Déboussolé

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   Est-ce qu'il aurait fini par craquer après tout ce qu'il avait vécu ? Se serait-il enfin rendu compte à quel point il ne pouvait plus continuer comme ça ? À supporter et à garder toutes ces atrocités au fin fond de son cœur ?

À l'époque, il aurait pu supporter n'importe quoi. Une mort, une trahison, une attaque par surprise. Le pire pouvait lui arrivait, il s'en serait remis. Mais à présent ? Est-ce qu'il en était vraiment capable ? Devoir rester dans le silence aussi longtemps ? Sans pouvoir se confier ? Cela devenait de plus en plus compliqué. Même s'il avait commencé à s'y habituer, à se familiariser avec cette solitude, il ne pouvait plus la supporter. C'était devenu invivable.

   Le silence le guettait comme un bel ami, le laissant réfléchir sur certains points de sa vie. Mais le problème avec ça, c'est que ce garçon commençait beaucoup trop à se creuser la tête. Le silence ne l'aidait clairement pas à trouver les réponses à ses questions. Il s'en posait beaucoup, et ne savait pas comment faire pour aller mieux. Le pire dans tout cela, c'est que ce garçon ne voulait même pas chercher à comprendre ce qui n'allait pas. Il préférait rester dans l'illusion, d'être impassible et d'ignorer ce que son cœur lui disait. Il préféré ne rien voir, adoptant ainsi l'idée de laisser le problème de côté en espérant qu'il puisse s'envoler au fil du temps. Mais c'était là une bien mauvaise idée...

   Chuuya était au bord de la folie. Il n'arrivait plus à dormir, à lire, ni à manger. C'était la toute première fois que son esprit tombait dans une si mauvaise phase. Lui qui d'habitude apportait toujours de la lumière, de l'énergie et de la vie. Toujours capable de relever les défis. Mais à présent, ses couleurs s'étaient fanés...son esprit noyé dans la rivière noire de la misère... mais à cause de quoi ? Personne ne pouvait le savoir à part lui-même.

   Alors, afin de s'éclaircir les idées et de se libérer de ses pensées négatifs, Chuuya décida de partir quelque part, sans prévenir personne.

   Le cadre de la mafia venait tout juste de disparaître et cela depuis maintenant 2 jours. Il était impossible pour quiconque de le retrouver car il n'avait laissé aucunes traces. Chuuya était ce genre de personne à se faire discrète. Mais il prévenait quand même ses collègues, surtout Kouyou lorsqu'il s'apprêtait à prendre des congés.

   Mais, cette fois-ci, il était sûr que Chuuya ne voulait plus voir personne. Il souhaitait absolument rester seul, ne voulant pas qu'on le ramène. Du moins, c'est ce qu'il avait prévu.

Agence des détectives, 10h00

   – Oh hé ! Atsushi ? S'exclama Kunikida dans une impatience démesurée, tapotant du pied et croisant les bras.

− Que se passe-t-il monsieur ? Le visage d'Atsushi se maquilla d'un sourire interrogateur.

– Où est passé mon stupide collègue ? On devait rédiger ensemble un rapport sur la dernière mission que nous avions réglé.

− Oh il va revenir. Je crois bien qu'il est parti prendre ses médicaments dans le bureau de Yosano.

− Ses médicaments ? Vraiment ? Et c'est donc pour une pilule et de l'eau en bouteille que je poirote depuis plus de 20 minutes ?! Tu parles qu'il prend ces médocs. Je paris qu'il s'est encore caché pour aller dormir. Je vais aller voir Yosano.

   Alors que Kunikida s'avançait près de la porte, il fût surpris de la voir s'ouvrir avec autant de force. La pression était si intense qu'elle s'écrasa contre le mur.

  − KUNIKIDA ! Je suis de retour ! Dit Dazai avec un air enjoué, les bras grands ouvert comme pour lui faire un câlin.

− Je te préviens que si tu me touches, tu devras succomber à une mort très douloureuse !

~Soukoku~ DisparuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant