voyais la femme de mes rêves nulle part.

Soudain, l'atmosphère de la plage changea. Un vent violent se leva face à moi, entrainant derrière lui une vague haute de plus de vingt mètres qui avançait avec une vitesse prodigieuse. Cette vague ravagea tout sur son passage, moi y compris, et je me retrouvai immergé dans les flots de ce violent raz-de-marée. La sensation de noyade que je ressentis me contraignit à sortir de ce rêve qui s'était transformé en cauchemar. Je me réveillai donc en sursaut sur mon lit, et je constatai à ma grande surprise que lui comme moi étions trempés. Levant la tête, je vis ma mère qui me fixai, le regard sévère, et un seau d'eau vide dans sa main droite.


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