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PDV Evrad

J'adore l'euphorie de ce moment, des festivals, l'ambiance générale, la joie du public, des danseurs, le stress même, l'entrain qu'on se donne. Je profite de ces derniers moments qui me restent, de ces derniers instants en tant que danseur dans la troupe Danceworks actuellement la meilleure de Londres, je profite de ces moments avec ces personnes que je connais depuis tout gosse avec qui on a grandi, évolué, sur plusieurs plans, avec qui on a vécu des trucs tristes, heureux, avec qui je me suis senti moi-même.

Toute à l'heure, on va dire laquelle de nos deux troupes a relevé le défi, a gagné le duel. Pour dire vrai, je ne me sens pas d'y participer, ça ne m'intéresse pas, certes cela consoliderait nos efforts si on gagnait mais c'en est fini pour moi: que l'on gagne ou que l'on perde ça revient à la même chose, je m'en irai et les problèmes de cette troupe ne me concerneraient plus. À cet instant, je me sens inutile mais heureux, heureux d'avoir pu vivre ça une nouvelle fois même si c'est la dernière, heureux d'avoir pu être aux côtés de Maël, de tout le monde, d'avoir pu être quelqu'un ici à Londres, même si mon futur se dessine à New-York. Et peut-être dans quelques années, je reviendrai qui sait ?

J'avance vers ma loge pour attendre les résultats là. J'ai la tête qui tourne de fatigue, j'aurais besoin d'une bonne nuit de sommeil agrémentée d'un spa demain... oui je me ferai ça, mais je ne peux m'empêcher d'être satisfait de ma représentation et de notre show à tous, tout le monde était extraordinaire, les solos étaient juste parfaits. J'ai particulièrement aimé celui d'Eva, il était si pur, il lui correspondait parfaitement, il m'a fait me sentir tout drôle, j'étais fier d'elle, fier de ce qu'on a vécu, certes notre histoire s'est arrêtée d'une mauvaise manière mais elle était si sincère et je crois que je n'arrêterai jamais de ressentir ces trucs pour elle.

Je souffle en entrant dans ma loge pour prendre une bonne douche mais suis pris de court par un détail, un détail qui me rend toute chose.

Moi: Brooklyn ?!

Brooke : lui-même !

J'arrive à peine à parler tellement je suis surpris. Qu'est-ce qu'il fait là ? Et quand est-il arrivé ?

Brooke: si tu te poses la question, je suis arrivé ce matin... le décalage horaire est lourd, je suis crevé.

Je remets mes idées en place et arrive à balbutier

Moi: qu'est-ce que tu fais là ?

Il sourit un peu et hausse les épaules.

Brooke: je suis jamais venu à Londres, j'aurais aimé que tu me fasses visiter... sauf si...

Moi: quelle heure il est?

En effet j'ai perdu la notion du temps.

Brooke: 23h!

Moi: on peut y aller tout de suite.

Je le prends de court et il semble un peu étourdi, de toutes façons je ne voulais pas rester là alors autant mieux partir.

Moi: je prends une douche et on y va.

Il hoche la tête et je me précipite vers la douche un peu déboussolé, mon esprit est perdu et je n'assimile pas encore que Brooklyn est là ! Ici! Je ne sais pas comment décrire comment je me sens, heureux ? Oui! Surpris ? Un peu que je suis surpris ! Mais je me sens un peu plus, libéré ? Je crois que c'est ça. Il représente ma libération, ma libération de tous les poids que j'ai ici, de mes angoisses, des peines que j'ai eu et qui me poursuivent et m'empêchent d'avancer, il représente ma nouvelle vie. Je souris légèrement et me précipite pour sortir et le retrouver. J'enfile en vitesse un jogging et un sweat à capuche parce que ça doit cailler dehors et sors de la salle de bain pour le voir tapoter sur son téléphone.

Dancing loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant