Le Froid et le Désespoir

Sur un sol dur, dans un air froid
Son esprit vivant, mais son corps rigide
Il résiste, veut mourir droit
Luttant de ses dernières forces contre le vide

Car du plus profond de son cœur, l'obscurité est venue
Conquérante, elle a vu la lumière et l'a vaincue
Elle a couvert son monde, elle s'y est installée
Cherché la dernière étincelle, qu'elle a éradiquée

Il a troqué l'espoir contre l'oubli
Le nacre contre le vin
Il l'a aimé, il l'a chéri
Plus que le gîte et plus que le pain

Il l'a emmené danser sur la Lune
Rire au sommet d'une dune
Il a du doigt touché une étoile
Et de la vérité soulevé le voile

Mais l'illusion s'est effacée
Il s'est trouvé démuni
Ne restant qu'une bouteille brisée
Et de ce monde un profond ennui

Alors, sortant de sa torpeur
Il hurle aux ténèbres son horreur
À la Lune absente sa terreur
Et à son cœur battant sa rancœur

Il se dresse face à la fatalité
Frappe et hurle contre cette calamité
Mais la nuit rend chacun de ses coups
Lui arrache les yeux et lui brise les genoux

Il tombe à terre, défait et détruit
Il reste là, prostré dans son calvaire
Tout espoir étant maintenant proscrit
Sachant que jamais plus il ne verra la lumière

Sa gorge desséchée cesse de crier
Son corps épuisé de se révolter
Son esprit désespéré de combattre
Et ses membres inertes de se battre

Il accueille la mort inévitable
Oublie le jour qui jamais ne se lèvera
Il accepte le désespoir insurmontable
Et la lumière qui jamais ne reparaîtra

De la Lune et des étoiles dévorées vivantes
Par les ténèbres reines et leurs suivantes
Brisées jusque dans leur essence
Ne demeure que le désespoir et la cruelle absence

Cela fait des mois que son lit est de béton
Sa couverture de déchet
Et son oreiller de carton
Une seule échappatoire, il le sait

Les flocons dansent dans le froid
Refroidissent son cœur et gèlent son doigt
Alors, closant ses paupières une à une
Il entre dans la nuit pour boire des perles sur la Lune

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Merci de m'avoir lue ! J'espère que je ne vous ai pas trop déprimmés. Si c'est le cas, j'en suis désolée. J'ai vraiment hésité à publier ce poème. Si quelqu'un me le demande, je le retirerai, mon but n'est pas d'agraver des dépressions.
Dans la réalité, il y a toujours de l'espoir. Non, l'obscurité ne vous a pas crevé les yeux, elle a juste posé une vitre déformante devant eux. Et les genoux brisés, ça se soigne, gardez courage.
Je suis passée par la dépression, je sais ce que c'est. Et un jour, ça va mieux. On se réveille et on se sent bien. Et ça, les amis, ça n'a pas de prix.