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[ Donnez moi ce que je
veux ]

Ouvrir les yeux , souffler , penser , organiser sa journée , se lever , méditer , se laver , se brosser , s'habiller , dresser son lit , tout remettre en ordre , fermer la porte derrière soi , s'installer à la grande salle , dire bonjour , prier ,
déjeuner , débarrasser , faire une tache , jouer , faire la sieste , déjeuner , se relaver , goûter , faire la lecture , prier , jouer , se laver , dîner , se brosser les dents , dire bonne nuit et se coucher pour un nouveau jour .

Ça c'était ma routine , la routine . C'est comme cela que l'on vit avec Mme Margareth , notre mère principale et notre pire cochemar . Nous la suportions juste par habitude , riposter était impossible , d'autant plus que nous n'avions que dix ans . les filles comme les garçons de mon âge pleuraient et se maudissaient de n'être que des gosses . Même jouer pour nous , était une torture , elle refusait tout contact et tout échange de jouets . On pouvait comparer le jeux au moment de la sieste . Et comme si ça ne suffisait pas , elle nous détestait particulièrement , Éva , Chris , Noah et moi . Peut-être parce que chaque soir à 22h , elle nous attrapait entrain de jouer un jeu de carte offert par la précédente famille de Noah à différents endroits de l'orphelinat ? Ou bien quand c'était l'heure de prier , nous réussissions toujours à nous endormir . En même temps , neuf heures de prière par jour , ce n'est pas évident . Quel n'était pas son bonheur quand elle nous infligeait une fessée sans nom ou quand elle nous isolait .

On dit toujours que les orphelinats sont des lieux de soutien et de solidarité , peut-être dans certains endroits mais ici , non .

Contrairement à ce que je pensais , nous ne sommes pas restés ensemble pour toujours , ce qui brisa mon coeur un peu plus . Tout a commencé quand on a adopté Éva , là , je croyais que c'était la fin pour moi , mais non , j'ai cru le comprendre quand ce fut au tour de Chris . Mais j'ai vraiment touché le fond , le fin fond du fond quand Noah est parti et que je me suis rendu compte que je l'aimait .

Je ne parlais plus , je ne souriais plus , je ne chantais même plus , me mettre en colère était tout aussi difficile que de sourire . J'étais en pleine dépression et le pire c'est qu'ils ne m'ont jamais rendus visite , ils m'envoyaient des lettres pour juste me faire part de leurs bonheurs et de leurs nouveaux amis . C'était encore plus difficile quand les mots de Noah défilaient devant mes yeux . N'en parlons même pas quand il m'a dit qu'il avait une amoureuse . C'était comme si je vivait un accident de circulation dont je suis victime en boucle .

A onze ans , j'ai découvert mon génie en informatique . Je n'avais touché un ordinateur qu'une seule fois mais pourtant , je comprenais tout . J'ai commencé à tout lire , que ce soit de la science ou de la mathématique ou encore de l'informatique .

Le jour qui resta gravé dans ma mémoire , fut le 23juillet , le jour ou les Dávila sont entrés à l'orphelinat . Dès le premier regard , j'ai su qu'il étaient là pour moi , déterminée , j'ai commencé à chanter de ma douce voix , une chanson qu'on avait crée à quatre , il voulait rien dire ce son mais j'ai tout misé avec ma voix puissante et ils sont venus vers moi . Je les regardé dans les yeux puis je me suis blotti dans les bras de la jeune femme . Elle était sûrement choqué et elle a dû comprendre que nos chemins étaient destinés à se rencontrer .

Quelques jours plus tard , ils sont revenus et Mme Margareth apparu avec mon sac l'air très contrarié et me demanda de la suivre dans son bureau .

_ Eux , se seront désormais tes parents et ta famille ma petite Juliana . Veux-tu les suivre ou rester ici ?

Quel culot ! Me demander de rester ici après tout ce qu'elle m'a fait subir .

_ Oui , je veux partir d'ici et ne jamais revenir .

_ Dans ce cas , Mr et Mme Dávila , veillez signer ici , elle est à vous maintenant .

_ Merci .

J'ai regardé pour la dernière fois Mme Margareth , et pour la première fois , j'avais le sourire aux lèvres , je n'allais plus jamais la revoir .

J'ai enfin eu ce que je voulais , une famille , ma famille .

DESESPÉRANCE : suis moi ou fuis moi .Où les histoires vivent. Découvrez maintenant